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Lifestyle - This is America

Benjamin Franklin, maestro de la Constitution US et adepte avant l’heure du tofu

L’un des pères fondateurs des États-Unis était un fervent végétarien.

Végétarien depuis l’âge de 16 ans, B. Franklin privilégiait les ingrédients naturels dans ses aventures culinaires. Photo Bigstock

Il y a deux siècles, plus précisément le 17 avril 1790, décédait Benjamin Franklin, l’un des pères fondateurs des États-Unis d’Amérique, doublé d’un illustre savant à qui l’on doit notamment l’invention du paratonnerre, du poêle à bois de combustion et de la première organisation de sapeurs-pompiers volontaires. À l’occasion de cet anniversaire, un professeur de physique de l’Université de la Californie, Rayant P. Smith, s’arrête en particulier sur la découverte par Benjamin Franklin d’un produit millénaire d’un autre bout du monde : le tofu. Législateur entre tous, Franklin a été aussi un fin diplomate en France et il a été l’auteur des premières négociations de paix avec les représentants du pouvoir britannique. Ce qui ne l’a pas empêché de s’adonner à ses activités scientifiques et d’entretenir des relations et une correspondance avec des membres de cette communauté. Dans une lettre adressée de Londres, en 1770, à son ami américain, John Bartram, considéré à l’époque comme le plus grand botaniste du monde, il écrit : « Je vous envoie, ci-joint, de petits pois desséchés, considérés, ici, comme de la meilleure qualité pour faire la meilleure soupe de petits pois. Et aussi quelques grevances chinoises (des graines de soja) dont, selon, le récit du père Bazarette, missionnaire au Japon, les Chinois tirent un fromage. » Intrigué par cet aliment, il effectue des recherches pour connaître la manière de le préparer. Mais, selon les historiens, aucun document ne prouve que Benjamin Franklin, gourmet et curieux de l’amélioration du boire et du manger, ait essayé de faire du tofu qui n’a été commercialisé aux États-Unis qu’en 1878.

Remuer la potée et la Constitution
Néanmoins, dans ses écrits, Benjamin Franklin s’affirme végétarien en 1722. Il écrit sur son carnet les consignes suivantes :
« Ne pas manger de viande. »
« Ne boire que de l’eau. »
« Ne pas mentir. »
« Ne pas dire du mal des autres. »
« Faire de son mieux ce qu’on entreprend. »
« S’instruire toutes les fois qu’il est possible. »
Dans ce contexte, on trouve actuellement en librairie un ouvrage intitulé Stirring the Pot with Benjamin Franklin: A Founding Father’s Culinary Adventures (Remuer la potée avec Benjamin Franklin : les aventures culinaires d’un père fondateur). L’auteure, Rae Katherine Eighmey, une historienne culinaire, relate les délices et les expériences qu’a tirées Benjamin Franklin de la nourriture tout au long de sa vie. À l’âge de 16 ans, il devient végétarien. À vingt ans, il pousse à privilégier l’eau sur l’alcool et convainc ses collègues à l’imprimerie (qu’il possédait également) de renoncer à leur traditionnel petit déjeuner à la bière et au pain en faveur d’un porridge à l’eau. Lors de ses missions diplomatiques, en Angleterre et en France, il se nourrissait comme les gens du pays en dégustant, parallèlement, ce que son épouse lui envoyait d’Amérique, notamment des canneberges. Cette baie, riche en antioxydants, est devenue aujourd’hui un fruit-santé. Sa passion pour les aliments a façonné sa vie et aussi le caractère de la jeune nation qu’il a collaboré à bâtir. Ainsi, tout en étant l’un des signataires de la Déclaration d’indépendance des États-Unis et de la rédaction de sa Constitution, il a été un pionnier en matière de végétarisme, un mode de vie qui a pris son essor plus tard au pays de l’Oncle Sam où il continue à se développer avec force sous diverses formes avec : les végétaliens (grands consommateurs de tofu, car excluant tout produit dérivant des animaux); les lacto-végétariens (oui, au lait); les lacto-ovo-végétariens (lait et œufs) ; ou encore les semi-végétariens (poisson et volaille d’élevage). Quant à ceux qui ne veulent se priver de rien, tout en privilégiant modération et écologie dans leur consommation de la viande, ils se rangent sous l’étiquette du flexitarisme. Benjamin Franklin, lui, était intransigeant. Pour lui, « manger de la viande, c’est commettre un homicide involontaire». Un bon gardien de la santé de ses concitoyens.



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