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Moyen Orient et Monde - États-Unis

John Bolton, un faucon de plus à la Maison-Blanche

La nomination est applaudie par Israël, attise la crainte des Palestiniens et suscite beaucoup d’attention de la part du Kremlin et des partenaires de Washington.

John Bolton, ancien ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies, prenant la parole à la Conférence d’action politique conservatrice (CPAC) à Oxon Hill, Maryland, États-Unis, le 24 février 2017. Reuters/Joshua Roberts

La série de départs au sein de l’administration américaine se poursuit. Neuf jours après le limogeage de Rex Tillerson et son remplacement au poste de secrétaire d’État par l’ancien directeur de la CIA, Mike Pompeo, Donald Trump a opéré un nouveau remaniement. Le président américain a annoncé avoir révoqué son conseiller à la Sécurité nationale, le général Herbert Raymond McMaster (général trois étoiles), et l’avoir remplacé par John Bolton, ancien ambassadeur américain à l’ONU sous la présidence de George W. Bush.

Cet avocat sexagénaire à la moustache blanche est connu pour avoir été l’un des initiateurs et fervents défenseurs de la guerre en Irak en 2003. « Je suis heureux d’annoncer qu’à compter du 9 avril 2018, John Bolton sera mon nouveau conseiller à la Sécurité nationale », a tweeté Donald Trump. « Je ne m’attendais pas à cette annonce cet après-midi, mais c’est évidemment un grand honneur », a réagi John Bolton sur Fox News, peu après sa nomination. Classé dans la catégorie des va-t-en-guerre, John Bolton est partisan d’une ligne dure face à l’Iran et la Corée du Nord. Il prendra ses fonctions le 9 avril prochain.

Cette nomination intervient à la veille de discussions historiques avec la Corée du Nord et à l’approche de l’échéance cruciale sur l’avenir de l’accord sur le nucléaire iranien, dont les États-Unis se retireront le 12 mai si aucun règlement des « lacunes » du deal n’a été entre-temps effectué. Avec ce double remaniement en moins de dix jours, Donald Trump reprend le contrôle de son équipe diplomatique, qu’il veut à son image : opposée au multilatéralisme et dévouée à l’America First.


(Lire aussi : Les responsables menacés d'être débarqués par Donald Trump)


Escalades avec Téhéran ?
« Trump élimine les contradicteurs pour à la fin avoir un miroir de lui-même », confirme à L’Orient-Le Jour Nicolas Gachon, spécialiste de l’histoire et de la civilisation des États-Unis. « John Bolton a été nommé conseiller à la Sécurité nationale parce que c’est un poste qui ne nécessite pas de confirmation du Sénat (…). Compte tenu des positions très agressives et très interventionnistes de John Bolton, le Sénat n’aurait sans doute pas confirmé sa nomination », ajoute-t-il.

Cette remise à neuf de la ligne diplomatique américaine a été suivie de très près par la communauté internationale et a suscité de nombreuses réactions. « Le président Trump continue de nommer de véritables amis d’Israël aux postes les plus haut placés. John Bolton fait partie des plus éminents d’entre eux », a indiqué dans un communiqué Ayelet Shaked, la ministre israélienne de la Justice. « L’administration Trump s’avère être la plus amicale qu’Israël ait jamais connue », a-t-elle ajouté.

Hanane Achraoui, haute dirigeante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a vu dans la nomination de M. Bolton à ce poste une nouvelle manifestation de la politique pro-israélienne de Donald Trump. « L’hostilité de cet homme envers les Palestiniens remonte à loin, à l’époque où il était aux Nations unies et défendait l’impunité israélienne », a-t-elle déclaré hier à l’AFP. John Bolton est un fervent critique de la solution dite à « deux États », et considère que la Cisjordanie devrait être rattachée à la Jordanie, et la bande de Gaza à l’Égypte.

Le Kremlin a lui aussi réagi à cette nomination en espérant voir la Maison-Blanche davantage entourée de personnes capables « de faire abstraction de la russophobie ».

Alors que le conseiller à la Sécurité nationale joue normalement le rôle de « chien de garde » afin de modérer les différentes positions, M. Bolton risque de renforcer le président dans ses convictions, ce qui, dans un contexte de fortes tensions au Moyen-Orient, pourrait provoquer de nouvelles escalades avec Téhéran. Derniers survivants de l’équipe diplomatique au sien de l’administration Trump, James Mattis, secrétaire d’État à la Défense, et John F. Kelly, chef de cabinet de la Maison-Blanche, apparaissent comme les ultimes garde-fous de cette équipe où les modérés sont en voie de disparition.



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