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Lifestyle - Échappée belle

L’infiniment petit, et spectaculaire, de Sélim Zmokhol...

À l’occasion de sa première exposition qui se tient à la Banque BEMO jusqu’au 29 mars, l’artiste a ouvert les portes de son univers, version miniature, sur des créations étonnantes.

Si son nom ne vous dit pas grand-chose, c’est un peu normal. Sélim Zmokhol est un artiste malgré lui. Seuls sa famille, ses amis et son entourage le plus proche connaissent son travail. La dernière fois qu’il a accepté d’en parler à la presse remonte à presque dix ans. C’est intéressé et curieux que L’Orient-Le Jour franchit la porte de son atelier logé dans la montagne, à Beit Méry, pour y découvrir l’artiste et ses petites merveilles.
Déjà emballées et disposées dans tous les coins et recoins de sa maison, les maquettes de Sélim Zmokhol sont prêtes à être exposées à la Banque BEMO à Achrafieh. Il a enfin accepté de partager son savoir-faire hors de son cercle de connaissances. En le rencontrant, en regardant ses pièces, la surprise est de taille : chaque maquette est le résultat de nombreuses heures de travail, d’une intense réflexion en amont et de minutieux calculs pour que toutes les pièces puissent s’imbriquer entre elles, avec un saisissant réalisme.
Sélim Zmokhol aurait pu aussi bien penser des décors de théâtre que des maisons dont il façonnerait l’intérieur. Mais c’est sur l’art marginal de la maquette qu’il a jeté son dévolu. Happé par cette passion depuis toujours, il lui consacre la majeure partie de son temps libre lorsqu’il n’est pas à l’imprimerie familiale, reprise après la mort de son père. Enfant déjà, il passait des heures entières à assembler les pièces des bateaux, des tanks et autres avions en kit vendus en librairie. Aujourd’hui, c’est avec cette même âme d’enfant, ce même souci de perfection, qu’il s’enferme dans l’atelier, « insonorisé pour ne pas déranger ses voisins », lorsqu’un élan créatif lui vient à 4 heures du matin. D’une patience infinie, il chine ici et ailleurs, notamment à Paris, amoureux qu’il est de Montmartre. Ses petites ruelles et sa vue sur la basilique du Sacré-Cœur lui rappellent encore sa rencontre avec cette femme qui partage avec lui son amour pour la maquette et qui, depuis des années, l’encourage à poursuivre cette activité tout en finesse.

566 casiers
Sélim Zmokhol recycle tout. Les souvenirs rapportés de Barcelone lors de ses dernières vacances ; les bouchons de cosmétiques de sa femme ; les vieux jouets de ses enfants, les décorations des bûches de Noël ; les chutes de tissus… Il déconstruit et construit. Désassemble et assemble à nouveau. Tel un parfait ingénieur, il fait « une place pour chaque chose », mais il faut que « chaque chose soit impérativement à sa place ». Une habileté de pianiste accordée à une précision de chirurgien : voilà les ingrédients qui rendent sa maîtrise unique. Vous retrouverez dans le supermarché tous les produits de celui du coin de votre rue, mais en format poupée ; dans le garage automobile, la Mini Cooper télécommandée qui appartenait à ses fils, ainsi que chacun des outils du garagiste, rangés et alignés. Vous serez aussi impressionnés par l’hôtel en marbre et les livrets de messe consciencieusement posés sur les bancs de l’église et par la précision bluffante des mini-hot-dogs de son fast-food.
Lors de cette exposition qui ravira les petits et les grands enfants, l’une de ses pièces maîtresses sera également présentée : un immense cadre avec non moins de 566 casiers, remplis notamment de livres créés un à un, à la main. De quoi se sentir minuscule face à ces miniatures spectaculaires.


« Such a small world » jusqu’au 29 mars à la Banque BEMO, Achrafieh, avenue Élias Sarkis, Achrafieh, Beyrouth.
Tél. : 01/200505.
Horaires : lundi-vendredi de 8h à 14h, samedi de 8h à 12h.

Si son nom ne vous dit pas grand-chose, c’est un peu normal. Sélim Zmokhol est un artiste malgré lui. Seuls sa famille, ses amis et son entourage le plus proche connaissent son travail. La dernière fois qu’il a accepté d’en parler à la presse remonte à presque dix ans. C’est intéressé et curieux que L’Orient-Le Jour franchit la porte de son atelier logé dans la montagne, à...

commentaires (2)

j'ai déjà vu cela, c'était dans deux vieux postes de radio, c'était dans une rue de Beyrouth (je me rappelle plus à quel endroit)

Talaat Dominique

12 h 09, le 24 mars 2018

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Commentaires (2)

  • j'ai déjà vu cela, c'était dans deux vieux postes de radio, c'était dans une rue de Beyrouth (je me rappelle plus à quel endroit)

    Talaat Dominique

    12 h 09, le 24 mars 2018

  • Une chouette idée. Et enfin une banque qui s'implique dans le sponsoring d'un artiste.

    Marionet

    09 h 49, le 24 mars 2018

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