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Campus - DISTINCTION

Des étudiants de Haigazian primés à Washington pour leur projet contre les discours religieux de haine

Les étudiants remportent le 3e prix de la compétition internationale Peer to Peer : Facebook Global Challenge.

Les jeunes lauréats avec l’ambassadeur du Liban à Washington Gaby Issa.

Cinq étudiants de l’université Haigazian, riches de leur diversité, ont pu rafler le troisième prix de la compétition internationale Peer to Peer : Facebook Global Challenge, visant à combattre le discours de haine, grâce à leur projet RISE (Respecter l’individualité et faire preuve d’empathie).

L’équipe libanaise a disputé la finale, le 30 janvier dernier à Washington DC, de cette compétition à laquelle ont pris part 92 universités et qui visait à encourager les jeunes à développer des campagnes contre l’extrémisme. L’Allemagne a remporté le premier prix, suivie par le Bangladesh, le Liban et le Brésil.

« Nous ne pouvons pas contrôler ce que le monde dit, mais nous pouvons faire en sorte que les gens soient conscients du sens des mots qu’ils utilisent, et donc des conséquences de leurs paroles », lance Sally Mansour, membre de l’équipe libanaise, composée également de Mohammad Bachir, Ali Termos, Harout Tchilinguirian et Maya Skaini, qui a défendu, devant un jury d’experts, son projet qui vise à combattre les discours religieux de haine. 

« Nous avons grandi dans un environnement nous présentant la différence de “l’autre” comme une menace. À travers notre projet, nous espérons sensibiliser la jeunesse afin de ne plus apposer des étiquettes les uns sur les autres en se basant sur les différences religieuses », explique Mohammad Bachir, chef de l’équipe. Les cinq étudiants, qui ont cinq confessions différentes, affirment que leur diversité religieuse les a aidés à donner plus de force et de profondeur à leur projet.

Inscrits aux cours Integrated Marketing Communication de Priyan Khakhar et Marketing Research de Najwa Nasr, les étudiants se sont lancés dans la compétition internationale et ont travaillé sur leur projet tout au long du premier semestre de l’année en cours. Suite à un intense brainstorming, ce groupe d’amis de longue date a décidé de créer une campagne contre les discours de haine à caractère religieux.


(Lire aussi : L’initiative étudiante libanaise ACT triomphe à Washington)


Respecter la différence
Pour réaliser leur projet, les étudiants ont mené de multiples entrevues auprès de jeunes de différentes confessions, de couples mixtes, de professeurs spécialisés en religion. Ils ont créé des comptes sur Facebook, Instagram, Twitter, et posté une vidéo de leur présentation à Washington sur YouTube. Ils ont également pris part au marathon national pendant lequel ils ont fait la promotion de leur campagne à travers des dépliants créatifs, distribués au public, dénonçant le fanatisme. Enfin, ils ont introduit une extension Chrome sur Google qu’ils nomment Type Above Hate. « C’est une sorte de dictionnaire, disponible en 72 langues, qui donne l’explication de plus de 1 000 mots haineux. Le concept est simple : une personne tape un mot sexiste, raciste, fanatique ou autre, et l’extension donne directement le sens péjoratif de ce mot », explique Mohammad Bachir. Grâce à Type Above Hate, les jeunes lauréats veulent sensibiliser les internautes à l’impact de certains mots, et ainsi encourager une communication plus saine.

À travers RISE, les étudiants espèrent, à long terme, pouvoir contribuer à la lutte contre le terrorisme. En effet, selon Mohammad Bachir, « le terrorisme est lié au fait que l’autre est perçu comme différent, et que cette différence doit être éradiquée ». « De nos jours, un simple commentaire haineux sur les réseaux sociaux peut prendre des proportions terrifiantes », avertit-il.

Les étudiants confient que cette expérience a permis à chacun d’eux d’apprendre à travailler en équipe et sous pression. « Personnellement, j’ai appris à accepter l’avis des autres et à leur montrer de l’empathie en répondant aux commentaires haineux d’une manière diplomatique », affirme Sally Mansour. Harout Tchilinguirian indique que cette expérience lui a permis d’approfondir ses compétences en relations publiques. « J’ai pu mobiliser 19 célébrités locales afin de soutenir notre campagne sur les réseaux sociaux », se félicite-t-il. Alors que Ali Termos était en charge de la création du logo et des messages sur les réseaux sociaux, Harout Tchilinguirian était responsable des relations publiques. Sally Mansour, elle, effectuait les recherches et Mohammad Bachir était responsable de la gestion de l’équipe. « Une équipe composée de personnes à talents multiples permet la création d’un projet complet », souligne Ali Termos, qui précise, au sujet de la compétition : « Nous avons été impressionnés par les projets, tous d’une grande valeur, et particulièrement par celui du Bangladesh qui met en exergue les dialogues interconfessionnels. »
Les étudiants n’ont pas l’intention de s’arrêter là. Ils poursuivent leur lutte contre l’extrémisme, la radicalisation et le fanatisme et travaillent sur l’introduction de Type Above Hate dans les écoles et auprès des ONG.



Cinq étudiants de l’université Haigazian, riches de leur diversité, ont pu rafler le troisième prix de la compétition internationale Peer to Peer : Facebook Global Challenge, visant à combattre le discours de haine, grâce à leur projet RISE (Respecter l’individualité et faire preuve d’empathie).L’équipe libanaise a disputé la finale, le 30 janvier dernier à Washington DC,...

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