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Moyen Orient et Monde - Crise diplomatique

Ex-espion russe empoisonné : Londres en veut au « Kremlin de Poutine »

Une tente couvre des indices à Salisbury, lieu où l'ex-espion russe a été vraisemblablement empoisonné. Daniel Leal-Olivas/AFP

Londres a provoqué hier la colère du Kremlin en jugeant « probable » que Vladimir Poutine ait « ordonné » l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal, accentuant la confrontation entre Moscou et les Occidentaux à deux jours de la présidentielle russe.
Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a assuré que Londres en voulait au « Kremlin de Poutine » et non à la Russie pour l’empoisonnement de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia le 4 mars à Salisbury, petite ville du sud de l’Angleterre.
« Nous pensons qu’il est extrêmement probable qu’il s’agisse de sa décision d’ordonner l’utilisation d’un agent neurotoxique dans les rues du Royaume-Uni, dans les rues de l’Europe, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale », a déclaré M. Johnson, au côté de son homologue polonais Jacek Czaputowicz.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a aussitôt réagi : « Toute mention ou référence à notre président n’est rien d’autre que choquant et impardonnable en termes d’étiquette diplomatique. »
Le ton ne cesse de monter entre Moscou et Londres, soutenus par ses principaux alliés occidentaux, depuis que Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, ont été victimes d’une attaque avec un agent innervant militaire, de fabrication russe selon les autorités britanniques. Ils sont toujours hospitalisés en état « critique ».
Mercredi, Theresa May a annoncé l’expulsion de 23 diplomates russes, une mesure inédite depuis la guerre froide, et le gel des contacts bilatéraux avec la Russie.

En attendant la riposte de Moscou
La riposte de Moscou, qui nie son implication, est à attendre « d’une minute à l’autre », a déclaré le porte-parole du Kremlin, ajoutant que ces mesures de représailles seraient « mûrement réfléchies » et « totalement conformes aux intérêts de notre pays ».
En déplacement à Astana, la capitale du Kazakhstan, pour une réunion sur la Syrie, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait auparavant confirmé que Moscou expulserait de son territoire des diplomates britanniques « sur un principe d’égalité ».
Selon M. Peskov, l’intensité de la riposte russe sera décidée in fine par le président Vladimir Poutine.
L’affaire de l’empoisonnement de Sergueï Skripal a été ajoutée hier à l’agenda du sommet européen programmé les 22-23 mars à Bruxelles, d’où l’UE compte envoyer un « » message clair « selon le président du Conseil européen Donald Tusk. Londres, Berlin, Paris et Washington avaient publié un communiqué commun affirmant que la responsabilité de Moscou était la seule explication » plausible « de cette affaire et ont exigé du Kremlin qu’il fournisse des informations sur le programme » Novitchok «, l’agent neurotoxique soupçonné d’être à l’origine de l’empoisonnement.
La Russie, elle, dément catégoriquement qu’un tel programme ait jamais existé et souligne qu’elle a détruit tous ses stocks d’armes chimiques sous contrôle international. « Il faudra tôt ou tard que la Grande-Bretagne fournisse des preuves concluantes. (...) Pour l’instant, nous n’en avons pas vu », a ainsi déclaré M. Peskov.
Le comité d’enquête russe a par ailleurs annoncé hier l’ouverture d’une enquête pour « tentative d’assassinat » de Ioulia Skripal mais aussi pour le « meurtre » à Londres de Nikolaï Glouchkov, un exilé russe et ancien partenaire de l’ex-oligarque et opposant au Kremlin Boris Berezovski, retrouvé mort dans des circonstances inexpliquées à Londres lundi.
D’aiileurs, la police britannique a annoncé elle aussi l’ouverture d’une enquête pour meurtre sur la mort de Nikolaï Glouchkov, dont le corps sans vie avait été retrouvé lundi dans son appartement londonien. Elle a toutefois précisé ne pas faire de « lien » avec l’empoisonnement de Sergueï Skripal.
Enfin, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a appelé hier la Russie à « coopérer » sur l’affaire Skripal, soulignant que l’alliance « ne voulait pas d’une nouvelle guerre froide ».

Source : AFP

Londres a provoqué hier la colère du Kremlin en jugeant « probable » que Vladimir Poutine ait « ordonné » l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal, accentuant la confrontation entre Moscou et les Occidentaux à deux jours de la présidentielle russe.Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a assuré que Londres en voulait au...

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