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Liban - Aide à l’armée et aux FSI

Un premier bilan satisfaisant pour le Liban à Rome II

Hariri à la communauté internationale : « La priorité de mon gouvernement est de créer un cycle vertueux de sécurité, de stabilité et de croissance. »

Saad Hariri a assuré à Rome II que le débat autour d’une stratégie nationale de défense reprendra après les législatives.

La communauté internationale s’est engagée à soutenir le Liban dans la consolidation de son armée et de ses services de sécurité, comme l’ont montré les déclarations d’intention à la conférence Rome II, qui s’est ouverte hier dans la capitale italienne, sous la présidence du Premier ministre italien, Paoli Gentiloni, et du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en présence de dizaines d’États et organisations internationales.  La France notamment a annoncé l’ouverture d’une ligne de crédit de 400 millions d’euros, pendant que d’autres pays promettaient une aide dont le montant devrait être précisé plus tard.

Entouré des ministres de la Défense, Yaacoub Sarraf, de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, et des Affaires étrangères, Gebran Bassil, Saad Hariri a réaffirmé l’engagement du Liban en faveur de la politique de distanciation, soulignant la volonté de Beyrouth d’envoyer davantage de soldats de l’armée au Liban-Sud et d’y déployer notamment « un régiment modèle ».

S’il n’a pas fait mention de la résolution 1559 du Conseil de sécurité qui prévoit un désarmement des milices et sur laquelle aussi bien le secrétariat général de l’ONU que le Groupe international de soutien au Liban insistent, M. Hariri a réaffirmé l’engagement du Liban à lancer un débat autour de la stratégie nationale de défense, aussitôt les élections législatives terminées. Trois jours plus tôt, le chef de l’État avait formulé le même engagement, répondant ainsi au vœu d’une communauté internationale qui s’inquiète des armes du Hezbollah et de son influence grandissante au Liban. C’est ce qui a sans doute motivé l’hommage rendu par M. Guterres aux autorités libanaises. Il s’est ainsi félicité « des signaux positifs » envoyés par le président Aoun et le Premier ministre Hariri sur la « primauté des forces armées libanaises », avant d’encourager la communauté internationale à « montrer une forte solidarité avec le Liban, pilier fondamental de la stabilité dans la région ».


(Lire aussi : La stratégie de défense ressuscitée)


La 1559 et la déclaration de Baabda
Le communiqué final de Rome II, rendu public en soirée, a salué l’engagement présidentiel en faveur de l’examen d’une stratégie nationale de défense et « exhorté tous les partis libanais à poursuivre le dialogue autour de cette stratégie ».
Les participants ont réaffirmé leur engagement en faveur de la stabilité et de la sécurité du Liban, soulignant la nécessité de « le protéger contre les crises qui provoquent une instabilité au Moyen-Orient ». Ils ont rappelé le communiqué du GISL ainsi que les résolutions du Conseil de sécurité de décembre dernier, « relatifs à l’exclusivité du rôle des forces armées libanaises dans la protection du territoire, des frontières et du peuple du Liban », avant d’affirmer que l’armée est « la seule force armée légale du pays ».

Ils ont salué le rôle des FSI et des autres services de sécurité et réaffirmé les dispositions correspondantes de l’accord de Taëf et des résolutions 1559 (2004), 1680 (2006) et 1701 (2006), notamment celles qui prohibent la présence d’armes illégales, d’une autorité parallèle à l’État libanais, de forces étrangères ou encore l’achat et l’importation d’armes à l’exception de ceux qui sont autorisés par le gouvernement. Ils ont ensuite appelé à l’application « entière » des résolutions du Conseil de sécurité et se sont félicités des propos tenus par M. Hariri au sujet de la politique de distanciation. Les personnes réunies ont invité les dirigeants libanais à « appliquer sans tarder cette politique, conformément à la déclaration de Baabda ».

Elles se sont félicitées du rôle assumé par l’armée et les forces de sécurité « pour vaincre les groupes terroristes et protéger les civils contre diverses activités terroristes, grâce à la coordination entre elles » et encouragé l’armée à déployer davantage de soldats au sud du Litani « notamment le régiment modèle, proposé dans le cadre du dialogue stratégique en cours entre l’armée et la Finul ».

Selon la délégation libanaise, les États représentés à Rome se sont engagés à donner suite aux plans qui leur ont été soumis par l’armée et les services de sécurité. Saad Hariri s’est félicité de l’engagement de la communauté internationale à renforcer l’armée et notamment de la France, dont la décision d’ouvrir une ligne de crédit de 400 millions d’euros a été la seule à avoir été annoncée hier. 

« Je remercie la France pour cette annonce », a déclaré M. Hariri devant la presse à l’issue de Rome II. « Je suis extrêmement satisfait », a-t-il ajouté, soulignant que des contacts bilatéraux allaient maintenant avoir lieu pour préciser les montants engagés par chacun des pays représentés dans le cadre de cette conférence. Interrogé sur le danger de voir cette aide financière militaire tomber en d’autres mains que celle de l’armée, en particulier entre celles du Hezbollah, M. Hariri a assuré que « cela ne se produira jamais et ne s’est jamais produit ».

À l’ouverture de la conférence, le Premier ministre avait souligné que les forces légales sont « les seuls défenseurs de la souveraineté du Liban » et affirmé que « la priorité du gouvernement est de créer un cycle vertueux de sécurité, de stabilité et de croissance ». « Je reprends à mon compte les propos du président Aoun et son appel à la communauté internationale à soutenir les forces armées libanaises, pour leur permettre de remplir leur devoir de préservation de la sécurité et la stabilité en conformité avec la stratégie de défense nationale », a-t-il dit.


(Pour mémoire : Conférence de Rome : des questions en suspens et des attentes limitées)


« Le Liban a montré qu’il était solide »
Le secrétaire général de l’ONU a ensuite pris la parole, évoquant l’action des forces de sécurité libanaises. « Les institutions sécuritaires ont accompli beaucoup de choses sur le territoire libanais et assuré la sécurité de ses frontières. Cela n’aurait pas été possible sans des pays comme la Grande-Bretagne ou les États-Unis », a-t-il déclaré.

De son côté, le Premier ministre italien a insisté sur le fait que « la stabilité du Liban est une question essentielle pour le renforcement de la stabilité régionale ». « Tout le monde est d’accord sur la nécessité de soutenir économiquement le Liban », a dit M. Gentiloni.

Outre l’Italie, 36 États ont participé à la conférence de Rome, parmi lesquels les États-Unis, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie, la Turquie, et parmi les pays arabes l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte, le Koweït, Bahreïn, la Jordanie et le Qatar.



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commentaires (4)

Simple: on leur promet l'application de la 1559 et ils nous promettent le pognon... Et puis on attend voir qui ferait le premier pas... Excellente vision économique pour la patrie!

Wlek Sanferlou

12 h 52, le 16 mars 2018

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Simple: on leur promet l'application de la 1559 et ils nous promettent le pognon... Et puis on attend voir qui ferait le premier pas... Excellente vision économique pour la patrie!

    Wlek Sanferlou

    12 h 52, le 16 mars 2018

  • YARET ! IL NE RESTE QUE L,ESPOIR... ESPERONS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 37, le 16 mars 2018

  • Tout cela est excellent, sauf que tant que le Liban refusera d'appliquer la 1559, il est vraisemblable que cette aide sera bloquée.

    Yves Prevost

    07 h 13, le 16 mars 2018

  • Moi c’est le mot “vertueux” qui me dérange. Je ne sait pas pourquoi. Il sonne faux ici. Ah, et aussi que le Liban soit devenu un pays mendiant. On est vraiment tombé bien bas...

    Gros Gnon

    05 h 28, le 16 mars 2018

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