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À La Une - Reportage

En Lombardie, on a hâte de voir la Ligue aux commandes de l'Italie

"Avec la Ligue au pouvoir, je ne serai plus confronté à des gens venant de l'étranger qui sont prêts à gagner moins que moi pour faire le même travail", explique à l'AFP Davide Quadri, étudiant en droit de 25 ans. 

A Varèse, au coeur de la riche Lombardie, les électeurs qui ont voté en masse pour la Ligue sont convaincus que seul le parti souverainiste pourra répondre à leurs attentes. Photo AFP / MARCO BERTORELLO

"On veut plus de sécurité, plus d'autonomie et moins de concurrence des travailleurs étrangers": à Varèse, au coeur de la riche Lombardie, les électeurs qui ont voté en masse pour la Ligue sont convaincus que seul le parti souverainiste pourra répondre à leurs attentes.

Alors qu'aucun des principaux camps n'a obtenu de majorité, les sympathisants de la Ligue (extrême droite) aspirent à voir leur chef de file, Matteo Salvini, prendre les rênes du pays.
Au sein de la coalition de droite arrivée en tête avec 37% des voix, la formation eurosceptique et anti-immigration a pris l'ascendant sur le parti de Silvio Berlusconi (17% pour la Ligue, 14% pour Forza Italia) et entend diriger le prochain gouvernement.
"Avec la Ligue au pouvoir, je ne serai plus confronté à des gens venant de l'étranger qui sont prêts à gagner moins que moi pour faire le même travail", explique à l'AFP Davide Quadri, étudiant en droit de 25 ans. 
"Il faut arrêter ça, faire en sorte que les jeunes puissent étudier, travailler, avoir un avenir ici", ajoute le jeune homme venu à la permanence locale de la Ligue participer à une fête en l'honneur des nouveaux parlementaires du parti.
"Les jeunes ont été délaissés par la politique de la gauche ces dernières années, c'est ce qui explique la fuite des cerveaux dont souffre l'Italie", ponctue Matteo Bianchi, 38 ans, fraîchement élu député.
Sur les murs de la permanence, des affiches marquées du guerrier à l'épée et au bouclier, symbole de la Ligue, rappellent l'évolution de ce mouvement né dans les années 1980, passé du sécessionnisme anti-méridional au fédéralisme anti-européen.
Des slogans affichés dénoncent le centralisme de Rome, la collusion entre "mafia et politique" ou disent "Non au vote des immigrés".


(Lire aussi : Italie : après les élections, l’impossible coalition)


Sentiment d'insécurité
Dans la province de Varèse, qui connaît un taux de chômage de 8,2% (3,5 de moins que la moyenne nationale), la Ligue a réalisé une percée historique. Certains candidats, soutenus aussi par les autres partis de la coalition, y ont attiré près d'un électeur sur deux sur leur nom.
"Ce résultat est lié à la forte immigration qu'on a connue ces dernières années et au sentiment d'insécurité qu'elle a fait naître chez les gens", estime Chiara Gorone, conseillère juridique de 34 ans.
"Même dans de petites communes, on est confronté à des occupations illégales de bâtiments par des migrants et il est vrai qu'on aimerait retrouver un peu de sérénité", confie la jeune femme.
Mais les supporters de la Ligue se défendent de tout racisme et lorsqu'on leur rappelle qu'Attilio Fontana, ancien maire de Varèse et nouveau gouverneur de Lombardie, s'est illustré pendant la campagne en évoquant la défense de la "race blanche", il répondent invariablement que l'Italie a fait plus que sa part en matière d'accueil et qu'elle ne peut pas recevoir toute la misère du monde.
Sans oublier de souligner que le premier sénateur noir dans l'histoire de la République italienne a été élu le 4 mars... dans les rangs de la Ligue. 


(Lire aussi : Quelle majorité pour diriger l’Italie ?)


Pour certains militants, ces élections vont accélérer le processus vers d'avantage d'autonomie régionale, réclamé par référendum en octobre en Lombardie et en Vénétie.
Une écrasante majorité des électeurs de ces deux régions, qui contribuent à hauteur de 30% au PIB italien, avait répondu oui lors ce vote consultatif.
Dans une région au tissu industriel dense comme la Lombardie, la Ligue s'est aussi imposée comme le parti des PME, les petits patrons ayant été séduits par la promesse d'un allègement et d'une simplification de la fiscalité.
"Il y a 30 ans, les entrepreneurs italiens étaient enviés dans le monde pour leur inventivité, puis le déclin a commencé et aujourd'hui les meilleurs sont tentés de quitter le pays", déplore Eugenio Malnati, 67 ans, qui gère une petite entreprise de BTP.
"Les impôts, la bureaucratie, tout ça nous étouffe et il suffit souvent d'un simple formulaire pour tout bloquer", ajoute-t-il.
Et ne parlez pas aux industrieux Lombards du revenu universel promis par le Mouvement 5 Etoiles (M5S, anti-système), autre grand vainqueur des élections, perçu dans le Nord comme un encouragement à l'inactivité.


Pour mémoire

Quels enjeux pour les élections législatives italiennes ?

"On veut plus de sécurité, plus d'autonomie et moins de concurrence des travailleurs étrangers": à Varèse, au coeur de la riche Lombardie, les électeurs qui ont voté en masse pour la Ligue sont convaincus que seul le parti souverainiste pourra répondre à leurs attentes.Alors qu'aucun des principaux camps n'a obtenu de majorité, les sympathisants de la Ligue (extrême droite) aspirent à...

commentaires (1)

Sur Wikipedia on dit "les rois de la maison de Savoie unifient la péninsule italienne par l'annexion de la Lombardie, de Venise, du royaume des Deux-Siciles, du duché de Modène et Reggio, du grand-duché de Toscane, du duché de Parme et des États pontificaux au royaume de Sardaigne" donc l'Italie comme pays unifié est relativement nouveau. L'alternatif pourrait être que ces royaumes et duchés entrent la EU comme la grand-duché du Luxembourg, qu'on ajoute la grand-duché de Toscane etc. à l'EU au lieu d'un seul état italien.

Stes David

10 h 00, le 11 mars 2018

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Commentaires (1)

  • Sur Wikipedia on dit "les rois de la maison de Savoie unifient la péninsule italienne par l'annexion de la Lombardie, de Venise, du royaume des Deux-Siciles, du duché de Modène et Reggio, du grand-duché de Toscane, du duché de Parme et des États pontificaux au royaume de Sardaigne" donc l'Italie comme pays unifié est relativement nouveau. L'alternatif pourrait être que ces royaumes et duchés entrent la EU comme la grand-duché du Luxembourg, qu'on ajoute la grand-duché de Toscane etc. à l'EU au lieu d'un seul état italien.

    Stes David

    10 h 00, le 11 mars 2018

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