Les représentants des deux Corées ont prévu de se réunir au mois d’avril dans la zone démilitarisée, à la frontière des deux pays, pour un sommet. Une première depuis 2007. Une réunion symbole du dégel des relations entre Pyongyang et Séoul. Mais l’information la plus surprenante reste l’expression, par la Corée du Nord, de sa volonté de se dénucléariser à condition que sa sécurité soit garantie. Selon la présidence sud-coréenne, le régime de Kim Jong-un est prêt à un « dialogue franc » avec les États-Unis pour évoquer la question de la dénucléarisation et suspendrait tout essai nucléaire ou de missile pendant la durée des discussions. Le point sur la situation avec James Edward Hoare, ancien diplomate britannique spécialiste de la péninsule coréenne et chercheur associé au programme Asie-Pacifique de Chatham House, à Londres.
(Pour mémoire : Pyongyang et Séoul acceptent de discuter pour la première fois depuis 2015)
Est-il possible d’opérer une dénucléarisation de la péninsule coréenne ?
Je pense qu’il faut être très prudent sur ce sujet. Les Nord-Coréens suspendront leur programme nucléaire seulement après avoir reçu la certitude de ne pas être attaqués. Et concernant la dénucléarisation du pays, cela va être très compliqué à mettre en œuvre. Mais c’est une annonce encourageante si on compare avec le climat des derniers mois, quand la Corée du Nord a réalisé un grand nombre de tests de missiles. Mais ce qui est problématique, c’est que Séoul ne peut pas donner ce que Pyongyang veut, à savoir l’assurance que les Américains suivront le pas. Seuls les États-Unis peuvent le faire pour obtenir des résultats concrets. Et je ne crois pas que le président Trump soit prêt à accepter une telle chose.
Quelles conditions permettraient de garantir la sécurité du régime nord-coréen ?
Si les propositions nord-coréennes se révèlent concluantes, ce serait aux États-Unis de faire le premier pas. Les États-Unis veulent que Pyongyang abandonne son programme nucléaire. Mais il y a un grand nombre de points de friction. Les Nord-Coréens ont dit qu’ils voulaient faire la paix avec les États-Unis et qu’ils voulaient une promesse qu’ils ne les attaqueront pas. Mais les Américains auront de grandes difficultés à fournir ces assurances. Les Nord-Coréens ont reçu beaucoup de promesses dans le passé de la part des présidents américains antérieurs qui s’étaient engagés à ne pas les attaquer. Mais ces promesses ne lient pas tous les présidents américains. Donc je pense que les Nord-Coréens sont à la recherche de conditions que personne ne peut honorer.
(Lire aussi : La Corée du Nord aide la Syrie à produire des armes chimiques, selon un rapport de l'ONU)
Ce changement de ton de la part de Pyongyang représente-t-il une victoire pour Trump ?
Il n’est pas impossible d’obtenir un jour une forme de paix dans la péninsule coréenne. Mais entre les armes nucléaires nord-coréennes et le fait d’avoir un président américain plus qu’imprévisible, la situation a changé. Les États-Unis sont dans une position délicate, ils ne croient pas les Nord-Coréens. Et rien ne garantit aux Américains que Pyongyang ne continuera pas à développer son programme nucléaire malgré les discussions. C’est là que la difficulté se situe.
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Bravo pour la Corée du Nord et de son chef le courageux Kim Jong UN. Il a mené la barque comme bon lui semblait le faire , c'est pas la peine que le clown se fatigue à récupérer quoi que se soit . Le temps des menaces et sanctions est passé et n'agit plus sur des peuples dignes de l'être en tant que tel .
12 h 49, le 07 mars 2018