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Liban - Chasse illégale

Nouveau massacre de cigognes, malgré les appels à leur protection

Une photo recensant les nouveaux massacres de ces beaux oiseaux, chassés « pour le plaisir » au Liban. Photo envoyée par des écologistes

Les nombreux appels à la protection des oiseaux migrateurs au printemps, saison où la chasse est interdite et où ces oiseaux – protégés en tout cas par les lois internationales – rentrent en Europe venant d’Afrique, n’y ont rien fait : les écologistes ont constaté de nouveaux massacres, des centaines de cigognes blanches tuées, suivant des vidéos tournées de ces scènes de chasse, dans plusieurs régions libanaises, si éloignées qu’elles sont hors d’atteinte des forces de sécurité. Ces vidéos choquantes, dont L’OLJ a pu consulter une copie, montrent des « tireurs » criant de joie en faisant tomber des cigognes.
L’organisation CABS (Committee Against Bird Slaughter) et la Société de protection de la nature au Liban (SPNL) ont réagi à cette vidéo tournée, selon elles, dans la région de Minié-Denniyé, répétant leur appel aux autorités de « renforcer les mesures d’application de la loi, surtout au niveau d’un engorgement important dans les montagnes », où les oiseaux sont facilement victimes car ils volent plus bas.
Et pourtant, de très nombreuses organisations ont récemment signé une lettre ouverte au président de la République Michel Aoun pour lui demander de faire en sorte que les mesures nécessaires soient prises pour la protection des oiseaux migrateurs lors de leur passage au Liban (voir L’OLJ du 21 février).
Le président Aoun lui-même vient d’assurer que « personne ne doit porter atteinte aux nuées d’oiseaux migrateurs qui traversent le Liban en cette saison ». Dans un communiqué publié dimanche, il a demandé « aux services de sécurité compétents de prendre les mesures nécessaires pour interdire la chasse de ces oiseaux et pénaliser les contrevenants, conformément aux lois en vigueur ». « Faisons du Liban un lieu de passage sûr pour ces oiseaux, que toute l’humanité cherche à protéger », a-t-il plaidé.
Même son de cloche du côté du ministre de l’Environnement Tarek el-Khatib, qui a réaffirmé que « la chasse est interdite en cette saison, sachant que la loi interdit en tout cas la chasse de ces oiseaux migrateurs », assurant que « les cas documentés seront transférés aux avocats généraux chargés des affaires environnementales ».
Mais rien n’y fait apparemment… Et la colère monte, localement et internationalement. En attendant que les premiers cas de chasse illégale soient transférés aux tribunaux compétents, voici deux témoignages d’écologistes européens envoyés à L’Orient-Le Jour.

« Le regard du monde est braqué sur le Liban »
Lynn Brown, membre de SOS Tesla, Cambridge, Royaume-Uni : « Je suis horrifiée et déçue de voir que tous les récents pourparlers n’ont mené à rien. Je sens que nous avons gaspillé notre énergie : le massacre d’oiseaux migrateurs au Liban se poursuit. Ce sont nos oiseaux migrateurs – ceux de nombreux pays – et nous sommes impuissants à les protéger. Que faut-il faire pour que les autorités libanaises prennent des mesures sérieuses sur ce plan ? Ces mêmes oiseaux que nous aimons observer – ces oiseaux dont nous attendons le retour avec impatience chaque année, et qui font déjà un voyage périlleux et esquintant –, faut-il qu’ils subissent en plus les menaces de mort par les balles de snipers malades qui tirent pour s’amuser, et pour les voir tomber en lambeaux et sans vie sur un tas de cadavres ? C’est obscène. En raison de sa localisation géographique, le Liban a une position unique qui peut faire de lui soit le gardien des oiseaux du monde, soit leur assassin. Malheureusement, c’est le second rôle qui semble dominer. Ce dernier massacre était si prévisible que ça en devient déprimant. Toutefois, des milliers de personnes dans le monde observent les actions des autorités libanaises et attendent d’elles des mesures concrètes. Je ne crois pas que c’est exagéré de dire que le regard du monde est braqué sur elles – et elles doivent savoir que nous n’aimons pas ce que nous voyons. »
Mirjana Miščević, membre de SOS Tesla et de « Save White Storks », Croatie : « Je suis très triste et choquée par les récentes nouvelles sur le massacre de cigognes au Liban. Pour une personne qui aime les cigognes et qui attend impatiemment leur retour au printemps, c’est impensable de voir quelqu’un tuer ces oiseaux juste pour le plaisir. Dans mon pays et dans d’autres pays européens, les cigognes sont protégées par la loi. Nous faisons tout pour les protéger légalement de tous les dangers, juste pour apprendre l’horrible nouvelle qu’elles sont chassées illégalement dans votre pays. Ces cigognes tuées font partie du premier groupe qui a repris le chemin de l’Europe. Bientôt, d’autres arriveront au-dessus du Liban. Subiront-elles le même sort? Nos cigognes réussiront-elles à rentrer au nid ? »

S. B.

Les nombreux appels à la protection des oiseaux migrateurs au printemps, saison où la chasse est interdite et où ces oiseaux – protégés en tout cas par les lois internationales – rentrent en Europe venant d’Afrique, n’y ont rien fait : les écologistes ont constaté de nouveaux massacres, des centaines de cigognes blanches tuées, suivant des vidéos tournées de ces scènes de...

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