Cent seize personnes soupçonnées de liens avec les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime iranien, ont été interpellées au Bahreïn dans le cadre du démantèlement d'une cellule "terroriste", ont annoncé samedi les autorités de la monarchie sunnite.
Ces personnes sont suspectées d'avoir reçu un entraînement militaire en Iran, en Irak et au Liban, selon un communiqué publié par l'agence officielle BNA. D'après la même source, la vague d'arrestations, qui a donné lieu à la saisie d'armes et d'explosifs, a permis d'empêcher des attaques "terroristes".
La date exacte de ce coup de filet n'a pas été précisée.
Lundi dernier, la plus haute cour de Bahreïn a confirmé une condamnation à mort et de lourdes peines de prison contre les auteurs présumés d'un attentat en 2016, qui ont été accusés de liens avec l'Iran. Selon un communiqué du parquet, la Cour de cassation a confirmé la peine capitale à l'encontre du principal accusé, une peine à perpétuité pour un deuxième et de longues peines de prison pour six autres. La déchéance de nationalité des huit accusés a été également confirmée.
Selon une source judiciaire, les huit condamnés sont de confession chiite, comme la majorité de la population du petit royaume dirigé par une dynastie sunnite.
L'attentat de 2016, dans le village de Sitra (est), a ciblé une patrouille de police, selon les autorités, mais a tué une femme et blessé ses trois enfants. Dix personnes ont été reconnues coupables de cet attentat et d'entretenir des liens avec l'Iran, pays accusé par Manama de soutenir les manifestations à Bahreïn, ce que dément Téhéran.
En janvier, les autorités bahreïnies avaient déjà annoncé l'arrestation de 47 personnes pour "terrorisme".
Pays à majorité chiite, Bahreïn est dirigé par une monarchie sunnite qui accuse l'Iran de soutenir manifestations et troubles, ce que Téhéran dément.
Dans le tumulte du Printemps arabe en 2011, le pays avait été secoué par d'importantes manifestations réclamant la mise en oeuvre de réformes démocratiques. Des mouvements d'opposition ont été dissous et des dizaines de dissidents emprisonnés voire même déchus de leur nationalité.
Lire aussi
Adam Nabeel Rajab : Mon père veut se battre pour un Bahreïn qui permet la liberté d’expression
commentaires (3)
Dans cette région du monde on peut être coupable de mille et un crimes puis, sur simple dementi, on pense pouvoir tout larguer aux oubliettes ... Eternel Moyen-Orient !
Remy Martin
18 h 57, le 03 mars 2018