Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde

La Ghouta orientale attend toujours l’aide humanitaire

En dépit d’une baisse d’intensité des bombardements, le régime maintient la pression militaire sur l’enclave rebelle.

Le couloir humanitaire établi au niveau du secteur d’al-Wafidine, dans la Ghouta orientale, pour permettre l’évacuation des civils ou des blessés et l’entrée des aides, restait globalement vide hier, pour la troisième journée consécutive. Ainsi, plus de 40 camions chargés d’aides n’ont pas pu pénétrer dans l’enclave rebelle, car les bombardements et les combats se poursuivaient. Louaï Beshara/AFP

Les forces syriennes et russes ont maintenu hier la pression militaire sur la Ghouta orientale, leur trêve unilatérale controversée n’ayant pas eu les conséquences humanitaires escomptées sur le terrain. Ainsi, plus de 40 camions chargés d’aides n’ont pas pu pénétrer dans l’enclave rebelle assiégée depuis 2013, suscitant de nouveaux appels en faveur d’un cessez-le-feu conformément à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, votée samedi dernier et non suivie d’effet.
Une « pause » quotidienne de cinq heures, annoncée lundi par la Russie, alliée du président Bachar el-Assad, a entraîné une baisse d’intensité des bombardements de l’aviation et de l’artillerie du régime, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Mais le couloir humanitaire au niveau du secteur d’al-Wafidine, établi à la faveur de cette pause, pour permettre l’évacuation des civils ou des blessés et l’entrée des aides, reste globalement vide pour la troisième journée consécutive. Les seuls civils à avoir quitté l’enclave rebelle ont été un Pakistanais septuagénaire et son épouse, installés depuis 44 ans en Syrie et évacués mercredi, selon le Croissant-Rouge syrien.
Et même si les bombardements sont moins intenses, ils continuent à tuer. Hier, des frappes du régime avant l’entrée en vigueur de la pause ont coûté la vie à sept civils, selon l’OSDH. Des combats au sol ont également eu lieu à Chifouniya, dans le nord-est de la Ghouta. « Il n’y a pratiquement pas de vie là-bas, la zone est complètement détruite et des civils sont ensevelis sous les décombres », a déclaré Siraj Mahmoud, porte-parole des secouristes des Casques blancs, qui opèrent en zones rebelles.
Les frappes aériennes ont fortement diminué par rapport à la semaine dernière, lorsque la campagne aérienne sur l’enclave rebelle tuait chaque jour une centaine de civils, dont de nombreux enfants. Mais le bilan humain de cette campagne, lancée le 18 février, a continué d’augmenter même après la « pause humanitaire », plusieurs corps ensevelis sous les décombres et inaccessibles sous le déluge de feu ayant été retirés ces derniers jours, outre des civils tués au quotidien. Selon l’OSDH, 611 civils – dont quelque 150 enfants – ont péri depuis cette date, et quelque 2 000 ont été blessés.

Premier convoi d’aides dans Afrine
Selon l’ONU, les trois quarts des habitations dans la Ghouta ont été endommagées, tandis que des centaines de civils blessés ou malades ont besoin d’être évacués d’urgence. Les quelque 400 000 habitants de l’enclave subissent au quotidien pénurie de nourriture et de médicaments, en raison du siège asphyxiant imposé par le régime. L’ONU et les organisations humanitaires ont fait valoir que la fenêtre de cinq heures était trop courte pour les livraisons d’aide. Toutefois, l’ONU espère pouvoir livrer de l’aide humanitaire dans la ville de Douma « d’ici à quelques jours ». Le régime syrien et Moscou imputent l’impasse humanitaire actuelle aux factions rebelles contrôlant l’enclave, accusées d’empêcher les civils de quitter ou de tirer sur leur passage. Ce que les rebelles ont démenti en soulignant, comme certains civils, que les habitants avaient peur de quitter et de se retrouver aux mains du régime.
Parallèlement, un convoi d’aide humanitaire est entré hier dans l’enclave kurde de Afrine. Il s’agit du premier convoi de ce type depuis le début, en janvier, d’une offensive turque dans cette région du nord-ouest de la Syrie, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « Le convoi de 29 camions comprend 430 tonnes d’aides humanitaires, dont de la nourriture, des articles de première nécessité, du matériel de purification de l’eau ainsi que des fournitures médicales. Cette aide devrait suffire à 50 000 personnes », a précisé la porte-parole du CICR en Syrie, Ingy Sedky.
D’autre part, un responsable du Conseil de sécurité russe, cité par l’agence de presse RIA-Novosti, a affirmé hier que les États-Unis ont mis en place 20 bases militaires dans les territoires contrôlés par les Kurdes en Syrie. Washington fournit en outre aux Kurdes des armes d’une technologie de pointe, a également affirmé ce responsable, Alexander Venediktov.
Sources : agences

Les forces syriennes et russes ont maintenu hier la pression militaire sur la Ghouta orientale, leur trêve unilatérale controversée n’ayant pas eu les conséquences humanitaires escomptées sur le terrain. Ainsi, plus de 40 camions chargés d’aides n’ont pas pu pénétrer dans l’enclave rebelle assiégée depuis 2013, suscitant de nouveaux appels en faveur d’un cessez-le-feu...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut