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Liban - Liban-Irak

À Bagdad, Aoun explore les voies d’une participation libanaise à la reconstruction

Le chef de l’État a été reçu par son homologue, Fouad Massoum, et le Premier ministre, Haider al-Abadi.

Le chef de l’État irakien découpant le gâteau d’anniversaire frappé des deux drapeaux libanais et irakien. Photo ANI

Le président Michel Aoun, arrivé hier à Bagdad pour la première visite d’un chef de l’État libanais en Irak depuis celle de son prédécesseur Michel Sleiman, en 2012, a entamé ses entretiens par une rencontre avec son homologue Fouad Massoum avec lequel il a notamment évoqué une éventuelle participation libanaise à la reconstruction de ce pays. La question du retour des réfugiés irakien a également fait l’objet d’un long échange entre les deux hommes.

Dans des déclarations à la presse, le président Aoun a indiqué avoir eu avec le chef de l’État irakien « des discussions constructives qui reflètent les liens de fraternité » entre le Liban et l’Irak. Il a salué « le peuple irakien pour sa résilience et sa force face aux circonstances difficiles, notamment le terrorisme » et félicité le président « pour les réalisations accomplies par l’État irakien ces derniers mois dans l’éradication du terrorisme ».  « Nous avons au Liban la même souffrance à la frontière orientale et nous avons réussi à l’emporter lors d’une grande bataille à l’automne dernier », a-t-il rappelé, faisant allusion au combat de l’armée pour chasser le groupe État islamique du no man’s land situé dans les hauteurs de Ras Baalbeck. « Nous avons discuté des relations bilatérales et des moyens de les activer dans plusieurs domaines, surtout que l’Irak a constamment été aux côtés du Liban », a ajouté M. Aoun.  Il a également indiqué avoir affirmé au président irakien « que le Liban se tient avec force avec l’unité de l’Irak contre tous les projets et les conflits qui ont pour objectif de menacer cette unité ». « Nous avons également discuté de la situation régionale et j’ai réaffirmé dans ce contexte l’importance de l’unité de la position arabe », a poursuivi M. Aoun.

Selon notre correspondante Hoda Chedid, les deux hommes ont évoqué une éventuelle participation des hommes d’affaires libanais à la reconstruction de l’Irak, dont le coût s’élèverait à 80 milliards de dollars. Par ailleurs, les ministres libanais de l’Intérieur, de l’Industrie et du Tourisme ont soulevé la nécessité de prendre des mesures pour faciliter l’accès au marché irakien. Le président irakien a assuré qu’il apporterait les facilités nécessaires aux compagnies libanaises désireuses de participer à la reconstruction du pays.

Plus de 15 000 Libanais vivent en Irak, dont environ 5 000 qui travaillent au Kurdistan irakien, notamment à Erbil. D’une manière générale, ils sont actifs dans divers domaines, notamment l’hôtellerie, la restauration, les banques et la construction. De nombreux étudiants de la communauté chiite suivent des études dans les lieux saints de leur communauté comme Najaf et Karbala. D’autres Libanais se rendent en Irak pour le pèlerinage.


(Lire aussi : Le canon et la bétonnière, l'éditorial d'Issa GORAIEB)


« Le modèle libanais »
Pour sa part, le président Massoum a assuré à son interlocuteur qu’après « le changement de régime en Irak, nous avons commencé à chercher un modèle d’équilibre des composantes (religieuses) et nous avons trouvé le modèle libanais ».
Après la chute du dictateur Saddam Hussein, l’Irak a adopté une nouvelle Constitution en 2006 avec pour règle non écrite, comme au Liban, une répartition des pouvoirs en fonction des communautés, la présidence étant dévolue à un Kurde, le poste de Premier ministre à un chiite et celui de chef du Parlement à un sunnite.

Évoquant les menaces israéliennes, également à l’ordre du jour de la réunion des deux présidents, M. Aoun a souligné que ces menaces « ont augmenté rapidement ces derniers temps » et dit avoir expliqué à son homologue « la position unifiée du Liban face à ces menaces qui doivent être affrontées par tous les moyens à notre disposition ». Le président libanais a enfin invité M. Massoum à se rendre au Liban.

Après le déjeuner officiel, le chef de l’État irakien a surpris son hôte pour son 83e anniversaire en lui présentant un gros gâteau aux couleurs des drapeaux libanais et irakien, selon notre correspondante. Michel Aoun est né le 18 février 1935 à Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth.

Le président Aoun s’est ensuite rendu à l’église Notre-Dame-du-Salut à Bagdad où il a été accueilli par plusieurs dignitaires chrétiens. Le 31 octobre 2010, une attaque d’el-Qaëda contre cette église, située dans le principal quartier commerçant de la capitale irakienne, avait coûté la vie à 44 fidèles, en majorité des femmes et des enfants, et deux prêtres. M. Aoun a assisté à un sermon de l’archevêque syriaque-catholique de Bagdad, Ephrem Youssef Abba, qui a remercié le Liban d’accueillir des Irakiens ayant fui leur pays à cause de la guerre et des menaces extrémistes. La question de leur retour en Irak a été abordée dans ce contexte.


(Lire aussi : L'Irak obtient 30 milliards de dollars d'engagements pour sa reconstruction)


Avec Haider al-Abadi
En soirée, le chef de l’État était invité à dîner par le Premier ministre Haider al-Abadi, avec lequel il avait auparavant eu un entretien. Lors de cette rencontre, les deux hommes ont évoqué les moyens de lutter, dans le cadre d’une coopération internationale, contre le terrorisme. C’est ce sujet qu’a notamment évoqué M. Aoun lors d’une conférence de presse tenue avec M. Abadi à l’issue de l’entretien, soulignant « l’importance de l’échange d’informations et d’expertises relatives à la lutte contre le terrorisme ». Il a également indiqué avoir évoqué avec son interlocuteur la « nécessité d’une réconciliation des États arabes en préservant le principe la non-ingérence dans les affaires internes des pays ».

Le président est notamment accompagné du ministre de l’Industrie, Hussein Hajj Hassan, de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, du Tourisme, Avédis Guidanian, ainsi que du ministre d’État pour la Lutte contre la corruption, Nicolas Tuéni. Le secrétaire général du Tachnag, Hagop Pakradounian, l’ancien ministre Élias Bou Saab, et la fille et première conseillère du président, Mireille Aoun Hachem, font également partie de la délégation présidentielle.

Le président devrait quitter Bagdad aujourd’hui pour Erevan où il devrait s’entretenir avec son homologue arménien Serge Sarkissian. Il se rendra auprès des instances religieuses arméniennes, visitera le Musée de la mémoire et plantera un cèdre.



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- A Bagdad, Michel Aoun explore les voies d'une participation libanaise à la reconstruction... - A Beyrouth bientôt, Fouad Massoum explorera les voies d'une participation irakienne à la reconnstruction du Liban après la guerre entre le Hezbollah et Israél.

Un Libanais

12 h 34, le 21 février 2018

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  • - A Bagdad, Michel Aoun explore les voies d'une participation libanaise à la reconstruction... - A Beyrouth bientôt, Fouad Massoum explorera les voies d'une participation irakienne à la reconnstruction du Liban après la guerre entre le Hezbollah et Israél.

    Un Libanais

    12 h 34, le 21 février 2018

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