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À La Une - Etats-Unis

Trump évite le sujet des armes après la tuerie dans un lycée de Floride

S'exprimant depuis une Maison Blanche au drapeau mis en berne, en hommage aux 17 victimes décédées, le président américain a annoncé qu'il se rendrait à Parkland, où un jeune homme de 19 ans a commis ce massacre.


Traits juvéniles, yeux clairs, visage sérieux : tous les écrans américains diffusaient le portrait de Nikolas Cruz, 19 ans, auteur mercredi de la fusillade dans un lycée de Floride, la pire tuerie à frapper une école américaine depuis celle de Sandy Hook, où 20 enfants de primaire et six adultes avaient péri en 2012. AFP / AFP TV / Miguel GUTTIEREZ

Les Etats-Unis se demandaient jeudi comment un jeune homme membre d'un groupuscule d'extrême droite, fasciné par les armes et perturbé mentalement, avait pu échapper à la vigilance de la police et commettre l'une des pires tueries dans un lycée américain.

S'exprimant depuis une Maison Blanche au drapeau mis en berne, en hommage aux 17 victimes décédées en Floride, le président Donald Trump a promis de s'attaquer aux maladies psychiques, se voyant reprocher d'esquiver le débat récurrent sur la dissémination des armes à feu dans le pays.

Nikolas Cruz, le tireur présumé âgé de 19 ans, a semé en quelques secondes la mort et le chaos au lycée Marjory Stoneman Douglas, dans la ville de Parkland, à coup de rafales de son fusil d'assaut.

Après une nuit d'interrogatoire par la police du comté de Broward, le jeune homme a été présenté à une magistrate qui lui a signifié les charges pesant à son encontre: 17 meurtres avec préméditation.

M. Trump a annoncé qu'il se rendrait à Parkland, au nom d'une "nation en souffrance" dont il a appelé les citoyens à "répondre à la haine par l'amour (et) à la cruauté par la gentillesse".

Lors de cette courte allocution télévisée, le président n'a prononcé à aucun moment le mot "arme à feu", illustrant ainsi la profonde différence de conception des Américains sur la réponse à apporter aux fusillades qui endeuillent fréquemment leur pays.

"Tant de signes que le tireur de Floride était un déséquilibré mental, même viré de l'école pour son comportement erratique. Les voisins et ses camarades de classe savaient qu'il posait un gros problème. Toujours les signaler aux autorités encore et encore!", a tweeté Donald Trump au petit matin.


(Lire aussi : Trois blessés après une fusillade devant l'entrée du siège de la NSA)



Négligence du FBI? 
La police fédérale (FBI) a reconnu avoir été alertée en septembre par un abonné de la plateforme YouTube à propos d'un commentaire laissé par un utilisateur s'identifiant comme Nikolas Cruz: "Je vais devenir tireur professionnel dans les écoles". 

D'où les questions légitimes sur pourquoi M. Cruz a pu passer à l'acte, d'autant plus qu'il était membre d'un groupuscule prônant la supériorité de la race blanche, ainsi que l'a révélé l'Anti-Defamation League (ADL).

Selon cette organisation de lutte contre l'antisémitisme et qui étudie la mouvance nationaliste aux Etats-Unis, Nikolas Cruz participait régulièrement à des réunions avec ce groupuscule nommé "Republic of Florida". Il s'entraînait notamment au tir avec les membres de ce groupe néofasciste revendiqué.

Ceux-ci s'affichent sur les réseaux sociaux en tenue paramilitaire et brandissant des armes à feu.

Nikolas Cruz "avait juste l'air d'un jeune homme blanc en difficulté (mais normal)", a déclaré Jordan Jereb, le chef de "Republic of Florida", au site The Daily Beast.

M. Jereb a avancé l'hypothèse que M. Cruz ait pu agir par haine des juifs ou encore des femmes.

"Nous ne sommes pas vraiment fans des juifs. Je pense qu'il y avait beaucoup de juifs à l'école avec lesquels il avait des problèmes", a-t-il estimé, toujours cité par The Daily Beast.

Lors de sa brève comparution, M. Cruz ne s'est pas expliqué.

Les médias ont diffusé des photos montrant les traits juvéniles de son visage aux yeux clairs, rappelant son enfance marquée par l'absence de ses parents biologiques puis le décès de ses parents adoptifs.

Les 17 victimes décédées, enseignants et élèves, n'ont pas encore toutes été identifiées publiquement. Il faut ajouter une quinzaine de blessés hospitalisés. 


(Pour mémoire : Fusillade dans un lycée : un mort et plusieurs blessés)



Déséquilibré'
Le drame a logiquement relancé le débat sur les armes à feu, avec peu d'espoir d'une réforme législative menée par un Congrès à majorité républicaine.  

L'ancien président démocrate Barack Obama a confié jeudi ne pas croire à la fatalité de ces drames, même si lui-même s'est heurté à l'inaction des parlementaires.

"Nous ne sommes pas impuissants", a écrit M. Obama en appelant à une législation "de bon sens".

Des images, filmées à l'intérieur d'une salle de classe pendant l'assaut sanglant probablement par un élève, donnent une idée de la terreur qui s'est emparée de ce complexe scolaire qui compte près de 3.000 élèves. 

On y entend des coups de feu à cadence très rapprochée, caractéristiques d'un fusil semi-automatique et on y voit des élèves prostrés sous des bureaux ou allongés en silence, tandis que des hurlements s'élèvent plus loin.

La tragédie survenue mercredi n'est que la dernière d'une longue série de fusillades ayant ensanglanté l'Amérique. 

Les tueries sont notamment récurrentes dans les écoles américaines: il y en a déjà eu 18 en 2018 en comptant celle du lycée Marjory Stoneman Douglas. 


Pour mémoire

Un "différend familial" à l'origine de la tuerie de l'église du Texas

Les Etats-Unis se demandaient jeudi comment un jeune homme membre d'un groupuscule d'extrême droite, fasciné par les armes et perturbé mentalement, avait pu échapper à la vigilance de la police et commettre l'une des pires tueries dans un lycée américain.
S'exprimant depuis une Maison Blanche au drapeau mis en berne, en hommage aux 17 victimes décédées en Floride, le président Donald...

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