Jawad Bendaoud, interviewé par la chaîne BFMTV, en novembre 2015. AFP PHOTO / BFMTV
Jawad Bendaoud, qui comparaissait pour avoir logé deux des auteurs des attentats jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris, est sorti mercredi de prison après sa relaxe prononcée par la justice française, alors que l'accusation avait requis contre lui quatre ans de prison.
"Tous les éléments considérés comme des charges ayant justifié le renvoi du prévenu n'ont pas emporté la conviction du tribunal et sont insuffisants pour démontrer la culpabilité de Jawad Bendaoud", a déclaré la présidente Isabelle Prévost-Desprez, concluant ainsi un procès retentissant, avec quelque 700 parties civiles, plus de 100 avocats. Jawad Bendaoud a levé les bras, tapé sur l'épaule de gendarmes et embrassé son avocat à l'annonce du jugement.
Détenu à l'isolement depuis 27 mois, Jawad Bendaoud est sorti mercredi soir de la prison de Fresnes, en région parisienne, a indiqué à l'AFP Me Marie-Pompéi Cullin, qui le défendait avec Me Xavier Nogueras.
En revanche Mohamed Soumah, lui aussi jugé pour "recel de malfaiteurs terroristes", a été condamné à cinq ans d'emprisonnement, ce qui représente la première condamnation en lien avec ces attaques qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, dans la banlieue nord. Jouant le rôle d'intermédiaire, il avait mis en contact Hasna Aït Boulahcen, chargée de trouver une planque aux deux jihadistes en fuite, et Jawad Bendaoud. Le parquet avait requis quatre ans de prison contre lui.
Le troisième prévenu, Youssef Aït Boulahcen, jugé pour "non-dénonciation de crime terroriste", a lui été condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis. Le tribunal n'a toutefois pas délivré de mandat de dépôt pour ce prévenu, qui comparaissait libre. Il est le frère d'Hasna Aït Boulahcen et le cousin d'Abdelhamid Abaaoud, un des cerveaux présumés des attentats. Le parquet avait requis cinq ans de prison contre lui.
Jawad Bendaoud avait mis à disposition d'Abdelhamid Abaaoud et de son complice, Chakib Akrouh, un squat où ils s'étaient repliés à Saint-Denis. Ils étaient arrivés le 17 novembre au soir dans l'appartement où ils sont morts tôt le lendemain dans l'assaut des policiers. L'accusation a aussitôt annoncé qu'elle ferait appel de la relaxe de Jawad Bendaoud et des condamnations contre les deux autres prévenus.
"La relaxe, pour moi, elle était attendue. Jawad m'a convaincu sur beaucoup d'éléments", a déclaré Bilal Mokono, blessé par un kamikaze au Stade de France et qui se déplace en fauteuil roulant.
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