Le siège du Tribunal spécial pour le Liban, à La Haye, aux Pays-Bas. Photo AFP
Au premier jour d'un séminaire organisé pour les journalistes par le Tribunal spécial pour le Liban, à La Haye, à la veille de la commémoration de l'assassinat de Rafic Hariri, les participants brûlaient d'impatience pour obtenir des informations sur un sujet qui, pour nombre d'entre eux, "n'est plus matière à information". Les questions des journalistes portaient aussi bien sur les raisons du retard mis dans la procédure que sur la teneur du nouvel acte d'accusation actuellement examiné par le juge de la mise en état et qui porte sur trois cas d'assassinat (ou tentatives d'assassinat, survenus entre octobre 2004 et décembre 2005 et incluant notamment de nouveaux accusés)… Des rumeurs au sujet desquelles le TSL s'abstient pour l'heure de se prononcer. "Tant que l'acte n'est pas confirmé par le tribunal (le juge de la mise en état), il est considéré comme inexistant", et donc inutile d'être rapporté dans les médias, explique Olga Kavran, responsable du "bureau de sensibilisation et héritage" du TSL, modérant un panel sur les défis que pose pour les journalistes la couverture des activités du TSL.
Il est plus urgent d'ailleurs de suivre le développement de l'affaire Hariri. En effet, dans les deux prochaines semaines la défense doit entamer son contre-plaidoyer et présenter ses preuves à décharge, c’est-à-dire contre attaquer face à l'accusation: la tactique choisie par les conseils de (Hussein) Oneissy diffère de celle des conseils des deux autres accusés. Ils ont carrément déposé une demande de "no case" en vertu de l'article 167 du règlement de procédure et de preuves du TSL, arguant du fait que les éléments de preuves présentés par l’accusation ne sont pas suffisants pour constituer un dossier contre Oneissy. L'audience consacrée à l'examen de cette requête de "no case" est prévue les 20 et 21 février prochains, devant la chambre de première instance.
Rencontré par hasard à l'entrée du siège du TSL, le juge David Re, avec le même air décontracté qu'il affiche lors des audiences, a répondu à toutes les questions qui lui étaient posées par : "Je ne fais que faire mon travail". Oneissy, rappelle-t-on, est accusé d’avoir cherché à brouiller les pistes de l'enquête en montant la vidéo de Abou Adass. Son cas est donc indépendant des affaires des trois autres accusés, Hassan Sabra et Sélim Ayach et Hassan Habib Merhi, et ne remettrait donc pas en cause la validité des éléments de preuve de l'accusation fondés principalement sur les données téléphoniques, précise une source du TSL à L'Orient-Le Jour.
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