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Liban - Législatives

À Beyrouth I, une bataille « chaude »... sauf entente

Michel Pharaon poursuit ses efforts en vue d’une liste consensuelle, mais les Kataëb s’y opposent.

Samir Geagea entouré de la délégation du Ramgavar. (photo site web des FL)

À l’instar du reste des circonscriptions, Beyrouth I (Achrafieh, Rmeil, Saïfi et Medawar) s’apprête à prendre part aux législatives prévues le 6 mai. La bataille dans cette circonscription à dominante chrétienne promet d’être « chaude ». Et pour cause : la compétition pour les huit sièges de la circonscription (3arméniens-orthodoxes, un arménien-catholique, un maronite, un grec-catholique, un grec-orthodoxe et un minoritaire) devrait se dérouler entre les formations chrétiennes majoritaires, en l’occurrence : les Forces libanaises, le Courant patriotique libre les Kataëb et le Tachnag, et les forces politiques traditionnelles et les indépendants de la région, à l’instar du ministre d’État à la Planification, Michel Pharaon. 

À cela s’ajoute un élément important : l’annexion du quartier de Medawar à cette circonscription. Dans la pratique, cela signifie que l’électorat arménien, mais aussi sunnite, joueront un rôle décisif lors du scrutin de mai prochain. 

À trois mois des législatives, les protagonistes présents dans la circonscription semblent effectuer de minutieux calculs politiques avant de définir leurs alliances électorales, même si certains font état de quatre listes qui devraient se disputer les huit sièges. Il s’agit d’une liste qui serait le fruit d’une alliance entre le courant du Futur et le CPL (dans le prolongement de l’accord politique conclu en 2016 entre le chef de l’État, Michel Aoun, et le Premier ministre, Saad Hariri) ; d’une autre que formerait Michel Pharaon avec les FL (dont le chef Samir Geagea s’est entretenu hier avec une délégation du parti arménien Ramgavar auquel il entend s’allier), d’une troisième conduite par les Kataëb, et d’une quatrième qui rassemblerait les factions de la société civile. 

Mais, dans les milieux proches de M. Pharaon, on semble soucieux de mettre les points sur les « i ». D’autant qu’il est « encore tôt » pour trancher la question des alliances électorales. Une source proche du ministre indique, dans ce cadre à L’Orient-Le Jour, qu’au vu de la complexité des rapports politiques et partisans dans la circonscription, notamment à Achrafieh, M. Pharaon s’est entretenu avec les protagonistes de la circonscription. Il s’agit, bien entendu, du CPL, des FL, des Kataëb, mais aussi des collectifs de la société civile. 

Expliquant les objectifs du tour d’horizon du ministre d’État à la Planification, on fait savoir que cette initiative viserait principalement à tenter de conclure une entente politique élargie similaire à celle formée lors des municipales de 2016. 

Mais, dans les mêmes milieux, on indique que les Kataëb, et plus précisément Nadim Gemayel, entraveraient la mise sur pied d’une telle liste. M. Gemayel et son parti opposent un veto catégorique à tout rapprochement électoral avec le courant aouniste, dans la mesure où les deux formations divergent sur des choix politiques stratégiques, dont notamment le Hezbollah et son arsenal illégal. Cela fait dire à certains proches de Michel Pharaon que l’échec à conclure l’entente élargie signifierait que la circonscription se dirige « naturellement » vers une bataille. 

Des observateurs estiment, sur ce plan, que dans le cadre de cette bataille, les FL devront affronter les Kataëb, et présenter un candidat maronite face à Nadim Gemayel, fils du fondateur des FL, l’ancien président Bachir Gemayel. 

Sauf que Meerab et Michel Pharaon ne partagent pas ce point de vue. Les proches du ministre notent qu’en refusant de prendre part à une liste consensuelle, M. Gemayel serait en train de se marginaliser lui-même. Ces sources ont affirmé que rien n’est tranché pour M. Pharaon, exception faite de son rapprochement avec les FL. C’est d’ailleurs ce qu’assurent les proches de Samir Geagea. 

Par ailleurs, contacté par L’OLJ, Richard Kouyoumjian, candidat FL au siège arménien-catholique, fait valoir que les Kataëb sont le parti le plus proche des principes politiques de sa formation, et assure que les négociations sont toujours en cours avec le parti de Samy Gemayel. Il fait également état de contacts avec le courant aouniste, et le reste des formations présentes dans la circonscription. 

Nadim Gemayel, quant à lui, semble sûr de lui-même et attaché aux principes souverainistes brandis par les Kataëb en leur qualité de farouches opposants au pouvoir en place et ses composantes. « Il n’est pas question de s’allier au CPL tant qu’il soutient le Hezbollah », déclare M. Gemayel sans détour à L’OLJ. Il s’explique : « Il est impossible de se joindre à des gens dont nous stigmatisons les choix politiques, pour des motifs strictement électoraux. » Confiant de la capacité des Kataëb à remporter la bataille, le député de Beyrouth ne voit, par ailleurs, « aucun problème » à se joindre aux FL « si les deux formations s’accordent sur les choix politiques stratégiques », précisant que le choix d’un concurrent maronite FL revient à Meerab. 


CPL-Futur-Tachnag ? 

De même, le CPL continue d’accorder ses violons à Beyrouth I avant le scrutin de mai. Des sources concordantes assurent qu’il entend mener la bataille aux côtés de la formation haririenne, du parti Tachnag, du chef de l’Union pour le Liban, Massoud Achkar, et peut-être, du président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas. À L’OLJ, M. Achkar souligne que rien n’est définitif jusqu’à présent, sauf son alliance avec les aounistes, notant que le courant du Futur n’a pas encore pris de décision finale à ce sujet. 

Voulant profiter de la proportionnelle, les indépendants et les collectifs de la société civile entendent prendre part à la compétition. Michelle Tuéni, candidate au siège grec-orthodoxe, souligne ainsi à L’OLJ qu’une alliance avec les partis au pouvoir est exclue, et que des contacts sont menés avec Nadim Gemayel et la société civile. 

Quant à la journaliste Paula Yaacoubian, qui a rejoint le parti Sabaa récemment, elle indique que tous les collectifs de la société civile se sont rassemblés dans le cadre d’une alliance baptisée « Watani » (Mon pays). Parmi ses candidats, outre Mme Yaacoubian : Ziad Abs (grec-orthodoxe, ancien cadre CPL), Gilbert Doumit (maronite), Yorgui Teyrouz (président de l’association Donner sang compter, arménien-catholique), et Laury Haytayan (experte en ressources pétrolières, arménienne-orthodoxe).


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commentaires (11)

je dois rajouter je ne suis pas profondément pour le confessionnalisme, mais avant de commencer une societe seculaire il faut que tout le monde parle le meme langage et que surtout le peuple laisse tomber les slogan confessionnel chretien comme musulman .. et pour les chrétiens d'arreter de regarder vers l'exterieur lointain et pour les musulmans d'arreter de regarder l'exterieur proche ... quand le libanais saura que son salut ne viendra que de l'interieur alors la et seulement la on commencera a former une nation qui se respecte et alors on pourra commencer a transformer le systeme en un nouveau systeme .. mais il faut surtout etre honnete, franc et mature

Bery tus

23 h 34, le 07 février 2018

Tous les commentaires

Commentaires (11)

  • je dois rajouter je ne suis pas profondément pour le confessionnalisme, mais avant de commencer une societe seculaire il faut que tout le monde parle le meme langage et que surtout le peuple laisse tomber les slogan confessionnel chretien comme musulman .. et pour les chrétiens d'arreter de regarder vers l'exterieur lointain et pour les musulmans d'arreter de regarder l'exterieur proche ... quand le libanais saura que son salut ne viendra que de l'interieur alors la et seulement la on commencera a former une nation qui se respecte et alors on pourra commencer a transformer le systeme en un nouveau systeme .. mais il faut surtout etre honnete, franc et mature

    Bery tus

    23 h 34, le 07 février 2018

  • si je peux me permettre je suis d'accords .. mais pour avoir une force civile au parlement il faut d'abords que tout le peuple libanais ait une meme vision .. un meme objectif .. il doit former une nation quoi ... tant que l'on a pas cela on ne peut pas construire qlq chose de bon meme avec la societe civile c'est ce moquer de nous meme .. et puis il y a autre chose l'aspect du confessionnalisme se transformera en qlq chose d'autre avec l'avènement de cette société ... j'espere que l'on m'a bien compris

    Bery tus

    20 h 38, le 07 février 2018

  • Suite à mon premier commentaire. Si Bachir Gemayel, était là ...comment aurait-il tranché telle ou telle décision ? Personne ne peut se substituer à Bachir d'il y a 35 ans. Aujourd'hui avec les données actuelles, personne ne pourra dire ce qu'il aurait fait précisément, ni son frère l'ancien président Amin, et ni son fils Samy, avec tous les respects pour les deux. Bachir était Bachir ....et ceux qui sont encore là, sont ses testamentaires moraux en quelques sortes. Allez, vives les nouvelles générations avec leurs diversités et leur génie

    Sarkis Serge Tateossian

    17 h 53, le 07 février 2018

  • C'est normal les négociations et les tractages vont bon train! - D'abord il ne faut surtout pas croire que les forces politiques (FL-Kataëb ou autres..) est un désastre quand ils ne sont pas sur la même ligne ou dans un même groupe politique. Cette division est capable d'apporter son utilité autrement. Tant qu'il n' y a pas de fortes tensions ou divisions entre les deux parties et les autres, cela peut-être complémentaires. La communauté chrétienne est importante, elle est diverses au vu de son expérience, son engagement dans la vie politique... c'est une vraie pépinière de talents. Chez les musulmans ou autres il en est de même. - L'émergence de la société civile est souhaitable et même prévisible (au moins quelques places au parlement sera la bienvenue) Leur regard sur la société libanaise, leur liberté d'action par rapport aux partis traditionnels (un peu usé par l’érosion du temps), et même dans certains cas leurs compétences et leur sens de neutralité peuvent faire avancer beaucoup le pays. - Ne pas oublier que la vraie bataille pour la reconquête du pouvoir et de la consolidation de l'économie et de l'état est désormais engagée ... Le président Aoun a été élu dans des conditions particulières (deux ans de vacances présidentielle et absence de l'état) et désormais après les élections législatives, un nouveau gouvernement va enfin pouvoir agir. BONNE CHANCE ET VIVE LE LIBAN

    Sarkis Serge Tateossian

    17 h 34, le 07 février 2018

  • si je peux me permettre de rajouter si je ne voterai pas pour la societe civile leurs représentants peuvent etre bon et tout ... mais je sais que voter pour eux en ce moment c'est comme donner un blanc sein a ce que veulent bcp de monde qui se cachent derriere eux pour asseoir leurs hégémonie complete... deja qu'ils ont mis un fait accomplit au liban et contre la constitution et autres le fait de diviser en 3 la part du gateau libanais .. puisqu'on y est PQ NE PAS LE DIVISER ALORS EN 4 - 5 .. LES catholiques .. les druze etc

    Bery tus

    15 h 45, le 07 février 2018

  • Moi je vote FL À ZAHLÉ C’EST CLAIR NET ET PRÉCIS ... et surtout pas pour la société civile ..

    Bery tus

    15 h 22, le 07 février 2018

  • en somme les memes grands &/ou leurs representants seraient re elus/elus tant que les autres- aux appellations diverses - ne presentent aucune nouveaute , a peine un pseudo prgramme electoral... IL LEUR FAUT IMPERATIVEMENT s'adresser + intelligement aux citoyens APRES s'etre trouve eux memes plus qu'un certain terrain d'entente. SINON ? c serait partie remise !

    Gaby SIOUFI

    14 h 20, le 07 février 2018

  • LES MARCHANDAGES ET LES COMPROMIS PARTOUT POUR QUE LA MEME CASTE HONNIE DES INCAPABLES ET DES IGNORANTS RESTE AU POUVOIR... PAR LA VOIX DES MOUTONS BELEURS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 50, le 07 février 2018

  • La suite de mon commentaire Précédant: Et donc les FL ne sont pas en compétition direct avec Nadim Gemayel. Le seul candidat aujourd’hui à être en compétition avec Gemayel est Massoud Achkar (Aouniste). La liste Kataeb comportera surement des candidats/candidates pour les sièges orthodoxes et arménien-catholique. Est-ce-que cela veut nécessairement dire que les « Kataeb devront affronter Imad Wakim, fils de Naim Wakim » ? La réponse est non puisque le seul candidat Kataeb est Nadim Gemayel et il recevra la totalité des votes préférentiels Kataeb. Soyer certain que le public FL a Achrafieh n’acceptera jamais de prendre part à une bataille destinée à faire tomber Nadim Gemayel.

    Malek Pierre Anid

    08 h 43, le 07 février 2018

  • Pour plus clarté et pour remettre les choses dans leurs contexte afin de ne pas biaiser lavis du lecteur; Quand vous dites « Des observateurs estiment, sur ce plan, que dans le cadre de cette bataille, les FL devront affronter les Kataëb, et présenter un candidat maronite face à Nadim Gemayel, fils du fondateur des FL, l’ancien président Bachir Gemayel » (en insistant sur Nadim Gemayel étant le fils de Bachir), c’est être délibérément trompeur. Etant donné la nature de la loi électoral et son fonctionnement, vous comprendrait que cette déclaration n’est pas fondée: Si les FL et les Kataeb décidaient de se faire bataille, il serait naturel que les 2 listes concurrentes aient des candidats/candidates pour tous les sièges toutes confessions confondues pour augmenter le « ratio » de la liste et espérer pouvoir se qualifier pour le plus grand nombre de sièges possibles ; la clef reste dans les votes préférentiels. Les partis politiques distribueront leurs votes préférentiels à leurs candidats partisans et tous les autres candidats sur la même liste ne seront pas vraiment dans la compétition. Noter donc que les candidats FL à Achrafieh sont : Imad Wakim (siege grec-orthodoxe) Richard Kouyoumjian (siège arménien-catholique).

    Malek Pierre Anid

    08 h 42, le 07 février 2018

  • "une liste qui serait le fruit d’une alliance entre le courant du Futur et le CPL"....les anciens ennemis d'hier se mettend d'accord pour se partager le gateau...je ne voterais pas par pour eux...ils ont largement demontre leur totale incapacite a gerer le pays. pareil pour Nadim Gemayel et Michel Pharaon...depute mais n'ont rien fait a part donner des interview sur le petit ecran.... yalla une bonne correction et beaucoup de degagisme pour changer ce pays des crocs des anciens seigneurs de guerre... il faut voter societe civile. Ils n'ont rien demontre mais c'est a nous de leur montrer la confiance qu'on met en eux et montrer aux autres que finalement c'est le citoyen qui decide... et si vous vendez votre voix a $1,000 (chiffre que certains avancent), sachez que dans les 3 mois de l'election le depute elu aura deja recupere sa mise....

    George Khoury

    07 h 06, le 07 février 2018

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