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Santé - Santé publique

Les industriels de la vape en colère contre une étude controversée sur la cigarette électronique

Des souris ont été exposées à des doses de vapeur 106 fois supérieures à la dose journalière normale d’un consommateur.

La cigarette électronique est aujourd’hui systématiquement conseillée par les professionnels de santé aux fumeurs dans l’incapacité d’arrêter le tabac. Photo Bigstock

Fumer des cigarettes électroniques pourrait accroître le risque de certains cancers ainsi que de maladies cardiaques, selon les résultats préliminaires d’une étude controversée effectuée sur des souris et des cellules humaines en laboratoire. Les industriels de la cigarette électronique n’ont pas tardé à exprimer leur colère, rappelant que cette cigarette est « une solution de réduction des risques en matière de santé publique ».
Les travaux qui laissent penser que la vapeur de nicotine serait peut-être plus nocive qu’on ne le pensait ont été menés par des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de New York et publiés dans les comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).
Les rongeurs, exposés au vapotage pendant douze semaines, ont aspiré de la vapeur de nicotine équivalente en dose et durée à dix ans de vapotage pour les humains. À la fin de cette expérience, les scientifiques ont constaté des dommages dans l’ADN des cellules des poumons, de la vessie et du cœur de ces animaux, ainsi qu’une réduction du niveau de protéines réparatrices des cellules dans ces organes comparativement aux souris qui avaient respiré de l’air filtré pendant la même période. Des effets néfastes similaires ont été observés dans des cellules humaines de poumon et de vessie exposées en laboratoire à de la nicotine et à un dérivé cancérogène de cette substance (nitrosamine). Ces cellules ont subi notamment des taux plus élevés de mutations tumorales.
« Bien que les cigarettes électroniques contiennent moins de substances carcinogènes que les cigarettes conventionnelles, le vapotage pourrait présenter un risque plus grand de contracter un cancer pulmonaire ou de la vessie ainsi que de développer des maladies cardiaques », écrivent les chercheurs, dont le professeur Moon-shong Tang, professeur de médecine environnementale et de pathologie à la faculté de médecine de l’Université de New York, le principal auteur.

La colère des industriels
La Fivape (Fédération interprofessionnelle de la vape) « réfute l’interprétation souvent maladroite de ce genre d’études, tout comme elle condamne les hypothèses retenues pour leur réalisation par rapport aux conditions réelles d’utilisation de la vape et des e-liquides », écrit-elle dans un communiqué.
« Le tabac est la première cause de décès évitable dans notre pays et tue 78 000 personnes chaque année. Les produits du vapotage sont une solution de réduction des risques porteuse d’espoir. Les professionnels de santé les plus connaisseurs du sujet la conseillent systématiquement », plaide la fédération. Elle souligne que « les conditions retenues pour cette étude reviennent à faire vapoter à des souris trois heures par jour 20 000 bouffées chargées en nicotine, là où l’humain inhale dans une utilisation moyenne entre 200 et 300 bouffées par jour réparties sur quinze heures ». « Même à concentration en nicotine seize fois inférieure, la possibilité d’une transposition des conclusions de cette étude à l’humain n’est pas fiable, elle est juste aberrante », regrette la Fivape.
Commentant les résultats de l’étude, Sébastien Roux, directeur de la recherche et développement chez Gaïatrend, leader des fabricants d’e-liquide, se dit « surpris des propos tenus ». « La composition du e-liquide n’est pas précisée, la présence ou non d’arôme et d’alcool n’est pas spécifiée, argumente-t-il. Aucune précision n’est également donnée sur la qualité des matières premières utilisées pour l’e-liquide. La dose appliquée aux souris est excessive, équivalente à 106 fois la dose journalière d’un consommateur normal et le choix des souris est également remis en question, car elles sont sensibles à l’asthme. »
Les fabricants de cigarettes électroniques font valoir qu’elles sont une alternative plus sûre que les produits traditionnels du tabac. Des recherches pour examiner les effets à long terme sur la santé du vapotage ont été effectuées, mais les conclusions sont mitigées. En 2016, le médecin général des États-Unis (US Surgeon General), Vivek Murthy, a estimé que « l’ampleur du vapotage parmi les jeunes Américains constituait une inquiétude majeure de santé publique », citant une augmentation de 900 % du taux d’utilisation des cigarettes électroniques parmi les lycéens.
Un rapport des Académies américaines des sciences et de médecine publié le 23 janvier a conclu que la nicotine contenue dans les cigarettes électroniques pouvait créer une accoutumance chez les jeunes, les prédisposant à fumer du tabac.
Les auteurs qui ont analysé 800 études scientifiques ont cependant admis que le vapotage serait moins nocif que de fumer des cigarettes conventionnelles et pourrait aider les fumeurs à arrêter. Par conséquent, « à ce stade, on ignore si la cigarette électronique a un impact positif ou négatif sur la santé publique », concluaient-ils.

Source : AFP

Fumer des cigarettes électroniques pourrait accroître le risque de certains cancers ainsi que de maladies cardiaques, selon les résultats préliminaires d’une étude controversée effectuée sur des souris et des cellules humaines en laboratoire. Les industriels de la cigarette électronique n’ont pas tardé à exprimer leur colère, rappelant que cette cigarette est « une solution...

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