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Liban - Liban-Turquie

Ankara promet à Hariri un soutien sécuritaire et économique

Le gouvernement turc entend participer de manière efficace aux conférences de Rome II et Cedars, consacrées respectivement au soutien à l’armée et à l’économie.

Saad Hariri reçu par le président turc Recep Tayyip Erdogan, au palais présidentiel à Ankara. Photo Dalati et Nohra

En Turquie depuis mardi pour une visite officielle de trois jours, le Premier ministre, Saad Hariri, s’est réuni tour à tour avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le chef du gouvernement turc, Binali Yildirim, avec lesquels il a discuté du renforcement des relations bilatérales ainsi que des développements en cours dans la région.

À l’issue d’une réunion élargie qui s’est tenue au siège de la présidence du gouvernement turc, regroupant MM. Hariri et Yildirim, ainsi que les membres de la délégation libanaise (le directeur du cabinet de M. Hariri, Nader Hariri, le ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, l’ancien ministre Bassem el-Sabeh et le chef du Haut Comité de secours, Mohammad Kheir), ainsi qu’un grand nombre de responsables turcs, les deux chefs de gouvernement ont tenu une conférence de presse conjointe, au cours de laquelle ils ont évoqué les moyens de consolider les relations entre les deux pays, notamment au plan économique et sécuritaire.

Prenant en premier la parole, M. Yildirim a affirmé que « la Turquie va renforcer sa coopération avec le Liban dans le domaine de la sécurité et au plan économique », soulignant que son pays « entend soutenir davantage le Liban, afin qu’il préserve sa stabilité, sa sûreté et son développement ». Et de révéler, dans ce cadre, « que la Turquie a décidé de participer activement aux conférences de Rome (soutien à l’armée et aux forces sécuritaires) et de Paris (soutien à l’économie), affirmant que son pays veut prendre part à la mise en œuvre des projets d’infrastructure libanaise à travers la participation d’entreprises de construction turques, et contribuer ainsi à la stabilité du Liban ».

Lorsque par la suite, M. Hariri s’est adressé à son tour aux journalistes, il a affirmé, dans ce registre, avoir demandé à la Turquie d’apporter son appui tant au plan du gouvernement libanais visant à renforcer l’armée et les forces de sécurité, qu’au plan d’investissement dans l’infrastructure, qui seront respectivement présentés à la conférence de Rome et à la conférence de Paris (Cedars). « J’ai demandé au gouvernement turc d’appuyer ces deux programmes vitaux et d’encourager le secteur privé turc à prendre part à ce plan d’investissement. Nous nous attendons à une participation privée qui devrait représenter un tiers des financements », a estimé le chef du gouvernement.


(Pour mémoire : Attentat de Saïda : l'un des responsables arrêté en Turquie)


Les déplacés syriens
D’autres questions ont également été soulevées, notamment le dossier des déplacés syriens. Dans son intervention, le chef du gouvernement turc a déclaré qu’« il ne fait aucun doute que le Liban, la Turquie, et la Jordanie sont les plus touchés par la crise syrienne », estimant que « les Syriens vivant dans ces pays sont plus nombreux que ceux vivant en Syrie ». « Nous offrons tout le soutien possible aux réfugiés syriens, mais malheureusement, nous n’avons pas reçu de contribution suffisante de la part de la communauté européenne », a-t-il en outre déploré.

Sur ce même point, M. Hariri a, pour sa part, indiqué que « la seule issue est une solution politique garantissant l’intégrité des territoires syriens et les droits de tous les citoyens syriens, en particulier des réfugiés », soulignant que « le Liban veut assurer le retour en toute sécurité de ceux-ci dans leur pays ». « En attendant, nous coordonnons les positions avec le gouvernement turc pour faire face au fardeau des personnes déplacées en préparant la prochaine conférence de Bruxelles II », a-t-il relevé.

La réunion entre les deux hommes a été aussi l’occasion d’évoquer la situation liée à la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. À ce sujet, M. Yildirim a rappelé que « le président Recep Tayyip Erdogan, qui préside actuellement l’Organisation de la coopération islamique, a appelé à un sommet extraordinaire à Istanbul, au cours duquel le président libanais Michel Aoun a prononcé un discours très touchant », ajoutant que « lors de ce sommet, décision a été prise de proclamer l’État de Palestine et de déclarer Jérusalem sa capitale ». Le Premier ministre turc a en outre rappelé que la décision de M. Trump a été rejetée lors d’un vote à l’Assemblée générale des Nations unies. « Il y a maintenant une chance de corriger l’erreur. Nous espérons que les États-Unis abandonneront leur position pour que les problèmes actuels ne se multiplient pas », a-t-il déclaré.

M. Hariri, a quant à lui rappelé que le gouvernement libanais rejette la proclamation américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël. « J’ai affirmé à nouveau au Premier ministre Yildirim que le Liban est pleinement attaché à l’initiative de paix arabe lancée lors du sommet de Beyrouth (2002), axée sur une solution basée sur la proclamation de deux États, un Israélien et un autre Palestinien qui aurait Jérusalem pour capitale ».

Également au menu des discussions entre les deux responsables, l’opération militaire (Rameau d’olivier) que mène la Turquie dans la région kurde de Afrine, au nord de la Syrie, contre les milices kurdes YPG (Unité de protection du peuple) et PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). « Nous avons mis au fait M. Hariri de cette opération qui vise à détruire les nids terroristes et supprimer l’oppression dont souffrent les habitants de Afrine », a déclaré M. Yildirim, accusant les organisations kurdes de « tirer des missiles en direction des territoires turcs, et provoquer la mort de nombreux innocents ».


Machnouk et Soylu
Le ministre de l’Intérieur Nouhad Machnouk, qui fait partie de la délégation libanaise accompagnant M. Hariri, s’est réuni avec son homologue, Suleyman Soylu, avec lequel il s’est entendu sur la participation du Liban à la conférence régionale prévue en mars à Istanbul, qui sera axée sur la coopération dans la lutte contre le trafic de drogue. Également au menu ds discussions, la situation régionale et le renforcement de la coopération sécuritaire bilatérale.



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commentaires (4)

" La pierre précieuse ne peut être polie sans frottements, et l’homme ne s’accomplit pas sans subir d’épreuves. " Pensée bouddhiste

FAKHOURI

11 h 30, le 01 février 2018

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Commentaires (4)

  • " La pierre précieuse ne peut être polie sans frottements, et l’homme ne s’accomplit pas sans subir d’épreuves. " Pensée bouddhiste

    FAKHOURI

    11 h 30, le 01 février 2018

  • Notre cher Hariri perd son temps avec le tartufe du Bosphore ... qu'il s'offre à lui-même la sécurité et d'autres bien faits notamment la "conscience" ce boucher osman 3Ayb ya habibna

    Sarkis Serge Tateossian

    10 h 54, le 01 février 2018

  • LES TURCS EN ONT EUX-MEMES BESOIN DES DEUX...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 37, le 01 février 2018

  • Juste 2 petits mots sur Afrin ? C'est pas gentil pour les kurdes abandonnés par leur utilisateur yanky.

    FRIK-A-FRAK

    08 h 27, le 01 février 2018

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