Papys braqueurs de Londres: peines prolongées s'ils ne remboursent pas

La justice britannique a réclamé mardi à six des papys auteurs d'un des plus fameux cambriolages à Londres, en 2015, le remboursement de plusieurs millions de livres sous peine de voir leur détention prolongée.

"Ces prévenus ont été impliqués dans l'un des cambriolages les plus notoires de ces dernières années, et une grande partie du butin qui a été volée n'a pas été restituée à ses propriétaires", a déclaré le procureur, Nick Price, à l'issue d'une audience portant sur la saisie des biens des cambrioleurs.
"Certains prévenus devront rendre l'argent à leurs victimes en compensation. S'ils ne paient pas, leurs peines de prison seront prolongées", a-t-il ajouté.

L'un des cerveaux du cambriolage, Brian Reader, âgé de 78 ans, ainsi que trois autres meneurs de l'opération, Terry Perkins, 69 ans, John Collins, 77 ans, et Daniel Jones, 60 ans, doivent tous rembourser des sommes supérieures à 6,5 millions de livres (7,41 millions d'euros). Sans cela ils devront rester en prison sept années supplémentaires, soit une durée équivalente ou supérieure à leur peine initiale.

William Lincoln, 62 ans, fut lui aussi condamné à 7 ans de prison. Il doit rembourser 26.898 livres (30.687 euros) ou verra sa peine prolongée de 9 mois. Hugh Doyle, 50 ans, initialement condamné à 21 mois avec sursis, doit lui rembourser 367,50 livres (419 euros), sous peine de passer 14 jours en prison.

Le scénario du "cambriolage le plus important de l'histoire judiciaire du Royaume-Uni", telle que l'avait qualifié le procureur Philip Evans lors du procès, est digne d'Hollywood. Son casting avait étonné: moyenne d'âge 61 ans.

Profitant du long week-end de Pâques, en 2015, les papys braqueurs, pour la plupart des cambrioleurs confirmés, s'étaient introduits dans la salle des coffres du "Hatton Garden Safe Deposit", une entreprise qui propose des coffre-forts à ses clients.

Déguisés en employés du gaz, munis de casques de chantier, ils avaient descendu la cage d'ascenseur en rappel et percé, avec une foreuse à diamant industrielle, trois gros trous dans un mur en béton de 50 centimètres.

Les images de vidéosurveillance avaient enregistré leur va-et-vient tranquille lorsqu'ils ont vidé 73 coffre-forts pour emporter or, saphirs, diamants, bijoux, montres de luxe et espèces.

Les cambrioleurs avaient réalisé leur coup sur cinq jours, entre la veille du Vendredi saint et le lundi de Pâques, et le casse n'avait été découvert que le mardi 7 avril.