Le président de la République, Michel Aoun, a appelé vendredi l’ONU à empêcher la construction par Israël d’un mur à la frontière sud du Liban avant de résoudre la question des points frontaliers litigieux. Un sujet qui devra être débattu début février par les officiels libanais et israéliens lors de leur réunion tripartite mensuelle, sous la houlette des Casques bleus.
« Il faut empêcher la construction d’un mur de ciment à la frontière avant que ne soit résolue la question des 13 points frontaliers, considérés comme libanais, sur la ligne bleue », a affirmé le chef de l’État, qui recevait à Baabda l’assistant du secrétaire général de l’ONU pour les Affaires politiques, Miroslav Jenča.
Les 13 points frontaliers, objets de litige, sont revendiqués par le Liban depuis 1923, date de la délimitation des frontières entre le Liban et la Palestine par le comité Paulet-Newcombe. Le litige a perduré avec l’accord Sykes-Picot puis après le retrait israélien en 2000.
Le chef de l’État a invité « la communauté internationale à obliger Israël d’arrêter de violer la résolution 1701 », soulignant que « le Liban respecte entièrement cette résolution ». La résolution onusienne 1701 avait mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et l’État hébreu.
M. Jenča a pour sa part indiqué que le sujet sera abordé lors de la prochaine réunion tripartite entre le Liban, Israël et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui aura lieu début février à Naqoura. Selon des informations obtenues par l’agence al-Markaziya, Israël aurait décidé d’interrompre les travaux du mur en attendant cette réunion. Pour rappel, l’État hébreu a déjà édifié un mur en 2012 au niveau du village de Kfar Kila.
« L’ONU veut préserver la stabilité et le calme à la frontière sud du Liban et elle a commencé ses contacts avec Israël afin de régler l’affaire du mur », a déclaré M. Jenča, qui s’est rendu hier au Sud pour constater la situation sur le terrain, en coordination avec la Finul. « L’ONU met ses capacités au service du Liban et suit les préparatifs des congrès qui auront lieu à Rome, Paris et Bruxelles pour appuyer l’armée libanaise, soutenir l’économie et régler la question des réfugiés syriens », a-t-il ajouté.
Préserver le calme
Il y a quelques jours, le président de la Chambre, Nabih Berry, avait lui aussi mis en garde contre l’édification par Israël d’un mur le long de la frontière le séparant avec le Liban, « sur des terrains objets de litige » entre les deux pays.
Commentant ce dossier, le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, avait indiqué à L’Orient-Le Jour que la force onusienne était « pour le moment en train de tenir des discussions bilatérales » afin de tenter de désamorcer la situation. « La Finul continue de mettre l’accent sur la sensibilité de toute activité le long de la ligne bleue », avait-il souligné.
Le commandant en chef de la Finul, Michael Beary, a pour sa part rencontré le week-end dernier le président de la République, le président de la Chambre et le Premier ministre. Le général a insisté sur le rôle joué par la Finul dans « le dialogue stratégique, destiné à faciliter le rôle de l’armée libanaise au Liban-Sud, en coordination avec le groupe de soutien international au Liban ». Il a assuré que la Finul « déploie des efforts constants pour préserver le calme le long de la ligne bleue ».
Liban - Litige
Aoun appelle l’ONU à empêcher la construction d’un mur israélien le long de la ligne bleue
OLJ / le 27 janvier 2018 à 00h00
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