Hicham Haddad lors de son émission "Lahon W Bass". Photo tirée de sa page Facebook
Le procureur général a demandé que des poursuites soient engagées contre l'humoriste libanais Hicham Haddad qui s'en était pris lors de son émission "Lahon W Bass" au puissant prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, a rapporté jeudi la LBCI qui diffuse l'émission tous les mardis soir. Le procureur général du Mont-Liban, Ghada Aoun, a transféré la plainte devant le tribunal des imprimés.
Lors de l'émission, M. Haddad tournait en dérision les prévisions pour 2018 du voyant Michel Hayek, lui faisant dire qu'il conseillait au prince de "manger moins de fast food" avant de commenter: "Avec tout ce qui passe dans la région, il lui conseille de manger moins de hamburgers? Je lui conseille de mettre un terme aux campagnes, aux arrestations, aux frappes militaires...."
"Cette séquence avait pour objectif de tourner en dérision les prévisions de Michel Hayek (diffusées par la MTV la veille du Nouvel An)...", a écrit M. Haddad sur son compte twitter promettant de commenter plus longuement ces poursuites lors de sa prochaine émission. M. Haddad a republié la séquence qui fait polémique.
L'ancien ministre Wi'am Wahhab (druze, prosyrien) a été le premier responsable à réagir.
"Je conseille au procureur général de ne pas s'aventurer en engageant des poursuites contre Hicham Haddad s'il ne peut pas faire de même à l'encontre de ceux qui insultent la Syrie et les autres pays frères", a-t-il écrit sur son compte Twitter, appelant à appliquer la loi à tous.
""Nous n'arrivons pas à suivre le rythme en matière de poursuites judiciaires à l'encontre de journalistes. Même les émissions qui nous font rire sont désormais censurées", a de son côté dénoncé le chef des Kataëb sur son compte Twitter.
Sur Twitter aussi, les réactions condamnant les poursuites contre M. Haddad n'ont pas tardé à fuser.
Hicham Haddad avait été radié en août 2016 du Courant patriotique libre, rapporte le quotidien an-Nahar sur son site web. Cette mesure était motivée par des commentaires effectués sur sa page personnelle sur Facebook, et en raison d'une émission de son programme durant laquelle l'humoriste avait tourné en dérision Gebran Bassil, qu'il avait affublé du sobriquet de "Joujou".
Ces dernières semaines, plusieurs affaires, dont les poursuites judiciaires contre le journaliste vedette de la chaîne LBCI Marcel Ghanem, ont défrayé la chronique, faisant craindre aux yeux de nombre de Libanais un contrôle abusif par le pouvoir exécutif des libertés publiques. Au cours de son émission Kalam el-Nass , M. Ghanem avait reçu deux journalistes saoudiens, Ibrahim el-Merhi et Adwan el-Ahmari, qui se sont livrés en direct à une critique virulente des plus hautes autorités libanaises. Au lendemain de cet épisode télévisé, le ministre de la Justice, Salim Jreissati, avait saisi le parquet, lui demandant d'enquêter sur ce qui s'était passé durant l'émission.
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LA LIBRE EXPRESSION MAIS JUSQU,A LA LIMITE DE SES BORNES SINON CE NE SERAIT PLUS DE LA LIBRE EXPRESSION !
LA LIBRE EXPRESSION
09 h 32, le 26 janvier 2018