La Turquie a lancé samedi une offensive terrestre et aérienne dans le nord de la Syrie contre une milice kurde qu'elle considère comme une organisation terroriste, une opération considérée avec inquiétude par Washington.
L'opération, baptisée "Rameau d'olivier", a débuté à 14H00 GMT, a annoncé l'armée turque. Parmi les cibles figurent notamment l'aéroport militaire de Minnigh, selon l'agence de presse turque Anadolu, qui évoque au total 108 cibles touchées.
"L'opération Afrine a commencé de facto sur le terrain", avait déclaré plus tôt le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un discours télévisé, citant le nom de l'enclave contrôlée par les Kurdes. "Plus tard, étape par étape, nous débarrasserons notre pays jusqu'à la frontière irakienne de cette croûte de terreur qui essaye de nous assiéger".
Afrine est tenue par les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée par Ankara comme une organisation terroriste mais alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). La perspective d'une offensive turque de grande envergure en Syrie préoccupe Washington.
Un correspondant de l'AFP se trouvant sur le côté turc de la frontière turco-syrienne a vu deux avions de combat procéder samedi à des frappes côté syrien, provoquant d'énormes panaches de fumée dans le ciel en début de soirée.
Ankara accuse les YPG d'être la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une rébellion dans le sud-est de la Turquie depuis plus de trente ans et est considéré par Ankara et ses alliés occidentaux comme une organisation terroriste.
Mais les YPG ont aussi été un allié incontournable des Etats-Unis, partenaires de la Turquie au sein de l'Otan, dans la guerre contre le groupe Etat islamique. Elles ont joué un rôle majeur dans l'éviction des jihadistes de tous leurs principaux fiefs de Syrie.
Le ministère russe de la Défense a annoncé samedi que les militaires russes déployés dans la zone d'Afrine avaient quitté leurs positions pour "empêcher d'éventuelles provocations" ou menaces à leur encontre.
Les menaces d'intervention turque avaient soulevé par avance l'inquiétude à Washington, qui a soutenu les YPG dans leur lutte contre l'EI et leur prise de contrôle d'une grande partie du nord de la Syrie, jusqu'à la frontière irakienne.
Selon Moscou, le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov s'est entretenu samedi au téléphone avec son homologue américain Rex Tillerson et ils ont évoqué "les mesures visant à assurer la stabilité dans le nord" de la Syrie.
"Nous ne pensons pas qu'une opération militaire (...) aille dans le sens de la stabilité régionale, de la stabilité de la Syrie, ou de l'apaisement des craintes de la Turquie pour la sécurité de sa frontière", avait averti vendredi le département d'Etat.
Une opération turque constituerait "un sérieux coup dur" pour la coalition dirigée par les Etats-Unis en Syrie, qui dépend encore lourdement des YPG pour stabiliser la région après la débandade de l'EI, selon l'analyste Anthony Skinner.
M. Erdogan a réagi avec colère, cette semaine, à l'annonce d'un plan pour constituer une force de 30.000 hommes, provenant en partie des YPG, sous l'égide des Etats-Unis, à la frontière nord de la Syrie. Il a qualifié ce projet de force d'"armée de la terreur".
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commentaires (8)
si je peux me permettre ... l'Amérique est l'Amérique, si chère non, j'envie juste le peuple et leur politicien qui se soumettent aux elections sans pour autant invente une nouvelle forme de démocratie !! concernant les complots je n'irais pas jusqu'à nier toutes formes de complots juste celles tirer par les cheveux .. je faisais partie de ceux qui affirmaient que dans les annees 70 - 80 - 90 - 00 la CIA et la DEA connaissaient tres bien ou se trouvent les narcotrafiquants et n'ont rien fait a se sujet ... maintenant concernant le complot grotes
Bery tus
22 h 21, le 20 janvier 2018