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Nos Lecteurs ont la Parole - par Lamia SFEIR DAROUNI

Le droit de vivre libre, tout simplement !

Il fut un temps où le pays vivait sous une botte étrangère. En ce temps-là, le peuple marchait la tête baissée et la peur au ventre. En ce temps-là, le peuple n’avait pas droit aux rêves et aux espoirs. La botte régnait, le peuple obéissait : travailler, se taire, se résigner, tels étaient les mots-clés et les lois à respecter. Contester et se révolter entraînaient de lourdes représailles et les jeunes en avaient fait longtemps les frais. Et puis vint un printemps 2005 qui brisa cette chaîne de la peur, libéra la haine et poussa les jeunes à défier la violence et la terreur. Et de cette place de la liberté, le peuple a hurlé son désir de vivre, revendiqué son honneur bafoué, désavoué sa liberté perdue. Et il a bravé le danger la peur au ventre, dormi sur cette place, main dans la main, unis contre l’ennemi. « Hourriyé, Karamé, Istiklal », lançaient-ils à la face du monde et de cette botte qui leur avait volé leur jeunesse, leur vie et leur liberté. Et puis la botte a quitté le pays. Le peuple a pleuré de joie en entendant leurs pas s’éloigner. « Hourriyé, Karamé, Istiqlal », lançaient-ils à la face de ces chars et de ces soldats qui quittaient leur terre, emportant avec eux leur règne de terreur. Le pays a retrouvé sa liberté et sa souveraineté. Le peuple y a cru. Les jeunes ont repris espoir : les uns bâtissaient, les autres retournaient au pays la tête pleine de rêves et de projets. Mais la trêve fut de courte durée. L’année 2005 revint avec son lot de morts et de tués : attentats, espoirs enterrés, rêves détruits. Le Liban sombrait dans l’horreur, encore et de nouveau. La botte avait quitté les lieux, mais gardé ses lourdes empreintes bien ancrées dans les esprits de leurs pions, sur l’échiquier libanais. Les querelles refirent surface : frères, sœurs et alliés se disputaient les clans et les idéologies des leaders mis en place. Les alliances se faisaient et se défaisaient au gré des besoins des uns et des désirs des autres : 8 Mars, 14 Mars, bleu, jaune, vert… Les jeunes se perdaient, s’entretuaient, se déchiraient.
Dix ans plus tard, un nouveau souffle règne sur le Liban. Un règne régi par des armes brandies comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête du peuple. Un règne qui fait ressurgir de sombres et lourds souvenirs, que l’on avait espéré enfouis. L’ère de la terreur morale reprenait le dessus. Cette liberté d’expression si chère au peuple perdait petit à petit sa place. Parler, contester, désavouer redevenaient un crime qui entraînait de lourds châtiments. Et de nouveau, ils emprisonnent les uns, freinent le droit à la parole et à la pensée des autres, répriment des journalistes pour avoir osé brandir une vérité qu’ils devaient taire, arrêtent des bloggeurs pour avoir écrit sur leur mur une réalité contestée, musèlent des acteurs pour avoir défié les règles du silence. « Hourriyé, Karamé, Istiklal », scande rageusement une société civile qui refuse de retomber dans le joug de la terreur et de la répression morale. « Basta » hurle cette troisième voix silencieuse, de sa terre d’exil, gardant l’espoir de retourner libre au pays. Petit à petit, des voix s’élèvent, des bandes se forment porteuses d’espoir et de renouveau : Massirat Watan, Beyrouth Madinati, Sab3aa… et bien d’autres : des hommes, des femmes, des technocrates, des penseurs, des citoyens libres, indépendants… Ivres de liberté, dégoûtés de cette mascarade politique, fatigués de revoir les mêmes au pouvoir, écœurés de voir ces jeunes défendre encore les idéologies et intérêts de leurs leaders et leurs chefs, dégoûtés par tant de corruptions et de mensonges... À leur façon, ils bravent les interdits, organisent leur résistance, traversent le pays à la marche pour propager la vérité, éveillent le peuple, exigent le droit à la parole et à la pensée libre. Ils refusent l’ingérence des uns et la mainmise des autres, parlent au nom de leur liberté et brandissent à la face de leurs dirigeants leur désir de vivre libres, loin d’une classe politique obsolète dans son état de penser et d’agir. « Hourriyé, Karamé, Istiklal », lanceront-ils encore plus fort, poussés par leur rage de vivre et leur envie de liberté. Et pour avoir vécu l’ère de l’ingérence et la peur de l’autre, pour avoir subi la honte du silence et l’interdit de penser, et surtout pour éviter à leurs enfants de vivre ce qu’ils ont vécu des années durant, cette société civile, poumon de ce pays, cette troisième voix silencieuse, qui se réveille tout doucement, ne baisseront plus les bras et défendront leurs droits à la parole et à la pensée, leur droit à la liberté. Leur droit de vivre libre, tout simplement.


Il fut un temps où le pays vivait sous une botte étrangère. En ce temps-là, le peuple marchait la tête baissée et la peur au ventre. En ce temps-là, le peuple n’avait pas droit aux rêves et aux espoirs. La botte régnait, le peuple obéissait : travailler, se taire, se résigner, tels étaient les mots-clés et les lois à respecter. Contester et se révolter entraînaient de...

commentaires (1)

ILS CONTINUENT A SE FOUTRE DE NOUS ET DU LIBAN. ILS CONTINUENT A ACCORDER LEURS VIOLONS EN SOUS MAINS ILS CONTINUENT A PARTAGER LE GATEAU ILS CONTINUENT A RUINER LE PAYS

Gaby SIOUFI

10 h 01, le 21 janvier 2018

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Commentaires (1)

  • ILS CONTINUENT A SE FOUTRE DE NOUS ET DU LIBAN. ILS CONTINUENT A ACCORDER LEURS VIOLONS EN SOUS MAINS ILS CONTINUENT A PARTAGER LE GATEAU ILS CONTINUENT A RUINER LE PAYS

    Gaby SIOUFI

    10 h 01, le 21 janvier 2018

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