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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Rome II se tiendra le 28 février

Saad Hariri doit présider la délégation libanaise à la réunion, consacrée au soutien aux forces armées libanaises.

Le vice-amiral John C. Aquilino, chef du commandement central des forces navales américaines, et l’ambassadrice des États-Unis avec les chefs des forces navales libanaises. Photo tirée du site de l’ambassade US à Beyrouth

La date du 28 février a été fixée pour la tenue de la deuxième conférence internationale de soutien à l'armée et aux services de sécurité libanais (Rome II), après Rome I qui s'était tenue le 17 septembre 2014 et qui avait mobilisé des aides à la troupe et aux Forces de sécurité intérieure.

Le principe de ces assises avait été retenu lors de la réunion en décembre dernier du Groupe international de soutien au Liban, qui comprend les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Allemagne, l'Italie, l'Union européenne, les Nations unies et la Banque mondiale, et qui s'était tenue début décembre à Paris, afin, principalement, de donner une impulsion nouvelle au retour du Premier ministre Saad Hariri au pouvoir, après sa démission surprise à Riyad et la crise qui s'en était suivie.

Le président français, Emmanuel Macron, qui avait été le principal artisan du règlement de cette affaire, s'était engagé à réactiver les réunions internationales en faveur du Liban, dont la conférence de soutien à l'armée, qui aura donc lieu à Rome, ainsi que Paris IV, la réunion économique baptisée « conférence du Cèdre », prévue fin mars dans la capitale française, et une troisième conférence dont la date n'a toujours pas été fixée et dont l'objectif est aussi d'aider le Liban à prendre en charge les réfugiés syriens qu'il accueille sur son sol. La date de ces assises qui auront lieu à Bruxelles n'a pas été fixée non plus.
De sources gouvernementales, on indique que la délégation libanaise à Rome sera composée du chef du gouvernement, Saad Hariri, ainsi que des ministres des Affaires étrangères, Gebran Bassil, de la Défense, Yaacoub Sarraf, et de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, du commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, d'officiers spécialisés et de l'ambassadrice du Liban à Rome, Mira Daher.

Pas de contraintes

C'est notamment le plan quinquennal de développement des forces régulières, élaboré par Yarzé et couvrant les besoins des forces aériennes, terrestres et de la marine, qui sera présenté aux bailleurs de fonds. Pas de contraintes ou de conditions préalables au rééquipement de l'armée, prend-on soin de préciser de sources diplomatiques. Entendre : une interdiction d'armes qui pourraient présenter une menace pour Israël.

Le plan de Yarzé devra permettre à terme à l'armée de consolider sa présence tout le long des frontières libanaises pour en assurer la sécurité, suivant un calendrier-programme qui détaille ses besoins et qui prévoit parallèlement le renforcement des Forces de sécurité intérieure, au niveau des effectifs et du matériel, pour que celles-ci puissent assurer la sécurité au niveau interne et permettre ainsi aux forces régulières de se consacrer aux frontières.

L'armée est assurée d'obtenir les équipements dont elle a besoin, parce qu'elle a déjà donné la preuve de sa capacité, en dépit de moyens assez limités, à combattre le terrorisme et à neutraliser des cellules terroristes et parce que les principales capitales sont parfaitement au courant de ses aptitudes et de ses besoins.

On rappelle dans ce cadre la récente visite, jeudi dernier, du vice-amiral John C. Aquilino, commandant du commandement central des forces navales américaines (Navcent), qui s'est entretenu avec le commandant en chef de l'armée ainsi qu'avec des officiers supérieurs, notamment de la marine libanaise et de la Finul, au sujet du renforcement des capacités militaires des forces navales libanaises, notamment pour sécuriser les frontières maritimes sud et, surtout, pour éviter tout conflit autour des gisements du bloc 9, dans la perspective des prochaines prospections gazières et pétrolières en Méditerranée, dans la mesure où les frontières maritimes sud ne sont pas délimitées entre le Liban et Israël.

En décembre dernier, c'était le commandant en chef du Central Command (CentCom) américain, Joseph Votel, qui était venu au Liban et qui avait également tenu une série de réunions à Yarzé, ainsi qu'au Sérail. Le général Votel avait annoncé de nouvelles aides militaires pour le Liban, à l'issue d'un entretien avec Saad Hariri.

De mêmes sources, on indique que les préparatifs de Rome II sont assumés par Mme Daher qui est en contact permanent avec les ministres Sarraf et Machnouk et qui assure le rôle de trait d'union entre les autorités libanaises et italiennes, lesquelles ont commencé à lancer les invitations pour la réunion du 28 février, à laquelle plusieurs fonds internationaux doivent prendre part.

Les États-Unis font partie des principaux partenaires militaires de l'armée qu'ils ont dotée d'une grande variété d'équipements militaires, conformément à un programme d'armement et d'entraînement étalé sur dix ans. D'autres États, comme la France, la Grande-Bretagne, la Jordanie, la Grèce, Chypre et dans une moindre mesure la Russie contribuent aussi au rééquipement de l'armée. Londres a fait don jusqu'à présent au Liban de plus de 60 millions de livres sterling, notamment pour la construction de tours de contrôle tout le long des frontières nord et est, un projet fortement soutenu par Washington et l'Union européenne, et plus particulièrement par la France. Depuis 2012 jusqu'à aujourd'hui, 74 miradors, équipés de matériel à la pointe de la technologie, ont été édifiés. Leur mission principale est de sécuriser la frontière libano-syrienne, de la Méditerranée jusqu'au mont Hermon, et d'empêcher l'infiltration de jihadistes et de terroristes au Liban. Selon l'ambassadeur de Grande-Bretagne au Liban, Hugo Shorter, les États-Unis vont contribuer avec Londres à la construction de nouveaux centres de contrôle dans les jurds libérés en août dernier, à Ersal et à Ras Baalbeck, de la présence des jihadistes des groupes État islamique et Fateh el-Cham (ex-al-Nosra).

 

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