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Culture - Musique

Retour (sur) de bonnes ondes pour le Beirut Jam Sessions

Après un hiatus d'un an, le collectif revient ce jeudi 18 janvier avec un nouveau concert, un concept renforcé et un partenariat éclairé avec Light FM.

Anthony Semaan, le manager de Beirut Jam Sessions. D.R.

Il avait disparu du paysage musical libanais en novembre 2016 et avait décidé de se tenir en retrait d'une scène dynamique, mais instable. Créé en 2012, au cours de cette période dorée où tout marchait, le collectif Beirut Jam Sessions (BJS) avait pour triple ambition de faire venir au Liban de jeunes groupes étrangers émergents, de les faire jouer avec des groupes locaux et d'en enregistrer le résultat, donnant ainsi les fameuses jam sessions. Qui auraient ensuite pour objectifs de créer du contenu original et nourrir sa chaîne YouTube.

Ces sessions sont un type de performance live, qui voient des groupes ou des artistes interpréter leurs morceaux en live, certes, mais pas forcément en direct. Elles avaient été démocratisées par un DJ radiophonique anglais, John Peel, œuvrant à la BBC et ouvrant son antenne à tous les groupes rock, qui y jouaient live. De Pink Floyd à Daft Punk, du connu à l'inconnu, ce ne sont pas moins de 4 000 sessions et 2 000 artistes qui se sont succédé dans les studios de BBC1 de 1967 à 2004. Étape nécessaire dans une recherche de crédibilité, il fallait obligatoirement, pour un groupe ou un musicien qui se respectait, passer chez John Peel. BJS n'en est pas encore là, mais plusieurs dizaines de groupes et de sessions ont vu le jour, ce qui, à l'échelle du Liban, est une sorte d'exploit. Le premier concert avait eu lieu à DRM (Democratic Republic of Music) à Hamra en juin 2012, avec Emilie Gassin. Ont suivi beaucoup de noms connus, comme Charlie Winston, Is Tropical ou encore Pony Pony Run Run. Tous ont joué des morceaux avec des artistes locaux et ont accepté d'en enregistrer le résultat. Proposition originale dans un monde cynique, elle offrait aux artistes internationaux de découvrir une scène locale, et permettait aux artistes locaux de se frotter à de futures pointures étrangères. En complément de ces activités événementielles et promotionnelles, BJS développait aussi un pole management pour des artistes libanais, organisant plus de 200 concerts à l'étranger pour ses poulains.

 

(Pour mémoire : Chyno, le rap mondialisé)

 

Coup de pouce
En novembre 2016, le quatuor fondateur décidait que le concert de Monolink au Grand Factory marquerait la fin de l'étape 1. Le marché du live au Liban est très compétitif, assez répétitif, et demande beaucoup d'énergie et d'idées. Il est surtout très dépendant de la situation politique de la région, qui influe directement sur les décisions des artistes étrangers de se rendre au Liban ou pas. Il demande beaucoup de souffle. BJS sentait que pour continuer, il fallait changer quelque chose. Après un été à se ressourcer au bon air du Sporting Club, Anthony Semaan, le manager de BJS, a eu la bonne idée de contacter une radio, et de tout de suite sélectionner la bonne, Light FM. Présente sur les ondes libanaises depuis 28 ans, la station n'avait jusqu'à présent jamais mis ses antennes dans les événements live. Mais Karim Mansour, son dynamique CEO, veut faire bouger les choses et moderniser ses activités. Le partenariat avec BJS arrive donc à point et permet à la station d'apporter quelque chose de nouveau à ses auditeurs et de faire évoluer un soutien historique en un partenariat stratégique. C'est aussi le coup de pouce dont Semaan avait besoin pour booster son produit et atteindre les objectifs qu'il se fixait : faire venir de plus gros noms, avoir du soutien promotionnel sur une radio à large audience pour faire la pub des concerts, faire découvrir les artistes à travers des interviews et l'inclusion des chansons dans la playlist, bénéficier des installations de la station pour enregistrer les sessions, améliorer le confort d'enregistrement des sessions, bref passer un cap professionnel pour pouvoir aussi attirer de nouveaux sponsors. Un programme de 9 concerts est prévu cette année, avec une pause pendant l'été.

Le premier résultat de ce partenariat alléchant sera visible le 18 janvier à KED, à la Quarantaine, avec le concert de Kid Francescoli, artiste électro-pop marseillais, au nom en hommage à un artiste footballeur ayant joué et enchanté le stade Vélodrome pour l'OM version Tapie. Les tickets sont en vente sur Ihjoz ou à la porte. Dans un mois post-gabegie, ordinairement relativement calme, ce concert est à ne pas manquer.

 

Pour mémoire

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