Rechercher
Rechercher

À La Une - Contestation

Le film des manifestations en Iran depuis jeudi

Si le nombre de protestataires est resté limité à quelques centaines les premiers jours, c'est la première fois depuis 2009 qu'autant de villes sont touchées par de telles protestations sociales.

Des manifestants devant l'université de Téhéran, en Iran, le 30 décembre 2017. AFP / STR

L'Iran, soumis pendant des années à des sanctions internationales pour ses activités nucléaires sensibles, est le théâtre depuis jeudi de protestations contre les difficultés économiques et contre le régime. Elles ont coûté la vie à deux manifestants dans l'ouest du pays.
Si le nombre de protestataires est resté limité à quelques centaines les premiers jours, c'est la première fois depuis 2009 qu'autant de villes sont touchées par de telles protestations sociales.

Machhad
- Le 28 décembre, des centaines de personnes manifestent à Machhad (nord-est), ainsi que dans d'autres villes contre la hausse des prix, le chômage et le gouvernement du président Hassan Rohani.
- Cinquante-deux personnes sont arrêtées à Machhad, deuxième ville du pays. Selon le chef du tribunal révolutionnaire, cité par l'agence Fars proche des conservateurs, ces personnes ont été arrêtées pour avoir scandé des "slogans sévères". La plupart d'entre-elles ont été libérées, selon la télévision d'Etat.
- Selon le média réformateur Nazar, des manifestations, de moindre ampleur, se sont déroulées à Yazd (sud), Sharhoud (nord) et Kachmar (nord-est).

 

 

Washington condamne
- Le 29 décembre, des centaines de personnes manifestent à Qom (nord) en scandant notamment "Mort au dictateur" ou encore "Libérez les prisonniers politiques", selon des vidéos sur les réseaux sociaux. D'autres demandent au régime d'abandonner son soutien militaire et financier à des mouvements régionaux alliés pour s'occuper de sa propre population.
- Le premier vice-président Eshaq Jahanguiri accuse des opposants d'être derrière ces mouvements de protestations. "Certains incidents survenus dans le pays (ont eu lieu) sous le prétexte de problèmes économiques mais il semble qu'il y ait autre chose derrière eux", affirme-t-il.
- Les Etats-Unis condamnent la vague d'arrestations. "Les dirigeants iraniens ont transformé un pays prospère doté d'une histoire et d'une culture riches en un Etat voyou à la dérive", affirme la porte-parole de la diplomatie américaine.

 

(Lire aussi : Washington condamne les arrestations de l'"Etat voyou" iranien)

 

"Rassemblements illégaux"
- Le 30 décembre, le pouvoir mobilise des dizaines de milliers de personnes dans les rues pour marquer l'anniversaire du grand rassemblement prorégime qui avait sonné en 2009 la fin du mouvement de contestation contre la réélection de l'ex-président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.
- Le ministre iranien de l'Intérieur demande à la population de ne pas participer à des "rassemblements illégaux". "(...) Jusque-là, les forces de l'ordre et le pouvoir judiciaire ont essayé de les gérer pour qu'il n'y ait pas de problème", déclare Abdolreza Rahmani Fazli.
- A la mi-journée, des dizaines d'étudiants rassemblés devant l'entrée principale de l'université de Téhéran sont dispersés par les forces de l'ordre avec des gaz lacrymogènes. Puis des centaines d'étudiants prorégime criant des slogans contre les "séditieux" prennent le contrôle du lieu.
- En fin d'après-midi, des centaines de personnes manifestent dans le quartier de l'université, scandant des slogans hostiles au pouvoir, avant d'être dispersées par la police.
- Le président américain Donald Trump réitère ses avertissements en direction du pouvoir iranien, affirmant que "les régimes oppresseurs ne peuvent perdurer à jamais".
- Les autorités ont bloqués l'Internet sur les téléphones portables, largement utilisé par les Iraniens pour s'informer et communiquer.

Manifestants tués
- Deux manifestants ont été tués dans la nuit du 30 au 31 décembre lors de heurts dans la ville de Doroud (ouest), a indiqué le vice-gouverneur de la province de Lorestan, Habibollah Khojastehpour, assurant que les forces de sécurité n'avaient pas tiré sur les protestataires.
- Le régime a averti que les manifestants allaient "payer le prix" après une nouvelle nuit de troubles.

 

 

Pour mémoire

Rohani espère une forte croissance économique en 2018/2019

Séoul accorde une ligne de crédit de 8 milliards d’euros à l’Iran

Quand le réformateur Rohani cède face aux conservateurs

L'Iran, soumis pendant des années à des sanctions internationales pour ses activités nucléaires sensibles, est le théâtre depuis jeudi de protestations contre les difficultés économiques et contre le régime. Elles ont coûté la vie à deux manifestants dans l'ouest du pays.Si le nombre de protestataires est resté limité à quelques centaines les premiers jours, c'est la première fois...

commentaires (3)

BACHAR... AU SECOURS !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 03, le 31 décembre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • BACHAR... AU SECOURS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 03, le 31 décembre 2017

  • LORSQU,IL Y AURA DES DIZAINES DE MILLIERS DE MANIFESTANTS ALORS LE PRINTEMPS COMMENCERA...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 11, le 31 décembre 2017

  • Premiers soubresauts d’un régime totalitaire, théocratique à bout de souffle: on muselle, on emprisonne, on camoufle et on veut continuer de vivre avec des slogans moyennageux en empêchant sa population de rejoindre le monde moderne et vivre décemment car l’Iran est un pays immensément riche avec un potentiel de jeunesse assez éduquée qui veut vivre en paix et améliorer son niveau de vie, comme dans tout pays démocratique. La révolution de Khomeini les a libéré du Shah, un despote mégalomane pour les jeter entre les mains d’une théocratie plus intolérante et rétrograde... On en sait quelque chose au Liban avec le Hezbollah! Malheureusement, le chemin est encore très long avant que le peuple Iranien retrouve sa liberté.

    Saliba Nouhad

    01 h 57, le 31 décembre 2017

Retour en haut