Ne détournons pas les yeux : ce sont bien les héritiers du nazisme qui sont entrés en position de force dans le nouveau gouvernement autrichien. Nous sommes tous concernés car nous sommes tous menacés par leur funeste idéologie de haine. La démocratie et l'Europe font face à un nouveau coup de boutoir, qui pourrait leur être fatal. C'est une étape dangereuse.
Pourtant, c'est dans un silence et une apathie coupables que les chancelleries comme la rue ont accueilli cette nouvelle.
Nous refusons l'idée selon laquelle la progression du nationalisme et la fin de la démocratie seraient une fatalité, et l'action contre les héritiers du nazisme, inutile voire illégitime. Au contraire, nous pensons qu'il est de la responsabilité éthique, citoyenne et politique de tous de se confronter résolument à eux.
C'est pourquoi nous appelons à la mise au ban de l'Europe de ce gouvernement autrichien.
En pratique, cela signifie que les ministres autrichiens d'extrême droite ne doivent être reçus par aucun de leurs homologues européens, qui ne doivent participer à aucune réunion ou rencontre avec eux.
Cela signifie également le boycott par les chefs d'État et de gouvernement de la présidence autrichienne du Conseil de l'Union européenne, entre le 1er juillet et le 31 décembre 2018.
Ce n'est pas en laissant se déployer avec permissivité les idéologies qui ont amené à sa destruction que l'avenir de l'Europe peut être bâti, mais en combattant vigoureusement pour ses valeurs humanistes fondamentales.
Il en va de la nature de notre destin partagé.
Appel lancé par Benjamin Abtan, président du Mouvement antiraciste européen – EGAM, et Bernard Kouchner, ancien ministre des Affaires étrangères (France).
Avec : Beate et Serge Klarsfeld, dirigeants des Fils et Filles des déportés juifs de France, ambassadeurs honoraires et envoyés spéciaux de l'Unesco pour l'enseignement de l'histoire de la Shoah et la prévention du génocide (Allemagne & France), José Ramos-Horta, Prix Nobel de la paix, ancien président de la République démocratique du Timor-Oriental, Miguel-Angel Moratinos, ancien ministre des Affaires étrangères (Espagne), Kim Campbell, ancienne Première ministre du Canada, présidente du World Movement for democracy (Canada).
Cet appel a déjà reçu une cinquantaine de signatures.
commentaires (2)
LA DEMOCRATIE DOIT PREVALOIR ! Y GLISSER DES CONDITIONS OU DES RESTRICTIONS LA VIDE DE SON SENS !
ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS
09 h 35, le 29 décembre 2017