Moins d'électricité que prévu pendant les fêtes, annonce EDL

Le traditionnel surplus de production d'électricité pendant les fêtes de fin d'année n'aura pas lieu, a annoncé vendredi Électricité du Liban (EDL), alors que l'alimentation en courant électrique sur le territoire libanais s'est affaiblie ces derniers jours en raison de différents mouvements de grève au sein de l'office.

EDL fustige les grévistes
"Nous comptions augmenter la production d'électricité à 430 mégawatts (MW) à partir de la fin de la semaine, afin d'assurer quatre heures d'alimentation supplémentaires pendant les fêtes de Noël et du Jour de l'an", a déclaré EDL dans un communiqué publié dans la journée.

La compagnie indique ne pas être en mesure d'effectuer les réparations nécessaires dans la centrale de Zouk, dans le Kesrouan, ni de faire fonctionner les centrales de Tyr, au Liban-Sud, et de Baalbeck, dans la Békaa.

La veille, EDL avait déjà indiqué que la production d'électricité avait sensiblement baissé. Et mercredi, la direction de l'office avait expliqué que les mouvements de grève avaient affecté sa capacité à effectuer les réparations sur le réseau, notamment à Aley, au Mont-Liban ou encore dans le Akkar, au Liban-Nord.

Signe de l'exaspération des Libanais en province, le ministre d'Etat pour les Affaires des réfugiés et député du Akkar, Mouïn Merhebi, a forcé la porte de la centrale électrique de Halba qui ne fonctionne plus afin d'alimenter en électricité les localités de la région, sans courant depuis trois jours.

_{Mouïn Merhebi forçant la porte de la centrale électrique de Halba Photo Ani.}

Le ministre de la Justice, Salim Jreissati, a dénoncé le comportement "inacceptable" de M. Merhebi. "Ceci peut être considéré comme un crime", a-t-il déclaré sur la chaîne locale LBCI, ajoutant que "le parquet doit se saisir de cette affaire". "Comme il s'agit d'un délit en flagrance, le ministre ne peut user de son immunité", a-t-il ajouté.

Commission pour le Liban-Sud et la banlieue sud
EDL a une nouvelle fois dénoncé aujourd'hui les récents mouvements de grève lancés en début de semaine par le syndicat des employés de l'office autonome et ceux de ses prestataires.

La mobilisation du syndicat des employés d'EDL s'inscrit en signe de solidarité avec la grève ouverte des fonctionnaires pour protester contre les modalités d'application de la nouvelle grille des salaires de la fonction publique.

Mercredi, le député Ali Ammar (Hezbollah) avait affirmé qu'une "crise intentionnelle" concernant l'alimentation en courant électrique a été provoquée, touchant le Liban-Sud et la banlieue sud de Beyrouth. Suite à ces propos, le chef du Législatif, Nabih Berry, a formé une commission comprenant M. Ammar et son collègue Hani Kobeissi, affilié au mouvement Amal dirigé par Nabih Berry. Cette commission doit faire le suivi de cette affaire avec le ministre de l'Energie, César Abi Khalil.

Les employés de NEUC – qui gère le réseau dans le sud du Mont-Liban, le Liban-Sud et la banlieue-sud – enchaînent également les mouvements de grève depuis plusieurs semaines, suite à la décision du gouvernement, en octobre, de ne pas approuver le renouvellement du contrat de leur employeur en même temps que ceux des deux autres prestataires.

Le Liban souffre d'une pénurie chronique en matière de production de courant électrique depuis la fin de la guerre civile en 1990.