Au moins 267.000 personnes, "essentiellement des femmes", ont été victimes d'atteintes sexuelles en 2014 et 2015 dans les transports en commun en France, selon une estimation "basse" de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiée mercredi.
"Près de 160.000 personnes ont subi des gestes déplacés (notamment des baisers forcés ou des caresses), plus de 110.000 ont subi des exhibitions et plus de 16.000 ont subi d'autres actes tels que des attouchements sexuels, des rapports sexuels ou tentatives de rapports sexuels non désirés", note l'ONDRP, en précisant que 44% de ces personnes ont été victimes de plusieurs atteintes.
Dans 85% des cas, les victimes sont des femmes et pour deux tiers d'entre elles le caractère sexuel de l'agression implique un contact physique avec l'auteur. Selon l'étude, les hommes sont "essentiellement exposés à des cas d'exhibition".
Ce phénomène "se manifeste essentiellement" en région parisienne. Plus d'une femme victime d'atteintes sexuelles dans les transports en commun sur deux est de cette région (60%).
La quasi-totalité des victimes ne connaissent pas les auteurs (94%) des atteintes, poursuit l'étude, relevant que "les jeunes femmes" sont particulièrement exposées.
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Ces chiffres sont tirés de l'exploitation de l'enquête "Cadre de vie et sécurité" dans laquelle entre 11.000 et 14.000 personnes de 18 à 75 ans sont interrogées.
Il s'agit de l'une des premières études sur ce phénomène qui modifie considérablement "leur pratique ou tout du moins leur perception de l'espace public", explique l'ONDRP, soulignant que certaines développent des "stratégies de contournement" pour éviter d'être victimes.
"Le déficit de connaissances des caractéristiques des actes conduit à banaliser un phénomène pourtant traumatisant pour les victimes", estime l'ONDRP.
Fin novembre, dans la foulée de la libération de la parole née de l'affaire Weinstein, le président français Emmanuel Macron a décrété l'égalité hommes-femmes "grande cause du quinquennat", annonçant notamment la création d'un "délit d'outrage sexiste", passible d'une amende "dissuasive", contre le harcèlement de rue.
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