Au point mort depuis environ un an, le projet de construction de trois zones industrielles au Liban lancé en 2016 par le ministère de l'Industrie, en partenariat avec l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) et le gouvernement italien, vient probablement de franchir une étape décisive.
La Banque européenne d'investissement (BEI) a en effet donné son feu vert à l'octroi d'un prêt de 52 millions d'euros (61,4 millions de dollars) au Liban pour financer une partie des travaux d'infrastructures « de base » des futurs parcs. La possibilité que la BEI accorde ce prêt avait été évoquée fin novembre par le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, lors de la 17e conférence annuelle de l'Onudi à Viennes. « La BEI a validé le projet de prêt il y a une semaine et en a informé le ministère de l'Industrie dans la foulée » a indiqué à L'Orient-Le Jour le représentant de l'Onudi au Liban, Cristiano Pasini. Pour engager le Liban, le prêt devra être approuvé par le Conseil des ministres et ratifié par le Parlement.
(Pour mémoire : Hajj Hassan évoque des pistes pour le financement des nouvelles zones industrielles)
Enveloppe de 120 millions de dollars
Le projet de création de nouveaux parcs industriels a été lancé en janvier 2016 pour notamment relancer le développement de l'industrie dans le pays – qui pèse environ 10 % du PIB selon le ministère de l'Industrie – et ouvrir la voie à la création de 27 000 à 31 000 emplois. Il vise plus précisément la construction de trois nouvelles zones à Baalbeck, Terbol-Qoussaya (Zahlé) et Joun (Chouf), pour une superficie totale d'environ 3 millions de m², dont 1,8 million aux environ de Zahlé.
Le projet accuse environ un an de retard sur son calendrier initial, la recherche d'investisseurs ayant pris plus de temps que prévu. L'initiative a été bien accueillie par les intéressés. « Le développement des zones industrielles est un élément majeur d'une stratégie globale de relance de l'industrie », a estimé le président de l'Association des industriels du Liban (AIL), Fady Gemayel. Il appelle également à développer davantage de parcs de ce type, notamment dans les zones rurales.
L'accord de la BEI a été annoncé en marge d'une réunion, hier à Beyrouth, des principales parties prenantes du projet : MM. Hajj Hassan et Pasini, l'ambassadeur d'Italie au Liban Massimo Marotti, et le président du Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR), Nabil Jisr. Ces derniers ont également révélé que le gouvernement italien avait octroyé une « subvention » de 500 000 euros (plus de 591 000 dollars) à l'Onudi, une somme qui doit contribuer à financer « l'assistance technique » que va fournir l'organisation au Liban pendant la deuxième phase du projet. « La première phase a servi à réaliser le plan directeur du développement des trois zones (financée par un premier don italien de 550 000 dollars), la seconde va s'atteler à sa mise en œuvre et son intégration dans le cadre d'une stratégie globale de développement de ce type de zones au Liban », a expliqué M. Pasini. Le CDR pilotera les travaux une fois qu'ils seront lancés.
« Le prêt de 52 millions d'euros de la BEI s'ajoute à la ligne de crédit de 7 millions d'euros (8,2 millions de dollars) déjà débloquée par l'Italie lors du lancement du projet », rappelle M. Pasini. Le ministère et l'Onudi tablent actuellement sur une enveloppe totale de 120 millions de dollars pour financer l'ensemble des travaux d'infrastructures sur les trois zones. La première estimation tablait sur un budget global de 85 millions de dollars. « Le surcoût est lié à certaines difficultés techniques propres à chacun des trois chantiers », a indiqué le directeur général du ministère de l'Industrie, Dany Gédéon.
Selon lui, la BEI a également donné son accord à un second prêt, de 4 millions d'euros cette fois (4,7 millions de dollars), pour financer la réalisation des plans d'ingénierie. Ce second projet de prêt qui devra aussi être approuvé par le gouvernement et le Parlement. « Si tout se passe bien, nous serons en mesure de démarrer le chantier début 2019 », espère encore M. Gédéon.
Pour mémoire
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commentaires (3)
A encourager.
Sarkis Serge Tateossian
09 h 49, le 20 décembre 2017