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Moyen Orient et Monde - Repère

Ces 15 hommes proches de MBS

L'ascension fulgurante du prince héritier saoudien ces deux dernières années a attiré l'attention sur son cercle d'intimes et sur les conseillers qui le soutiennent. « L'Orient-Le Jour » a choisi 15 de ces hommes, proches de Mohammad ben Salmane et de sa famille, réputés dans leurs domaines respectifs : les affaires, la religion ou encore le divertissement.

Mohammed ben Salmane, le 13 décembre dernier, lors d'une sessions du conseil de la Choura, à Riyad. AFP PHOTO / SAUDI ROYAL PALACE / BANDAR AL-JALOUD

1. Mohammad Eyad Kayali


Homme d'affaires hispano-saoudien d'origine syrienne. Il gère les investissements du roi Salmane et de sa famille depuis plusieurs décennies. Son nom est apparu dans des dossiers/accords de ventes d'armes avec l'Espagne. Une rumeur a aussi fait état de son rôle supposé dans le financement par le roi Salmane de la campagne électorale de 2015 de Benjamin Netanyahu. Une rumeur qui s'est avérée être fausse. En revanche, il aurait réellement financé le voyage controversé du roi Juan Carlos d'Espagne au Botswana, où le monarque fut blessé lors d'une chasse à l'éléphant. M. Kayali aurait également été un acteur-clé dans la conclusion d'un contrat lucratif entre le royaume et un consortium espagnol pour la construction d'une liaison ferroviaire à grande vitesse entre La Mecque et Médine, d'une valeur de 6,7 milliards d'euros.

2. Nehmé Tohmé


Ancien ministre et parlementaire libanais. Fondateur et directeur du groupe Almabani General Contractors, créé en 1972 en Arabie saoudite, et qui a la majorité des contrats de construction dans le royaume (agrandissement de l'Aéroport international Roi Abdel Aziz, ponts, autoroutes, etc.). D'importants contrats, de plus de 10 milliards de dollars, ont été signés ces dernières années. Proche du leader druze Walid Joumblatt. De confession grecque-catholique, il se dit indifférent aux manœuvres religieuses ou politiques, mais il est élu député du Chouf en 2000, sur la liste dirigée par Walid Joumblatt. Il est réélu à ce poste en 2005 et en 2009. De 2005 à 2008, il est ministre des Déplacés au Liban.

3. Le prince Khaled ben Salmane


Ambassadeur du royaume aux États-Unis. Né à Riyad en 1988, Khaled est le neuvième fils du roi Salmane ben Abdel Aziz. Il a fait ses études primaires, intermédiaires et secondaires dans les écoles de Riyad. Le diplomate est également pilote, formé au sein de l'armée américaine à partir de 2009. Le prince travaille aussi à faire prospérer les finances de sa famille, laissant ses frères Fayçal ben Salmane et Turki ben Salmane, qui contrôlent les fonds Jadwa Investment et Tharawat Holding, développer le champ d'influence de leurs sociétés. Pour sa part, Fayçal contrôlerait encore partiellement le plus grand groupe de médias d'Arabie saoudite, Saudi Research and Marketing Group (SRMG). Il est actuellement gouverneur de Médine.

4. Abdel Aziz ben Saoud ben Nayef


Ministre de l'Intérieur depuis le 21 juin 2017. Né le 4 novembre 1983, il fait ses études scolaires et universitaires dans le royaume. Au début de sa carrière, il est membre du Comité suprême pour le prix Nayef ben Abdel Aziz al-Saoud pour la Sunna prophétique et du Comité scientifique Nayef ben Abdel Aziz. Le roi Salmane nomme Abdel Aziz conseiller auprès de la Cour royale dans les départements de l'unité des droits, des systèmes, des frontières et des conseillers, peu après sa prise de fonctions en tant que monarque. Le prince a ensuite travaillé dans la division politique pendant six mois, puis comme conseiller au cabinet du ministre de la Défense avant la promulgation du décret royal annonçant sa nomination au ministère de l'Intérieur.

5. Le prince Ahmad ben Fahd ben Salmane


Vice-gouverneur de la province orientale. Neveu de Mohammad ben Salmane, troisième petit-fils du roi Salmane, il est depuis le 24 avril 2017 vice-gouverneur de la province la plus riche du royaume, où se trouve le champ pétrolier terrestre le plus grand du monde. S'y trouve également la plus grande partie de la minorité chiite du royaume. Après des études dans la province orientale et à Riyad, il se spécialise en droit à l'Université King Saud. Il a également suivi de nombreux cours spécialisés dans le domaine de la recherche, de l'administration des actifs, du courtage et des services bancaires d'investissement. Il est réputé pour son travail humanitaire et ses activités caritatives.

6. Fahd ben Turki ben Abdel Aziz ben Saoud


Chef d'état-major de l'armée de terre. Le prince Fahd est un fils du prince Turki ben Abdel Aziz al-Saoud, qui était lui-même commandant adjoint des forces terrestres royales saoudiennes et commandant des forces parachutistes et des forces spéciales. Le prince Fahd a été chargé de développer les capacités de combat des forces terrestres saoudiennes et l'ancien commandant des forces terrestres saoudiennes, le prince Khaled ben Bandar ben Abdel Aziz, conseiller du roi, a encouragé le roi Salmane à nommer le prince Fahd à ce haut poste. Le rôle actif joué par les parachutistes et les forces spéciales, et leur réponse aux attaques houthies sur la frontière saoudienne semblent avoir attiré l'attention du roi. En 2016, le prince Fahd ben Turki ben Abdel Aziz a reçu la « médaille du roi Fahd » pour le commandement des opérations des forces spéciales au Yémen.

7. Le général Ahmad Assiri


Haut conseiller militaire de MBS au ministère de la Défense. Jusqu'en avril 2017, date à laquelle il devient le numéro deux de la Direction générale des renseignements, il est le porte-parole de la coalition combattant les houthis au Yémen. Premier de sa promotion à Saint-Cyr (France), il a plusieurs magistères en études militaires d'universités prestigieuses telles que West Point (États-Unis) et Sandhurst (Grande-Bretagne). Il se fait connaître dans les médias en 2009, quand il devient porte-parole officiel du royaume dans la première guerre contre les houthis yéménites. Il est aussi réputé pour être un intermédiaire de confiance dans les contrats d'armement que signe le royaume.

8. Ahmad ben Akil el-Khatib


Patron de l'Autorité générale de divertissements (AGD). Après des études poussées, il travaille dans le secteur bancaire pendant plus de 20 ans. En 2006, il fonde Jadwa Investment Company et devient conseiller auprès du ministre de la Défense avant de travailler comme conseiller auprès de la Cour royale. Il a suivi plusieurs formations bancaires et financières au cours de ses mandats de direction et a participé à de nombreux conseils d'administration. Il est membre du conseil d'administration de la raffinerie de pétrole (Lubref) et en préside le comité d'audit. Ministre de la Santé de 2014 à 2016, il est démis de ses fonctions par décret royal à la suite d'une altercation avec un individu. Il devient alors directeur général de l'AGD.

9. Adel al-Jubeir


Ministre des Affaires étrangères. Né en Arabie saoudite, il grandit et fait ses études dans différents pays (Allemagne, Liban, Yémen, États-Unis). Dans les années 80 et 90, il intègre le service diplomatique saoudien et monte rapidement en grade. Il joue un rôle-clé dans la stratégie de communication saoudite depuis le 11-Septembre. Nommé ambassadeur du royaume à Washington en 2007, il échappe à une tentative d'assassinat 4 ans plus tard, attribuée à l'Iran. Ses relations américaines lui permettent d'accéder au poste de ministre des Affaires étrangères en 2015. C'est la seconde fois qu'un homme ne faisant pas partie de la famille royale accède à ce poste. Il est nommé « Personnalité de la semaine » par Time Magazine (décembre 2002) et ambassadeur de l'année par la Chambre de commerce arabo-américaine en 2009.

10. Yasser el-Roumayan


Directeur du Fonds public d'investissement. L'un des conseillers personnels de MBS, il l'accompagne lors de tournées diplomatiques. C'est lui qui supervise le fonds souverain et joue les intermédiaires avec des compagnies occidentales. Il a d'ailleurs investi quelque 3,5 milliards de dollars pour obtenir 5 % du capital d'Uber. Il est également actionnaire d'Aramco, entre autres. Il est diplômé de l'Université King Fayçal en 1993 et de la Harvard Business School. Toujours souriant, son calme et son charisme le rendent populaire, sans oublier sa vaste expérience en gestion de crises. En 2017, il est nommé directeur du Fonds public d'investissement : le gouvernement du royaume vise à augmenter la taille du fonds à 3 billions de dollars pour investir à l'étranger et aider à développer les secteurs non pétroliers dans le royaume.

11. Khaled el-Faleh


Ministre de l'Énergie. Après des études poussées en Arabie saoudite et aux États-Unis, il rejoint Aramco en 1979. Il ne cesse alors de grimper les échelons de la compagnie, jusqu'à en devenir, en 2009, le directeur exécutif. En 2016, il devient aussi ministre de l'Énergie et du Pétrole. Il est alors chargé par le roi Salmane de sortir le royaume de sa dépendance à l'or noir, dont l'économie dépend à plus de 70 %, dans le cadre du plan Vision 2030 visant à diversifier l'économie saoudienne.

12. Turki el-Dakhil


Directeur de la chaîne al-Arabiya. Il fait ses études en Arabie saoudite et au Liban, où il obtient un master en sciences à l'Université des Makassed. Sa carrière journalistique débute à la fin des années 1980 dans plusieurs médias connus : Okaz, al-Hayat, ach-Chark el-Awsat, al-Majalla... Dans les années 1990, il est correspondant politique de Radio Monte Carlo en Arabie saoudite, avant de rejoindre MBC et al-Arabiya en 2003. Sa longue carrière et sa notoriété lui valent de gagner plusieurs récompenses dans son domaine, et de devenir une personnalité influente au sein du royaume. À tel point qu'il ferait, selon certaines sources, office d'intermédiaire entre le prince héritier d'Abou Dhabi Mohammad ben Zayed et MBS, contre de fortes rétributions de la part d'Abou Dhabi.

13. Saoud el-Qahtani


Président de l'Alliance pour la cybersécurité et les logiciels électroniques (depuis octobre) et conseiller média à la Cour royale. Ses études en sécurité sont suivies d'un parcours journalistique à Elaph et al-Riyad, deux médias favorables à la famille royale. Il a joué un rôle-clé dans la campagne contre le Qatar. Il a même pourchassé sur Twitter tous ceux faisant preuve de sympathie pour le petit émirat, sous blocus depuis début juin, en établissant une liste noire compilée grâce aux dénonciations sur les réseaux sociaux. Ses pratiques d'intimidation et de répression, ainsi que son obséquiosité envers la famille royale lui valent le surnom péjoratif de « Dalim », en référence à un personnage d'un vieux conte populaire, ou de « Steve Bannon saoudien », même parmi les proches du roi.

14. Saleh ben Awad el-Maghamsi


Prédicateur de la mosquée Quba à Médine. Né en 1963 dans la province de Badr à l'ouest de Médine, il est formé par les plus renommés professeurs islamiques. Il est également membre de la faculté d'éducation de l'Université de Taïbah, et secrétaire du Comité des imams. Il devient, en 2010, directeur général du Centre de recherche et d'études, outre ses activités d'interprète, de scientifique et d'écrivain. Il est connu pour ses propos virulents contre Oussama Ben Laden, mais aussi et surtout pour sa grande proximité avec le roi Salmane et ses fils.

15. Abdel Aziz ben Mohammad el-Houwerini


Directeur de l'appareil de sécurité de l'État et des renseignements généraux. Il est connu pour son efficacité au sein de l'appareil sécuritaire, à tel point que ce poste est créé spécialement pour lui en juillet 2017 par décret royal. Plusieurs bureaux, dont les Forces spéciales de sécurité, les Forces spéciales d'urgence, le Centre national d'information et la Direction générale des affaires techniques, officiellement rattachée au Premier ministre du royaume, lui obéissent. Il est souvent décrit comme étant le maillon principal de l'échange de renseignements entre les États-Unis et l'Arabie saoudite, en particulier en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme.

 

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1. Mohammad Eyad Kayali

Homme d'affaires hispano-saoudien d'origine syrienne. Il gère les investissements du roi Salmane et de sa famille depuis plusieurs décennies. Son nom est apparu dans des dossiers/accords de ventes d'armes avec l'Espagne. Une rumeur a aussi fait état de son rôle supposé dans le financement par le roi Salmane de la campagne électorale de 2015 de Benjamin Netanyahu....

commentaires (2)

"Ancien ministre et parlementaire libanais. Fondateur et directeur du groupe Almabani General Contractors, créé en 1972 en Arabie saoudite..." Non, Nehmeh Tohmé n'est pas le fondateur du groupe! Le fondateur, du côté libanais, est le regretté Fouad Skandar Rizk, qui était très proche du beau-frère du roi Faysal, Kamal Adham, le parrain d'Almabani à l'époque...

Georges MELKI

16 h 00, le 18 décembre 2017

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Commentaires (2)

  • "Ancien ministre et parlementaire libanais. Fondateur et directeur du groupe Almabani General Contractors, créé en 1972 en Arabie saoudite..." Non, Nehmeh Tohmé n'est pas le fondateur du groupe! Le fondateur, du côté libanais, est le regretté Fouad Skandar Rizk, qui était très proche du beau-frère du roi Faysal, Kamal Adham, le parrain d'Almabani à l'époque...

    Georges MELKI

    16 h 00, le 18 décembre 2017

  • tres bon a connaître merci !! on peut y voir bcp de jeune ..

    Bery tus

    15 h 19, le 18 décembre 2017

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