Rechercher
Rechercher

Culture

« Les derniers Jedi », ou peut-être pas...

L'épisode de cette année a été survendu, surtout au regard de la nouvelle trilogie qui suivra, et souffre de maux très modernes, un scénario usant de raccourcis, une partie centrale longue et des efforts mis principalement sur les scènes d'ouverture et de clôture, qui sont les seules dont les spectateurs de 2017 se souviennent.
Alors que Disney est en pourparlers pour racheter le studio 20th Century Fox pour devenir un vrai grand empire tout-puissant, la petite souris devenue éléphant a décidé de montrer tous les ans comment des rebelles combattent ces empires, qui disparaissent pour réapparaître sous la même forme.
Cette année, le pitch est que le film est totalement différent, marque une vraie cassure avec le style originel et bâtit les fondations pour les œuvres à venir. À coups de bandes-annonces et de discours calibrés, le service marketing le plus efficace du monde a réussi à faire passer une vessie d'ewok pour une lanterne galactique. Le film est visuellement très réussi, les scènes d'ouverture et de clôture dans lesquelles sont concentrés tous les efforts d'effets spéciaux et combats en tous genres sont splendides, mais entre elles, un long film aux enjeux brouillons, aux raccourcis scénaristiques pas très heureux, aux scènes grotesques et aux effets spéciaux très moyens, voire mauvais, développe les thèmes pour les films à venir et une dramaturgie vue et revue.
D'une durée de 2h30, le film aurait pu être raccourci d'une bonne demi-heure, ce qui aurait évité au spectateur de regarder sa montre, même lorsqu'il n'en porte pas. Reste que certains acteurs tirent leur épingle du jeu – comme par hasard, ce sont les valeurs sûres. Mark Hamill a enfin la profondeur qui lui manquait depuis l'épisode 4 ; Benicio del Toro, seulement rôle tertiaire, gratifie le spectateur de son charisme tout-terrain, et Carrie Fischer essaye tant bien que mal de se débrouiller avec ses scènes tirées par les cheveux. Et quand on connaît ses coiffures, c'est un exploit.
Les jeunes acteurs, eux, continuent sur leurs lancées ; Daisy Ridley ne fait que courir et crier sans vraiment savoir pourquoi, John Boyega reprend son catalogue de blagues et de mauvaises décisions, Oscar Isaac voit son statut de caution cool se faire dégommer en live par ses supérieurs, dans une étrange posture de destruction, et enfin, Adam Driver tombe le masque, mais reste assez peu effrayant, malgré ses nouveaux pectoraux. L'humour fait son apparition, et c'est paraît-il une des forces du film. Ça l'était pour Thor Ragnarok, ça l'est moins ici, et surtout, l'humour est servi pour se moquer de la saga, ce qui est une drôle de posture. En fait, comme disait le prince Salina dans Le Guépard de Visconti, « il faut que tout change pour que rien ne change ».

O.G.D.

L'épisode de cette année a été survendu, surtout au regard de la nouvelle trilogie qui suivra, et souffre de maux très modernes, un scénario usant de raccourcis, une partie centrale longue et des efforts mis principalement sur les scènes d'ouverture et de clôture, qui sont les seules dont les spectateurs de 2017 se souviennent.Alors que Disney est en pourparlers pour racheter le studio...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut