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Nos Lecteurs ont la Parole - par Élie Michel NASARD

Les Pays-Bas et le Bhoutan

Récemment, j'ai assisté à la télé à deux documentaires, l'un sur les Pays-Bas et l'autre sur le Bhoutan, deux pays que tout sépare, absolument tout, dont l'énorme éloignement géographique.
En ce qui concerne les Pays-Bas (que je connais bien), il est clair que cette nation a atteint un degré d'évolution et de civisme très élevé, tout comme la Scandinavie toute proche d'ailleurs. Dans ce pays, tout marche comme sur des roulettes. Tout le monde connaît son devoir et ses droits, les gens se respectent, et lorsqu'ils se font la concurrence (dans les domaines économique ou politique), ils le font honnêtement, calmement, poliment, en toute bonne foi, sans jamais hausser la voix ou utiliser les menaces. Le peuple y est détendu, gentil et souriant, surtout avec les visiteurs étrangers, comme les touristes, qu'on cherche à servir et non pas à voler. Lorsque vous circulez dans leurs rues, vous remarquerez qu'elles sont d'une grande propreté, que l'air sent bon (sans les effluves des ordures) et que l'atmosphère est calme et douce, car personne ne crie, ne chahute, aucune voiture ne démarre sur les chapeaux de roue, ne klaxonne ou ne s'arrête brusquement avec les grincements de pneus qu'on connaît si bien sous nos horizons. Pas de fils à papa roulant à tombeau ouvert, ni de voyous protégés se croyant au-dessus de la loi et fauchant tout sur leur passage. Tous ces signes marquants, qui caractérisent le plus bas degré du tiers-mondisme, ils ne les connaissent pas.
Résultat : on y vit de plus en plus longuement, personne ne manque de rien parce que tout le monde a les moyens de se loger et de se nourrir correctement, sans manquer des soins sanitaires nécessaires, que les familles peuvent envoyer leurs enfants gratuitement dans des écoles gouvernementales, qui n'ont rien à envier aux établissements privés. On y vit dans un environnement calme, propre, beau et sain, où il y a tout pour être heureux.
Dans cette partie du monde, on ne connaît pas les carrières sauvages implantées partout dans notre pays, par des voyous cupides, et qui polluent les campagnes, les eaux et l'air, ni les égouts nauséabonds qui se déversent dans la mer, près des côtes où s'entassent les ordures, car dans ces pays, tout le monde respecte la loi, dont l'interprétation ne peut qu'être unique (pour les personnes de bonne foi évidemment). Chacun se suffit de ce qu'il a gagné honnêtement, plutôt que cupidement, où le plus fort se jette sur sa proie pour la dévorer toute crue et sans pitié, en se faisant entourer de toute une cohorte de voyous (qu'on appelle gardes du corps) pour protéger ses privilèges, ce qui lui permet aussi, ainsi qu'à sa progéniture, de se pavaner sur nos routes pour l'indispensable show-off, et si jamais il arrive que l'un de ses durs soit arrêté (par mégarde !) pour avoir agressé un citoyen (afin de montrer son excès de zèle envers son patron et demi-dieu), on peut être sûr de le revoir relaxé le lendemain. Toutefois, lorsqu'il s'agit de meurtres caractérisés, alors là le zaïm lui envoie son régiment d'avocats, non pas pour défendre l'assassin devant la cour, mais pour soumettre à cette dernière des excuses, afin de couvrir l'interminable absentéisme des avocats, pour laisser passer le temps, jusqu'au moment propice où le dossier sera clos.
Dans le vocable de ces pays, les mots honteux courants chez nous, comme corruption et ses nombreux dérivés (vassalisation, trahison, prévarication, népotisme, clientélisme, escroquerie, falsification, absentéisme – lorsqu'il s'agit des fonctionnaires de l'administration –, etc., etc.) n'existent pas.
Voilà vingt-sept ans que la guerre est finie, et nous sommes toujours en panne de courant, d'eau, d'ordre, de propreté (à cause des ordures), de discipline routière et surtout de justice, dont le peuple est hyperassoiffé. Pourtant, dans la Syrie voisine, et après presque sept ans d'une guerre impitoyable, qui a ruiné le pays et qui n'est toujours pas complètement finie, à peine l'armée libère une localité qu'on voit tous les services de l'État y retourner, et ce dans l'espace de quelques semaines, sinon de quelques mois.
Je poursuis mon article. Voici venir le tour du Bhoutan. Ce modeste petit État, flanqué sur la bordure de l'Himalaya, renferme une petite population primitive et simple, qui vit surtout d'agriculture et d'élevage, le plus paisiblement du monde, car chacun se contente de son modeste revenu, qui lui permet toutefois de vivre, souvent dans une cabane, tout en subvenant à ses besoins nutritifs, et en se débrouillant tant bien que mal pour assurer le reste de ses besoins, et ce dans le pur respect des droits de chacun. Le Bhoutan est autosuffisant, et sa population est satisfaite, malgré son PIB, qui correspond à peu près au quatorzième de celui des Pays-Bas.
Pourtant, ces deux pays, que rien n'unit, renferment des populations heureuses, car le bonheur est relatif. Si les gens pouvaient s'accommoder de ce qu'ils ont (sans toutefois manquer de l'essentiel), que de personnes, familles, collectivités, peuples, nations, seraient heureux, avec moins de guerres et plus de coopération entre les nations, pour le bien-être de l'humanité.
Je sais que tout cela relève presque de l'utopie, car l'instinct du mal a toujours prévalu (avec effet boule de neige) depuis que le monde est monde. Ce mal englobe aussi une certaine toute petite partie (évidemment pas la plus pauvre) de notre population locale, constituée d'insatiables vampires, lesquels, à force de sucer le sang des faibles et des pauvres, finiront un jour par payer cher leur gloutonnerie parce que, à cause d'eux, nous sommes devenus un des pays les plus insolents en matière de capitalisme sauvage, avec plein de trusts et de cartels, où on estime qu'environ 5 % de la population contrôle 95 % des richesses nationales. Où est la justice dans tout cela ?
Il est bon de rappeler nos problèmes au mandat présidentiel actuel, qui n'a fait pourtant que les hériter, quoique je sais qu'il travaille de toutes ses forces pour réaliser la grande révolution politico-socio-économique dont le pays a cruellement besoin.

 

Récemment, j'ai assisté à la télé à deux documentaires, l'un sur les Pays-Bas et l'autre sur le Bhoutan, deux pays que tout sépare, absolument tout, dont l'énorme éloignement géographique.En ce qui concerne les Pays-Bas (que je connais bien), il est clair que cette nation a atteint un degré d'évolution et de civisme très élevé, tout comme la Scandinavie toute proche d'ailleurs....

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