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Culture - Cimaises

Tout comme Gibran, elle a son Liban, sans souillures

En aquarelles, soulignées par des textes du grand poète libanais, Mouna Bassili Sehnaoui reproduit des images de son pays. De celles qui ne seront jamais salies.

« La maison qui rêvait » (aquarelle) de Mouna Bassili Sehnaoui.

Elle promène son aquarelle de village en village, s'installe sur le coussin autrefois offert par sa grand-mère et croque la nature libanaise, les maisons et monuments, mais aussi les êtres vivants : humains, bêtes ou plantes. Mouna Bassili Sehnaoui s'enivre des odeurs de la terre et des tubes de couleurs qu'elle place à côté d'elle sur le sol. Elle remplit ses yeux de lumière de l'aube ou encore lorsque le soleil est à son zénith.

Elle se laisse chatouiller par l'air frais, le gazouillement des oiseaux, ainsi que par les feuilles de l'automne formant un tapis craquant sous ses pieds. Elle a fait de son bras une branche sur laquelle un oiseau, le sien (qu'elle s'est fait tatouer), est venu se poser. Pour elle, tout est émerveillement, enchantement renouvelé.

 

Le petit oiseau de toutes les couleurs
Cette série d'aquarelles qu'elle expose à la galerie Aïda Cherfan est témoignage d'amour à un pays qu'elle aime. « Je ne peux me rassasier de la nature libanaise, confie-t-elle. Je suis toujours comme un enfant qui découvre quelque chose de nouveau. » Ses aquarelles captent le moment, l'emprisonnent tout en le laissant libre de s'envoler. D'ailleurs, l'artiste ne dit-elle pas elle-même qu'elle est « affranchie de toutes contraintes quand (elle) peint ? ». Qu'elle lâche totalement prise ? Et de poursuivre : « C'est un bonheur pour moi que d'avoir peint ces aquarelles. Elles m'ont permis des rencontres fabuleuses. »

La peinture de Mouna Bassili Sehnaoui est un album de photos où l'on voit des joueurs de cartes, des épiciers étalant leur marchandise, des marchands de tapis et des belles maisons aux toitures rouges narguant le temps et la modernité. On y voit également des paysages qui se laissent apprivoiser par l'artiste en lui offrant en cadeau leurs couleurs. Du jaune au vermeil en passant par le rose vif ou terni par le temps, c'est une belle ode à son pays. Une balade, une flânerie qu'elle a mariée aux plus belles citations de Gibran. « L'idée m'est venue après avoir peint mes aquarelles. Étant une grande lectrice de Gibran Khalil Gibran, j'ai voulu associer ces images à ses pensées colorées. » Le tout s'est marié harmonieusement dans le cadre d'un livre qu'on retrouve à la galerie même. « Pour moi, regarder une porte, une fenêtre, c'est aller à la recherche de son âme. » C'est ainsi qu'on peut voir au coin de chaque peinture des petits signes qu'elle parsème au gré de l'humeur. Un pot de confiture, un poisson, un oiseau, mais aussi une croix, un visage. Autant de références à sa vie ou à la vie libanaise, qu'elle appelle hiéroglyphes – « Est-ce à cause de mes origines égyptiennes ? » –, qu'elle conjugue au présent et au passé, mais qu'elle mélange également avec ses teintes et harmonies dans une transparence nonchalante et lascive. Témoins d'un temps qui passe mais qui se perpétue et se renouvelle, il se dégage de ces petits dessins parsemés une fragilité et une force qui font de la peinture de Mouna Bassili Sehnaoui une œuvre, à la fois naïve et attachante.

À signaler que l'exposition s'accompagne d'un ouvrage de l'artiste, intitulé Gibran.

Galerie Aïda Cherfan
Imm. Beirut Harbor, rue Georges Haddad, Saïfi.
Jusqu'au 30 décembre.

 

Pour mémoire

En hommage au pape François, un tableau de Mouna Bassili Sehnaoui

 

Elle promène son aquarelle de village en village, s'installe sur le coussin autrefois offert par sa grand-mère et croque la nature libanaise, les maisons et monuments, mais aussi les êtres vivants : humains, bêtes ou plantes. Mouna Bassili Sehnaoui s'enivre des odeurs de la terre et des tubes de couleurs qu'elle place à côté d'elle sur le sol. Elle remplit ses yeux de lumière de l'aube...

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