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Liban - Résolution 1325

Les médias et les universitaires invités à s’impliquer en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité

Les femmes du Liban ont un rôle à jouer dans la prévention et la résolution des conflits armés, dans la promotion et la consolidation de la paix.

Vue de la réunion du groupe d’experts, au siège de l’Escwa. Photo A.-M. H.

Les médias et le monde universitaire sont des acteurs essentiels dans la mise en application au Liban de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité. Ils sont invités aujourd'hui par l'ONU femmes et l'Escwa à défricher le terrain afin de pousser les autorités libanaises à adopter en 2018 un plan d'action national qui enclencherait le processus d'exécution au Liban de cette résolution contraignante pour tous les États membres des Nations unies, adoptée en 2000 par le Conseil de sécurité.

Pourquoi parle-t-on aujourd'hui de cette résolution ? Parce qu'elle concerne les femmes et les filles avant, pendant et après les conflits armés. Parce que la grande majorité de ceux qui subissent les effets préjudiciables des guerres sont en particulier des femmes et des enfants. Parce que les femmes peuvent et doivent désormais jouer un rôle pour prévenir les conflits, pour les résoudre par le dialogue, pour aussi promouvoir et consolider la paix. Parce que le Liban a déjà vécu des conflits armés et qu'il est important de lui éviter davantage de guerres en faisant participer les femmes du pays au processus de paix. Parce que le pays du Cèdre est aujourd'hui une terre de refuge pour des centaines de milliers de réfugiés palestiniens, syriens, irakiens, parmi lesquels des femmes d'une grande vulnérabilité qui ont été victimes de violences, de viols, d'exploitation sexuelle, de trafic humain, de mariages forcés. Parce que enfin, l'ONU s'est fixé pour le XXIe siècle des objectifs qui reposent sur l'égalité entre les sexes, sur le développement et la paix, dans le sens qu'elle « veut assurer aux femmes une pleine participation et des chances égales de leadership à tous les niveaux de la vie politique, économique et publique ».

 

L'accès pour les femmes à des postes de décision
La résolution 1325 ne voit certes pas la femme uniquement comme une victime, mais aussi comme une partie prenante dans la prévention des conflits, dans les processus de paix et dans la consolidation de ces processus. C'est la raison pour laquelle elle prône l'accès de la femme à des postes de décision au sein des institutions étatiques liées à la sécurité, à la politique, à la défense, sans oublier sa participation à la vie économique. Elle serait ainsi mieux protégée en cas de conflits armés.

Par quels moyens les médias et les universitaires peuvent-ils devenir acteurs d'un processus qui tarde à être appliqué au Liban ? C'est à cette question que s'est attelé hier un groupe d'experts de la société civile parmi lesquels des journalistes, des chercheuses, des universitaires, des représentantes d'association, des activistes, des artistes... Réunis dans les locaux de l'Escwa au centre-ville de Beyrouth, ils étaient encadrés par deux experts onusiens, Nadia Khalifé de l'ONU femmes et Akram Khalifé de l'Escwa.

Partant des quatre piliers de la résolution 1325, à savoir prévention, protection, participation, complétés du processus de traitement et de réhabilitation, les idées ont fusé sur les priorités à suivre. Il faut dire que le projet n'en est qu'à sa première phase, qu'il est important de se baser au préalable sur une analyse de la situation, sur le travail déjà accompli et notamment sur les réalisations du comité d'organisation qui tient des réunions périodiques depuis l'année 2012. Un comité formé depuis que le gouvernement libanais collabore avec les instances onusiennes sur la résolution 1325, par le biais des deux ministères des Affaires des femmes et des Affaires sociales, la Commission nationale pour la femme libanaise, les associations Abaad et Women in Front et six agences onusiennes, parmi lesquelles l'ONU femmes, l'Escwa, l'HCDH, le PNUD, et le FNUAP.

On retiendra de ce débat la nécessité pour les acteurs, médias et universitaires, de créer entre eux des réseaux de coopération, de faciliter l'accès aux données quantitatives et qualitatives, d'ouvrir le débat sur la participation économique et politique de la femme, notamment sur son rôle dans la résolution des conflits, tout en plaçant ce débat à la portée des populations les moins éduquées.

L'accent a également été mis sur l'importance de la lutte contre la violence au sein de la société libanaise et de la famille, mais aussi dans les émissions de télévision. Les discours ont même dénoncé le caractère discriminatoire envers les femmes des lois communautaires sur le statut personnel.

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