Le Salon du livre francophone de Beyrouth est un rendez-vous annuel très attendu par les assoiffés de culture et les amoureux du livre. Gardien du livre et de l'imprimé à l'époque du numérique, on pourrait penser que c'est un paradis pour les passionnés de lecture. Malheureusement, ce n'est pas le cas pour tout le monde.
De très nombreux étudiants, avides de lecture et de livres, fréquentent le Salon en quête d'ouvrages spécifiques, parfois non disponibles dans les librairies locales... Des livres pour leurs études, leurs recherches, ou tout simplement pour leur culture générale. Mais face aux prix affichés, ils ont le vertige. Un ravin sépare le coût de ces livres des budgets limités des étudiants, qu'ils soient écoliers, universitaires ou doctorants. À deux doigts d'en devenir propriétaires, ces derniers doivent se résigner à abandonner l'ouvrage convoité. Pourquoi ne pas créer pour le Salon un spécial étudiant qui permettrait aux jeunes de bénéficier d'un escompte de 15 à 25 % sur les livres achetés ? Cette réduction du prix pourrait bien attirer les étudiants, les encourager à acheter des livres et, surtout, elle répondrait à leurs besoins... Qu'ils soient dans l'incapacité d'exercer une activité rémunérée ou qu'ils travaillent parallèlement à leurs études tout en étant contraints de soutenir leurs familles et de contribuer aux dépenses de la vie quotidienne, dans les deux cas, ces jeunes ne peuvent se permettre le luxe d'acheter les ouvrages qu'ils auraient aimé ou voulu avoir. Ce serait merveilleux si ces livres devenaient plus accessibles, au moins durant les quelques jours du Salon.
L'importance de ce Salon du livre réside surtout dans son but de répandre et de renforcer la culture du livre, d'élargir les horizons des participants et de contribuer à la construction de leur richesse culturelle. Les coûts élevés des livres exposés entravent cette mission.
Perla TANIOS, étudiante en journalisme, Université libanaise, section 2
