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À La Une - proche-orient

Les Palestiniens annoncent le gel des rencontres avec Washington

Les principaux groupes palestiniens se sont réunis au Caire pour prolonger la dynamique de leur projet de réconciliation malgré la persistance de différends fondamentaux.

Des Palestiniens au niveau du point de passage de Rafah qui mène vers l'Égypte, le 20 novembre 2017. Pour la première fois depuis 2007, le passage de Rafah, fermé quasiment en permanence, s'était ouvert samedi 18 novembre sous le contrôle de l'Autorité. AFP / SAID KHATIB

Des responsables palestiniens ont annoncé mardi le gel des rencontres avec les officiels américains à la suite d'une querelle avec l'administration Trump sur l'avenir de la représentation palestinienne à Washington. Au même moment, les principaux groupes palestiniens se sont réunis au Caire pour prolonger la dynamique de leur projet de réconciliation malgré la persistance de différends fondamentaux, sans qu'apparaisse clairement l'impact que pourrait avoir la dispute avec Washington sur cette entreprise de rapprochement.

La réalité du gel des contacts avec les officiels américains reste par ailleurs à confirmer.
"Nous continuons d'être en contact avec les responsables palestiniens sur le statut du bureau de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington ainsi que sur nos efforts plus larges pour promouvoir une paix globale et durable", a déclaré un responsable américain sous couvert d'anonymat. "Ces discussions sont en cours".

A l'instant même où ce gel était annoncé par le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki, le président Mahmoud Abbas évoquait en Espagne sur un ton plus conciliant les "efforts américains continus" en faveur de la paix et affirmait sa volonté de parvenir à un accord avec Israël "sous les auspices du président Donald Trump".

L'administration américaine, intermédiaire historique, a fait connaître à l'Autorité palestinienne son intention de fermer le bureau de représentation de l'OLP à Washington, sorte d'ambassade de l'organisation reconnue par l'ONU comme la représentante du peuple palestinien.


(Lire aussi : À Gaza, le Jihad islamique temporise face à Israël)

 

Efforts de paix enlisés
Selon un porte-parole de l'OLP, Achraf Khatib, corroborant des propos attribués à Azzam al-Ahmed, un haut responsable palestinien présent à la réunion du Caire, M. Abbas a donné pour instruction de "couper les lignes de communication avec les Américains".
L'administration américaine a invoqué une loi adoptée par le Congrès, tout en soulignant que M. Trump pouvait encore passer outre sous 90 jours.
Laissant libre cours à son dépit, le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, a estimé ouvertement que Washington se "disqualifiait du rôle de médiateur".

L'entreprise de paix est enlisée depuis plus de trois ans. M. Trump est arrivé à la Maison Blanche en proclamant haut son rêve de présider à l'accord "ultime" entre Israéliens et Palestiniens. Depuis janvier, il laisse quelques émissaires très proches, dont son gendre Jared Kushner, opérer dans le plus grand secret, sans qu'on sache quand un plan pourrait être présenté.

En parallèle et après une décennie de dissensions délétères, les anciens frères ennemis palestiniens ont conclu le 12 octobre un accord de réconciliation remarqué.

Le mouvement islamiste Hamas et le Fateh laïc qui domine l'Autorité palestinienne se sont entendus pour que le Hamas transfère à l'Autorité, d'ici au 1er décembre, les pouvoirs dans la bande de Gaza.
Le Hamas a évincé le Fateh de Gaza par les armes en 2007. Depuis, l'Autorité ne gouverne plus, avec les restrictions imposées par l'occupation israélienne, que sur des fragments de la Cisjordanie, distante de Gaza de quelques dizaines de kilomètres.

La passation de pouvoirs verrait le Hamas, considéré comme "terroriste" par Israël et les Etats-Unis et infréquentable par une partie de la communauté internationale, céder la place à une entité reconnue internationalement et censée préfigurer un Etat indépendant.

L'ONU veut croire que la réconciliation favorisera la réapparition d'une perspective de règlement avec Israël. Quelque deux millions de Gazaouis affligés par les guerres, la pauvreté et l'enfermement espèrent quant à eux une amélioration de leur sort et un desserrement des blocus israélien et égyptien.

(Lire aussi : La réconciliation palestinienne fait au moins le bonheur des fumeurs)

 

Discussions au Caire
"On n'a pas le droit de laisser ce processus échouer. Si tel est le cas, cela aura très probablement pour résultat un autre conflit dévastateur", a prévenu l'envoyé spécial de l'ONU dans la région, Nickolay Mladenov. Gaza a connu trois guerres avec Israël depuis 2008.

Au Caire, les délégations du Hamas, du Fateh et de 11 autres groupes vont se retrouver à nouveau au Caire pour poursuivre les discussions et préserver l'élan de la réconciliation.
Cependant, sur le terrain, les Gazaouis attendent toujours des progrès tangibles. M. Abbas n'a pas levé les sanctions financières infligées en 2017 pour forcer le Hamas à passer la main.

La question cruciale du sort de la branche armée du Hamas, réputée forte de 25.000 hommes avec plusieurs milliers de roquettes, reste en suspens. Or, l'Autorité exclut d'assumer les responsabilités civiles à Gaza sans tenir les leviers sécuritaires. Hors de question de rendre les armes, répète le Hamas, qui se pose en champion de la résistance contre Israël.
Différents experts s'attendent à ce que les délégués au Caire contournent les motifs de discorde pour garder la réconciliation sur les rails.

Israël et les Etats-Unis ont énoncé leurs conditions pour traiter avec un éventuel gouvernement d'union Fateh-Hamas: reconnaissance d'Israël, renoncement à la violence, désarmement du Hamas.

 

 

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