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Économie - Finance

Les banques libanaises autorisées à opérer au Kurdistan irakien

La décision d'avoir une activité au Kurdistan irakien, qui s'applique à tous les établissements bancaires, impose certaines restrictions.

Vue de Bagdad. La Banque centrale irakienne a assoupli sa position vis-à-vis des banques opérant au Kurdistan irakien. Ahmad Saad/Reuters

La Banque centrale irakienne (BCI) a autorisé cette semaine les banques libanaises à continuer d'opérer dans le Kurdistan irakien, avec certaines limitations temporaires. Cette circulaire (n° 1/177 du 14 novembre) modifie celle prise une semaine plus tôt par la BCI (n° 1/174 du 7 novembre) qui exigeait la fermeture de toutes les agences des banques locales et étrangères établies dans la province autonome.

Cette dernière mesure devait répercuter sur le secteur bancaire une décision du Parlement irakien adoptée en octobre, dans un contexte de tensions entre Bagdad et les autorités du Kurdistan irakien, qui a récemment tenté de proclamer son indépendance. Elle visait notamment à limiter la vente de devises détenues par la BCI dans cette région du pays. « Ce revirement est une excellente nouvelle pour les banques libanaises. Le marché irakien reste très rentable pour les banques malgré la situation politico-sécuritaire, surtout comparée à d'autres pays comme la Syrie », a confié à L'Orient-Le Jour une source bancaire anonyme.

Une dizaine de banques libanaises ont investi ou approché le marché irakien depuis 2006 (BBAC, Bank Audi, Banque Libano-Française, Bankmed, BLOM Bank, Byblos Bank, Crédit libanais, Fransabank, IBL Bank et MEAB). Plusieurs d'entre elles ont déjà un pied dans le Kurdistan irakien.

 

(Pour mémoire : Pas de « risque sérieux » pour les banques libanaises au Kurdistan irakien)

 

Politiciens et hauts responsables de la province
Dans sa circulaire, dont des extraits ont été relayés mardi par le quotidien al-Joumhouriya et que L'Orient-Le Jour a pu consulter, la BCI explique avoir assoupli sa décision « afin de préserver les intérêts des citoyens irakiens » et après avoir consulté des responsables de banques opérant dans le pays. Le texte insiste notamment sur la nécessité pour les banques de renforcer leur vigilance notamment en matière de lutte contre le blanchiment d'argent. « Si les banques peuvent continuer d'opérer dans la province, elles devront néanmoins respecter certaines conditions », explique Chawki Bader, le directeur général adjoint de BBAC (implantée en Irak depuis 2009).

Fréquemment diligenté par l'Association des banques du Liban (ABL) pour dialoguer avec la BCI, M. Bader a notamment été un des principaux acteurs de ces négociations côté libanais. « Les banques ne pourront plus, par exemple, accorder de garanties bancaires, de crédits documentaires et réaliser des transferts bancaires pour le compte de n'importe quelle autorité ou administration du Kurdistan irakien sans autorisation préalable de la BCI », explique M. Bader. Les crédits documentaires permettent d'assurer la bonne fin et le règlement d'un contrat commercial entre un exportateur et un importateur de nationalités différentes.

Il sera de plus interdit à toute agence bancaire d'acheter des devises à la BCI pour le compte de sociétés enregistrées dans le Kurdistan irakien ainsi qu'à des clients (personnes physiques) qui traitent avec des agences bancaires dans cette région ou encore d'ouvrir des comptes à des politiciens ou de hauts responsables de la province autonome. « La circulaire précise que ces restrictions ne s'appliquent toutefois pas aux opérations déjà engagées », poursuit M. Bader. Il précise enfin que ces mesures ne concernent pas les opérations des banques avec leurs clients dans le reste de l'Irak. Selon lui, « ces mesures n'auront que peu d'impact sur l'activité des agences des banques libanaises dans le Kurdistan dans la mesure où elles faisaient déjà preuve d'une extrême prudence, depuis la montée des tensions entre le pouvoir central et la province. » De fait, ces mesures devraient rester en vigueur jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé entre Bagdad et Erbil.

 

 

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