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À La Une - Terrorisme

La France commémore les attentats du 13 novembre 2015, les pires de son histoire

Lecture du nom des personnes tuées, dépôt de gerbe, minute de silence, échanges avec les familles de victimes : Emmanuel Macron a respecté le même cérémonial sur chacun des six lieux attaqués.

Le président français embrassant un proche de l'une des victimes de l'attentat du Bataclan, le 13 novembre 2017 à Paris. AFP / POOL / Etienne LAURENT

Des fleurs, des bougies et un silence brisé par un mini-concert des Eagles of Death Metal : la France a sobrement commémoré lundi, et en rangs clairsemés, les attentats du 13 novembre 2015, les pires de son histoire avec 130 morts et plus de 350 blessés.

Lecture du nom des personnes tuées, dépôt de gerbe, minute de silence, échanges avec les familles de victimes : le président français Emmanuel Macron a respecté le même cérémonial sur chacun des six lieux attaqués : des cafés-restaurants parisiens à la salle de concerts du Bataclan, où jouait ce soir-là le groupe de rock californien Eagles of Death Metal (EODM).

"I love you, je t'aime", a lancé le chanteur Jesse Hughes dans un concert surprise de seulement deux titres: "Save a Prayer", le dernier morceau entier que le groupe avait joué il y a deux ans avant que l'attaque, en plein concert, ne fasse 90 morts, puis "I Love You All The Time". Visiblement très ému, Jesse Hughes a ensuite distribué des roses blanches aux proches de victimes. "C'est difficile de ne pas se souvenir de ces gens qui nous ont été enlevés (...) mais on a vu ce soir-là la plus belle démonstration d'amour qui puisse être donnée. Certains ont donné leur vie pour leurs amis", a déclaré le chanteur à la chaîne d'information continue BFMTV.

Peu auparavant, devant la salle de concerts du Bataclan, le chef de l'État et son épouse Brigitte avaient salué personnellement les familles présentes. M. Macron était notamment accompagné de son prédécesseur socialiste François Hollande, qui assistait au match de football France-Allemagne au Stade de France, premier lieu à être frappé par les attaques. "Quand claque la première détonation, nous ne savons pas si c'est un attentat. Il en faut une deuxième pour avoir la certitude (...) Toute mon attention est de ne pas créer de panique (...) Nous avons cet instant-là, en prenant la décision de rester, sauvé sûrement des vies", a-t-il raconté dimanche sur la chaîne de télévision publique France 2.

 

(Pour mémoire : Attentats: Paris n'a pas sombré, mais Paris a changé)

 

"Laissés pour compte"
Sur la terrasse quasiment vide du café-restaurant "A la Bonne Bière", autre lieu touché, des fleurs et des bougies ont été disposées tandis que de rares personnes assistent à la cérémonie. Au Bataclan, elles n'étaient qu'environ 200.

"Je suis étonnée, il n'y a pas tant de monde et peu de fleurs", regrette Christelle Bergeroo, qui attend d'aller déposer une rose à l'issue de la cérémonie, en mémoire de son amie décédée. "Les actes de mémoire sont très importants", estime pourtant Francine Best, 86 ans, s'indignant que "même les familles de victimes sont peu nombreuses". Un oubli que Tanguy Vinger, 17 ans, "ne peut pas accepter". Le lycéen, qui a séché les cours pour venir, dit son amertume face à une affluence "décevante". "Pour certains, c'est devenu un jour comme un autre".

"Les gens aimeraient que ça passe. On entend presque qu'il faudrait tourner la page, ça rassure les gens", analyse Jean-François Mondeguer, qui a perdu sa fille Lamia sur la terrasse du café La Belle Equipe. "Il n'y a que le temps qui passe. Nous, on reste là, avec notre douleur".

Au Stade de France, Emmanuel Macron a déposé une gerbe devant la plaque commémorative où figure le nom de Manuel Dias, seul tué dans les explosions du 13 novembre aux abords du stade.

Michaël Dias, fils de Manuel Dias, lui, s'est mis en retrait, refusant de saluer le chef de l'État : "On n'a aucun interlocuteur depuis la suppression du secrétariat d'aide aux victimes par Emmanuel Macron", a-t-il déploré au micro de BFMTV. "On est vraiment complètement laissés pour compte". Elisabeth Boissinot, mère de Chloé, tuée sur la terrasse du café Le Carillon, a elle préféré totalement décliner l'invitation, "un tour d'honneur", critique-t-elle sur Facebook, avant que les victimes soient "oubliées dans l'heure".

 

 

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