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Moyen Orient et Monde - Syrie

L’EI reprend au régime syrien la ville de Boukamal

Amman annonce que le Sud syrien est devenu officiellement une zone de désescalade.

L’artillerie des alliés du régime syrien en pleine action, près de la ville de Boukamal. AFP/Stringer

Le groupe État islamique est parvenu à reprendre samedi à l'issue de violents combats la ville syrienne de Boukamal, frontalière de l'Irak et ultime bastion urbain des jihadistes, deux jours après sa perte au profit des forces progouvernementales.

Soutenues par l'aviation russe, les forces du régime avaient annoncé jeudi avoir conquis Boukamal. Mais samedi « l'EI a totalement repris Boukamal. Les forces du régime et les milices alliées sont maintenant à un ou deux km de la périphérie de la ville », a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane.

Cette progression jihadiste survient après une contre-offensive et des embuscades, qui avaient permis dès vendredi à l'EI de reprendre près de la moitié de cette ville stratégique de l'Est syrien.
Les tirs à l'artillerie des forces prorégime et les raids aériens russes s'abattent sur les zones encore contrôlées par les jihadistes dans l'est du pays, a indiqué le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.
Cinquante civils ont été tués dans les bombardements, notamment des frappes russes, qui ont visé depuis vendredi soir deux camps de déplacés et des secteurs avoisinants dans l'Est de la Syrie, selon l'OSDH. Au total, 50 civils, dont 20 enfants, ont péri dans ces bombardements qui ont pris pour cible deux camps de déplacés et des villages ayant accueilli des civils qui ont fui les combats à Boukamal.
En outre, 11 civils ont été tués dans de nouveaux raids russes hier sur deux points de passage utilisés par la population pour traverser l'Euphrate, selon l'OSDH.

Du côté irakien de la frontière, les forces gouvernementales ont lancé samedi l'offensive sur la dernière poche jihadiste du pays, reprenant une dizaine de villages dans le secteur. L'objectif est notamment de reprendre Rawa, dernière localité irakienne encore tenue par les combattants de l'EI. « Les troupes poursuivent leur progression », a assuré le général Abdelamir Yarallah, en charge des opérations.

Trump et Poutine

Au plan diplomatique, le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine se sont accordés samedi pour dire qu'il n'y avait pas de « solution militaire » possible à la guerre qui déchire la Syrie depuis plus de six ans, une fois les jihadistes vaincus.

La rébellion anti-Assad, elle, est devenue quasi inexistante, ayant perdu de nombreux fiefs. Ses différentes factions se concentrent principalement dans la province d'Idleb (Nord-Ouest), frontalière de la Turquie.
Mais il faut encore trouver une solution politique au conflit, qui a fait plus de 330 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Commentant le communiqué conjoint Trump-Poutine publié en marge du Forum de l'Asie-Pacifique (APEC) au Vietnam, un haut responsable du département d'État a estimé qu'il traduisait « un engagement pour arriver à une réconciliation politique, un processus de paix ». Sur le long terme, la solution pourrait se traduire par « un partage du pouvoir (entre communautés), comme ce qui s'est passé en Irak », a précisé ce haut responsable. Pour le haut responsable du département d'État, la Syrie « a les mêmes dynamiques complexes » que l'Irak.

Pour dessiner l'ébauche d'une solution durable au conflit, plusieurs « zones de désescalade » ont déjà été instaurées à travers la Syrie, négociées par les parrains internationaux des belligérants. Une trêve négociée par la Jordanie, la Russie et les États-Unis était observée dans le sud de la Syrie depuis juillet. Samedi, Amman a annoncé que le secteur devenait officiellement une zone de désescalade.

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