Les eurobonds toujours sous pression depuis la démission de Hariri

Les titres de dette libanaise en dollars ont encore perdu du terrain hier, dans un contexte politique toujours aussi incertain après la démission du Premier ministre, Saad Hariri. Les eurobonds arrivant à échéance en 2024 ont perdu 2,5 cents dans la journée à 91,3 cents, portant à 7,5 cents les pertes cumulées depuis le début de la semaine, rapporte Reuters – relayée par Le Commerce du Levant. Les obligations arrivant à échéance en 2032 ont également reculé de 2,15 cents à 86,6 cents.
L'agence affirme par ailleurs qu'une émission d'eurobonds prévue cette semaine a été reportée, en citant un représentant du ministère des Finances qui a indiqué que le moment n'était pas approprié. Une autre source ministérielle a confirmé à Reuters que l'émission d'une obligation en devises était envisagée en novembre, sans préciser son montant ni si elle allait être reportée. Les besoins en financement du Liban pour 2017 ont déjà été sécurisés, selon le premier officiel. Enfin, une source bancaire a indiqué à L'Orient-Le Jour que l'évolution des eurobonds restait « logique mais pas inquiétante » au regard du contexte, rappelant qu'« un de ces titres est détenu par des fonds spéculatifs qui sont très réactifs aux changements de conjoncture ». L'État libanais avait notamment levé trois milliards de dollars en mars dernier, à travers une émission record d'eurobonds.
Les prix des Credit Default Swap à cinq ans (CDS, contrats qui permettent de se couvrir contre le risque de défaut de l'État) ont atteint près de 624 points de base, hier, à la mi-journée, en hausse de 12 points.