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À La Une - crise

Washington et Ankara annoncent une reprise "limitée" des visas

Cette décision survient avant une visite de quatre jours que doit entamer aux États-Unis le Premier ministre turc Binali Yildirim.

L'ambassade des Etats-Unis à Ankara, le 20 décembre 2016. Photo d'archives AFP

Les États-Unis et la Turquie ont annoncé lundi une reprise "limitée" de leurs services respectifs de délivrance de visas, interrompus depuis un mois après l'arrestation d'un employé local du consulat américain à Istanbul. La suspension sans précédent des services des visas avait exacerbé les tensions déjà vives entre ces deux alliés au sein de l'Otan depuis un putsch manqué en Turquie en juillet 2016.

"La mission américaine en Turquie a repris le traitement de visas non-immigrant sur une base limitée", a indiqué l'ambassade américaine à Ankara sur son site. Peu après, l'ambassade turque à Washington a publié une annonce similaire sur son compte Twitter, reprenant quasiment mot pour mot l'annonce américaine.

Ces annonces surviennent avant une visite de quatre jours que doit entamer mardi aux États-Unis le Premier ministre turc Binali Yildirim, au cours de laquelle il doit notamment rencontrer le vice-président Mike Pence.

Déjà tendues depuis plusieurs mois, les relations entre la Turquie et les États-Unis s'étaient encore dégradées après l'inculpation pour "espionnage", début octobre, d'un employé turc du consulat américain à Istanbul.

Metin Topuz, l'employé arrêté, est accusé par la justice turque d'être lié au prédicateur en exil aux États-Unis Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir été le cerveau de la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016.

En réaction à son arrestation, l'ambassade des États-Unis a annoncé le 8 octobre la suspension des services de délivrance des visas américains en Turquie, hors visas d'immigration. Ankara a répliqué en prenant des dispositions similaires.

 

(Pour mémoire : Guerre des visas: l'angoisse des Turcs en partance pour les USA)

 

'Assurances de haut niveau'
L'ambassade a expliqué lundi que la décision de reprendre partiellement le service de visas avait été prise après qu'elle avait "reçu des assurances de haut niveau du gouvernement turc qu'aucun employé supplémentaire de notre mission en Turquie ne faisait l'objet d'enquête".

"Nous avons également reçu des assurances du gouvernement turc que nos personnels locaux ne seraient pas arrêtés ou détenus en lien avec leur travail et que les autorités turques informeraient préalablement le gouvernement américain lorsqu'elles envisagent d'arrêter des membres de notre staff local" pour toute autre raison, a ajouté l'ambassade.

La mission diplomatique a en outre redit "sa sérieuse préoccupation" en ce qui concerne les poursuites en cours contre ses employés locaux détenus et contre les ressortissants américains arrêtés en Turquie depuis l'instauration de l'état d'urgence au lendemain du putsch manqué.

Quelques jours après l'arrestation de Metin Topuz, le procureur général d'Istanbul avait annoncé avoir convoqué un autre employé du consulat américain, dont la femme et la fille avaient alors été placées en garde à vue avant d'être remises en liberté.

En mars, un employé turc du consulat américain à Adana (sud) avait été arrêté et accusé d'avoir soutenu le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes). Il est toujours en détention.

 

(Lire aussi : Erdogan accuse Washington de « sacrifier » ses relations avec Ankara)

 

Les restrictions inédites sur les visas avaient été imposées à un moment où les deux pays s'opposent sur de nombreux dossiers, à commencer par la Syrie, où la Turquie reproche aux États-Unis d'appuyer des milices kurdes qu'elle qualifie de "terroristes".

Autre sujet de discorde, l'extradition du prédicateur Gülen, réclamée sans succès par Ankara depuis le coup d’État avorté de juillet 2016. Le président Recep Tayyip Erdogan a récemment suggéré qu'il était prêt à l'"échanger" contre un pasteur américain détenu en Turquie.

L'arrestation du banquier turc Mehmet Hakan Atilla, en mars, et de l'homme d'affaires turco-iranien Reza Zarrab l'an dernier, tous deux accusés par la justice américaine d'avoir violé l'embargo sur l'Iran, a également suscité l'ire de M. Erdogan. Leur procès doit s'ouvrir le 27 novembre.

 

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