Christopher Bailey tourne la page Burberry

Il était venu à Beyrouth en mai 2010 pour l'inauguration de la boutique Burberry, rue Allenby. À l'époque directeur général de la création après avoir été simple directeur studio, Christopher Bailey accompagnait la PDG de la marque, la puissante Angela Ahrendts, classée par Forbes parmi les 30 femmes les plus influentes du monde. Les deux s'étaient connus chez Donna Karan à New York, où ils avaient travaillé ensemble. « Nos cœurs se sont alignés, nous avait-elle confié. J'ai en commun avec Christopher des origines campagnardes qui font de nous des gens solides, les pieds bien ancrés sur terre, qui cultivent une philosophie de l'authenticité. Nous nous sommes quittés en nous disant que nous allions créer la plus grande entreprise de luxe au monde avec des valeurs démocratiques et culturelles. » Bailey avait promené sa silhouette de grand roux à travers le centre-ville, mis la dernière main à l'agencement des accessoires sur les étagères et expliqué que sa conception du luxe était globale, qu'elle allait du lancement des collections à l'ambiance musicale qui les accompagne, à la décoration des boutiques et jusqu'à la traque du moindre grain de poussière.
Peu après, il succédait à Ahrendts aux commandes de Burberry, devenant à la fois directeur général et directeur de la création de la griffe qui va vers ses 170 ans. En 17 ans, il aura contribué à doubler le chiffre d'affaires de Burberry, assuré sa transition d'une marque de basiques à une griffe de mode et pratiquement inventé le see now, buy now.
La maison vient d'annoncer son départ en mars 2018. Les noms de Jonathan Anderson (Loewe) et de Phoebe Philo (Céline) sont avancés pour son remplacement, avec davantage de certitude pour Phoebe Philo.