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Attentat de 1994 à Buenos Aires : Kirchner nie toute entrave au profit de l'Iran

Convoquée jeudi par la justice dans une affaire d'entrave à l'enquête sur l'attentat contre la mutuelle juive Amia à Buenos Aires en 1994, l'ex-présidente argentine Cristina Kirchner a affirmé qu'elle n'avait jamais cherché à protéger des dignitaires iraniens.

Cet attentat, le plus grave de l'histoire de l'Argentine, avait fait 85 morts et des centaines de blessés quand une charge explosive avait soufflé le bâtiment abritant les institutions juives du pays, dont la mutuelle Amia.
L'attentat n'a jamais été revendiqué, ni élucidé, mais Israël accuse Téhéran. Les magistrats chargés de l'enquête en Argentine soupçonnent aussi l'Iran, mais quand Buenos Aires a émis une demande d'extradition contre un dirigeant iranien de passage à Londres, le Royaume-Uni n'a pas donné suite, faute d'éléments.

En 2012, quand Mme Kirchner était présidente, les autorités argentines avaient conclu un pacte avec l'Iran pour que les hauts fonctionnaires iraniens soupçonnés d'avoir commandité l'attentat soient entendus par des magistrats argentins à Téhéran, faute de pouvoir le faire à Buenos Aires. L'accord avait été approuvé par le Parlement argentin, contre l'avis de l'opposition, mais le Parlement iranien ne l'a jamais adopté et il n'est jamais entré en vigueur. Le pacte, a souligné Mme Kirchner jeudi, "n'avait qu'un objectif: permettre les auditions des suspects iraniens de l'attentat de l'Amia, afin que l'enquête avance". Vingt-trois ans après les faits, aucun procès n'a encore eu lieu.

Jeudi, Cristina Kirchner a également présenté un écrit de 17 pages au juge Claudio Bonadio et dénoncé l'acharnement du magistrat, qu'elle avait tenté de destituer quand elle était au pouvoir. Le juge a 15 jours pour décider s'il met en examen Mme Kirchner et son ministre des Affaires étrangères de l'époque Hector Timerman, lui-même d'une famille juive. En sortant du tribunal, elle a dénoncé un "grand scandale judiciaire". "L'objectif de cette persécution est de terroriser les membres de l'opposition", a-t-elle dit.

Classée sans suite en 2014, l'enquête pour entrave à l'enquête a été rouverte début 2017. Le procureur en charge du dossier, Gerardo Pollicita, a justifié la réouverture de l'enquête en invoquant un "plan criminel orchestré et mis en marche (...) pour assurer une impunité" aux suspects iraniens.

L'attentat de l'Amia est actuellement au centre d'un procès pour obstruction à l'enquête, avec de prestigieux accusés. L'ex-président Carlos Menem (1989-1999), le juge en charge du dossier pendant les dix premières années d'enquête et le chef des services de renseignement figurent sur le banc des accusés.

Convoquée jeudi par la justice dans une affaire d'entrave à l'enquête sur l'attentat contre la mutuelle juive Amia à Buenos Aires en 1994, l'ex-présidente argentine Cristina Kirchner a affirmé qu'elle n'avait jamais cherché à protéger des dignitaires iraniens.
Cet attentat, le plus grave de l'histoire de l'Argentine, avait fait 85 morts et des centaines de blessés quand une charge...