Rechercher
Rechercher

Culture - Événement

Quand le Festival du film artistique de Beyrouth avance à pas de géant

Une belle et dense programmation pour cette troisième édition du BAFF.

Alice Mogabgab, cheville ouvrière du festival. Photo Michel Sayegh

Le BAFF a lancé hier sa troisième édition au cours d'une conférence de presse donnée au Metroplis Empire Sofil. S'est jointe aux organisateurs pour célébrer ce troisième anniversaire, outre les ambassadeurs ou attachés culturels d'Italie, des États-Unis, de Grande-Bretagne, de Belgique, de Suisse et d'Espagne, la France, représentée par l'Institut français au Liban, qui pour la première année intègre cette grande fête de l'art.

Après une minute de silence, dédiée à l'ancienne ambassadrice d'Espagne, Milagros Hernando Echevarria, qui vient de décéder dans son pays natal, Maria Chakhtoura a pris la parole afin d'expliquer la vocation de ce festival. « Le BAFF se veut résolument tourné vers l'avenir et par conséquent vers les jeunes qui constituent cet avenir. Si dans le cadre de notre programmation nous revisitons notre passé, c'est pour préserver sa mémoire et le legs des anciens. Et si nous nous intéressons à ceux, jeunes et moins jeunes, qui archivent la marche de notre temps, sa société et sa culture sur plus d'un plan, c'est pour mettre à la disposition des nouvelles générations de sérieux outils leur permettant de bâtir l'avenir sur des bases solides. Car qui n'a pas de mémoire n'a pas de racines et n'a donc pas d'histoire. Et qui n'a pas de mémoire, de racines et d'histoire ne vient de nulle part et ne va nulle part », a-t-elle déclaré.

 

Le BAFF en deux temps...
Le Festival du film artistique a rayonné cette année. Après une tournée mondiale, notamment en Belgique et en France (à l'Institut du monde arabe), le BAFF revient au Liban riche en aventures. L'Italie ouvre le bal en proposant Michelangelo Love and death le mardi 14 novembre sous le haut patronage du ministère libanais de la Culture. Outre ce film, l'ambassade d'Italie propose également le jeudi 16 novembre, à 19 heures, Underwater Pompeii, qui montre la cité romaine engloutie sous les eaux. Le BAFF se caractérisera donc par une programmation en deux temps : l'Intramuros qui aura lieu du 14 au 19 novembre et qui investit les deux salles du Metropolis avec une sélection d'une cinquantaine de documentaires. Et l'Extramuros qui va à la rencontre du public avec 150 projections dans 60 écoles, 15 centres culturels et 13 universités sur tout le territoire libanais.

Pour présenter ce programme ambitieux, il a fallu la conjugaison des efforts des différentes ambassades au Liban, lesquelles ont proposé des œuvres documentaires locales. Ce programme, qui rassemble non seulement les universités et les écoles sous un même toit, réunit aussi les associations caritatives (AFEL, Brave Heart, Myschoolpulse et Cap-Ho) qui bénéficieront de recettes de certains films choisis.
L'Angleterre propose donc quatre documentaires : David Hockney, Time regained de Michael Trabitzch (le mardi 14 novembre à 21h) ; The Beatles : Eight days a week-the touring years de Ron Howard (le jeudi 16 novembre à 20h30) ; Dancer, le vendredi 17 novembre à 19h30 ; ainsi que I, Claude Monet, le samedi 18 novembre à 21h.

Pour l'ambassade de Belgique, il était évident de présenter le documentaire Hergé à l'ombre de Tintin. Réalisé par Hugues Nancy, ce film qui raconte Hergé, le créateur de la bande dessinée moderne par son sens du cadrage, du scénario, du mouvement et de sa ligne claire, sera projeté le dimanche 19 novembre à 17h. Le documentaire sera suivi par la conférence de Michel Baudson qui évoquera le musée imaginaire de Tintin, créé à l'occasion du cinquantième anniversaire de Tintin en 2016.

 

... et en plusieurs mouvements
Avec l'ambassade des États-Unis, les organisateurs avaient instauré, l'année dernière, le BAFF à l'école, une initiative nomade qui faisait connaître aux élèves l'art sous toutes ses facettes. Cette année, l'ambassade américaine reprend ce programme et propose également aux jeunes des documentaires comme Lady Liberty de Mark Daniels, le mardi 14 à 21h, qui raconte la genèse d'un des monuments les plus visités du monde ;

Getting Frank Gehry réalisé par Sally Aitken, qui suit l'architecte et son nouveau projet audacieux. Il sera projeté le mardi 15 à 18h. Quant à Eero Saarinen : the architect who saw the future, réalisé par Peter Rosen, il sera projeté le jeudi 16 novembre à 20h30. Le samedi 18 novembre, un autre film fera la joie des cinéphiles et des danseurs, puisqu'il raconte l'histoire du plus grand danseur de tap dance ou claquettes : Gene Kelly : Live to dance. Ce documentaire est réalisé par Bertrand Tessier. Deux derniers films intéressants sont proposés par l'ambassade américaine : The Women who run Hollywood réalisé par Julia Kuperberg (le vendredi 17 novembre à 21h), et Tyrus (le dimanche 19 novembre à 19h30) réalisé par Pamela Tom.

Patrick Chapatte, dessinateur de presse, est, pour sa part, l'invité de la Suisse à ce festival. Ce Libano-Suisse présentera son « reportage animé » La mort est dans le champ le dimanche 19 novembre à 19h15 et évoquera, dans le cadre d'un débat avec les étudiants, les centaines de personnes mortes dans le silence absolu au Liban-Sud, à cause des mines et autres engins explosifs qui polluent encore cette région.
L'Espagne sera également présente avec Vélasquez, cet illustre inconnu de Laurent Thiriat, le samedi 18 novembre à 19h, et avec Placido Domingo, l'homme aux mille vies le mercredi 15 à 19h30. Quant au Goethe Institute, il propose deux films : How Bach defeated Mao (le samedi 19 novembre à 19h) et Beuys (le mercredi 15 à 21h15).

L'Institut français au Liban, nouvellement présent dans cette édition, propose un film unique en son genre, le dimanche 19 novembre à 18h : Jérôme Bosch, le diable aux ailes d'ange, signé Nathalie Plicot et Eve Ramboz – l'animatrice sera présente à Beyrouth. Ce film, entre documentaire et animation, lève le voile sur ce précurseur du surréalisme et sur sa pensée. L'Institut français collaborera également à d'autres niveaux, puisqu'il contribuera à la projection des films dans les Instituts à Deir el-Qamar, Tripoli et Saïda. D'autres documentaires seront également présentés lors de cette grande messe de l'art, comme Loving Vincent, de Dorota Kobiela et Hugh Welchman, Leonard de Vinci, le génie du Clos Lucé de Nathalie Plicot, Syrie les derniers remparts du patrimoine de Jean-Luc Raynaud, le jeudi 16 à 20h30, ou encore Manifesto de Julian Rosefeldt qui clôture le festival le dimanche 19 novembre à 20h45.

 

Le Patrimoine célébré
Le BAFF fera également la part belle à nombre de réalisateurs libanais jeunes et moins jeunes qui ont travaillé comme archivistes et historiens pour le patrimoine libanais. Outre le film de Bahij Hojeij, Saving Hasbaya, qui sera projeté le vendredi 17 novembre, Nicolas Khoury présentera Méroé le jeudi 16 à 19h, et Rami Kodeih, Jeita, le jeudi 16 à 19h. Un coup de chapeau sera donné à Hady Zaccak, qui à travers sa caméra raconte Beyrouth et sa société. Le vendredi 17 novembre donc, rendez-vous à 18h, pour six films de Zaccak qui seront projetés dans le cadre du BAFF et redéfinissent le regard que porte le réalisateur libanais à son pays : Des pionniers libanais du cinéma ; Beirut... points of view ; Le Liban à travers le cinéma ; Cinéma de guerre au Liban ; A History Lesson et Honeymoon 58.

 

Pour mémoire

Le BIFF, rappel des points forts

Le BAFF a lancé hier sa troisième édition au cours d'une conférence de presse donnée au Metroplis Empire Sofil. S'est jointe aux organisateurs pour célébrer ce troisième anniversaire, outre les ambassadeurs ou attachés culturels d'Italie, des États-Unis, de Grande-Bretagne, de Belgique, de Suisse et d'Espagne, la France, représentée par l'Institut français au Liban, qui pour la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut