Le conflit entre les Forces libanaises et les Kataëb continue de s'envenimer, notamment après le passage de Samy Gemayel, mercredi soir, sur la chaîne MTV. Les FL ont dénoncé hier les propos tenus par M. Gemayel à leur sujet, qui interviennent « en dépit de toutes (les) tentatives (des FL) pour ramener la relation avec les Kataëb à ce qu'elle était avant que Samy Gemayel n'en prenne la direction », selon un communiqué des FL.
« Tout le monde sait que la non-participation de Samy Gemayel au gouvernement actuel est due au fait qu'il n'a pas obtenu le portefeuille de l'Industrie. De ce fait, l'opposition dont il parle ne relève pas d'une question de principes, comme il essaie de le faire croire », indiquent les FL, en réponse aux déclarations de M. Gemayel sur le travail de son parti au sein de l'opposition.
« Le point de rupture avec les FL a été la question de la participation au gouvernement et le compromis politique dont nous avons refusé de faire partie, sachant que tout le monde nous a demandé de faire partie du gouvernement », avait pour sa part déclaré Samy Gemayel lors de son passage télévisé.
Aoun ou le vide
Les FL dénoncent également les déclarations du chef des Kataëb sur l'accord passé avec le Courant patriotique libre. « M. Gemayel affirme que cet accord est basé sur une série d'intérêts, ce qui est faux », précise le communiqué FL. « Les FL ont fait d'une pierre deux coups en soutenant la candidature de Michel Aoun à la présidence. D'un côté, elles ont permis la réconciliation avec le CPL – qui n'aurait pas été possible sans un pas de l'envergure de l'élection de M. Aoun – et, de l'autre côté, elles ont permis d'en finir avec le vide institutionnel qui menaçait l'État », poursuit le communiqué.
« Les FL ont décidé de nous laisser tomber lorsqu'elles ont appuyé la candidature de Michel Aoun pour la présidence (...). La vie politique ne peut être bâtie sur des relations personnelles, mais sur des positions politiques », avait dit M. Gemayel, avant d'ajouter : « Les FL et le CPL se sont mis d'accord pour se partager la scène chrétienne et nous ont laissés de côté (...). Vous ne pouvez pas vous allier à un parti qui travaille pour la consécration du Hezbollah. » « Les propos du président de la République sur les armes du Hezbollah montrent qu'il y a divergence sur l'armement du parti chiite », avait en outre indiqué M. Gemayel.
Sur sa visite en Arabie saoudite, Samy Gemayel avait répondu aux critiques du 8 Mars : « Il n'y a pas eu de convocation. Nous avons été invités comme nous le sommes partout ailleurs et, en tant qu'opposition, nous avons le droit de dire – et nous le répéterons à chaque pays prêt à nous accueillir – que l'État a complètement capitulé face au Hezbollah. »
« Riyad n'a pas demandé de raviver le 14 Mars, mais il a manifesté son inquiétude pour le Liban et assuré qu'il soutenait la souveraineté et l'indépendance du pays. Pour notre part, nous lui avons dit que nous refusons que le Liban soit impliqué par le Hezbollah dans les batailles régionales », avait encore dit M. Gemayel.
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