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À La Une - Proche-Orient

L'armée israélienne réduit la peine d'un soldat ayant achevé un Palestinien

Le chef d'état-major des armées israéliennes, le général Gadi Eisenkot, a réduit de quatre mois la peine, prenant en compte "le passé de soldat combattant" d'Elor Azaria pour accepter la demande d'allègement.

Le soldat israélien Elor Azaria, qui a tué un assaillant palestinien blessé au sol en mars 2016, entouré de sa mère, Oshra, et de son père, Charlie, le 30 juin 2017 devant le tribunal militaire israélien à Tel Aviv. Photo AFP / POOL / Dan Balilty

L'armée israélienne a décidé mercredi de réduire la peine d'un soldat condamné à 18 mois de prison pour avoir achevé un assaillant palestinien lors d'un procès qui avait profondément divisé ses compatriotes.

Le chef d'état-major des armées, le général Gadi Eisenkot, a réduit de quatre mois la peine, prenant en compte "le passé de soldat combattant" d'Elor Azaria pour accepter la demande d'allègement.
Mais dans sa réponse rendue publique mercredi, il a noté que les actes du soldat contrevenaient aux codes de l'armée israélienne et que ce dernier n'avait jamais exprimé le moindre regret.

L'affaire Azaria a suscité les passions dans son pays pendant un an et demi. Dans un contexte d'occupation continue des Territoires palestiniens et de violences persistantes, elle a dressé les Israéliens défendant le respect de valeurs morales par leur armée contre les tenants d'un soutien sans faille aux soldats confrontés aux attaques palestiniennes.

Membre d'une unité paramédicale, le soldat franco-israélien âgé de 21 ans avait été filmé le 24 mars 2016 par un militant propalestinien alors qu'il tirait une balle dans la tête d'Abdel Fattah al-Sharif à Hébron, en Cisjordanie occupée. Le Palestinien venait d'attaquer des soldats au couteau. Atteint par balles, il gisait au sol, apparemment hors d'état de nuire. La vidéo s'était propagée sur les réseaux sociaux.

Au terme d'un procès ultramédiatisé qui avait mis en lumière les lignes de fracture parcourant la société israélienne, une cour d'appel militaire a confirmé le 30 juillet un jugement de première instance le condamnant à 18 mois de prison ferme pour homicide volontaire.

 

(Pour mémoire : Un soldat israélien ayant achevé un assaillant palestinien entre en prison)

 

"Soldat combattant"
Elor Azaria est entré en prison le 9 août à la base de Tzrifin, près de Rishon LeZion, dans une grande confusion de supporteurs scandant son nom et devant les caméras de télévision retransmettant l'évènement en direct.

De nombreuses personnalités de droite ont constamment exprimé leur soutien au soldat au visage désormais connu de quasiment tous les Israéliens. Après avoir commencé par soutenir la décision de l'état-major de juger le soldat, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait fini par joindre sa voix aux appels à la grâce.

Dans la lettre signifiant au soldat la réduction de sa peine, le chef d'état-major affirme "sans équivoque" que sa conduite était "contraire aux ordres de l'armée et aux valeurs" de celle-ci.
"Le chef d'état-major a cependant jugé approprié de faire preuve de miséricorde compte tenu de votre passé de soldat combattant sur un théâtre d'opérations", dit le document.

Dans le système israélien, le chef d'état-major a la prérogative de réviser la peine prononcée par la justice militaire. Elor Azaria aurait aussi pu saisir la Cour suprême, mais y avait renoncé, préférant se tourner vers le chef d'état-major.
Il peut encore demander la grâce du président Reuven Rivlin.

 

Une majorité pour la grâce
Deux tiers des Israéliens sont favorables à ce qu'il soit gracié, ont montré des sondages.
Elor Azaria n'a jamais exprimé de remords. "Au bout du compte, je rentre en prison la tête haute", disait-il à ses supporteurs dans une vidéo quelques jours avant de commencer à purger sa peine.
Il assure avoir craint pour ses camarades qu'Abdel Fattah al-Sharif ne dissimule une ceinture d'explosifs sous ses vêtements. Les Territoires palestiniens et Israël étaient alors en proie à une vague de violences quasi-quotidiennes qui se poursuivent, mais plus sporadiquement, aujourd'hui.

L'affaire a mis à l'épreuve l'armée comme facteur d'unité nationale, suscitant une exceptionnelle confrontation publique entre généraux et politiciens. Le procès permettait à l'état-major une démonstration de moralité, face aux accusations régulières d'exécutions sommaires.

Des organisations de défense des droits de l'Homme comme Amnesty International se sont senties confortées par la peine de 18 mois ferme après avoir maintes fois dénoncé l'impunité dont bénéficient selon elles les soldats israéliens.

Quant aux Palestiniens, ils ont suivi le procès sans rien en attendre. Pour eux, il n'aurait jamais eu lieu si les faits n'avaient pas été filmés. 2017 marque cinquante années d'occupation de la Cisjordanie par l'armée israélienne.

 

Pour mémoire

Rejet de l'appel d'un soldat israélien condamné pour avoir achevé un Palestinien

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commentaires (2)

QUE NE LUI ONT-ILS ATTRIBUE DE L,AVANCEMENT AUSSI... UNE JUSTICE HONTEUSE !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 18, le 28 septembre 2017

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Commentaires (2)

  • QUE NE LUI ONT-ILS ATTRIBUE DE L,AVANCEMENT AUSSI... UNE JUSTICE HONTEUSE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 18, le 28 septembre 2017

  • C'est ce genre d'attitude qui attise la haine entre les communautés c'est triste. 4 mois de moins ou de plus pour avoir "achevé" un humain...la chandelle valait-elle la peine ? Une telle justice, ne sert pas, ni ne paye, ni ne console... A quand la paix (la raison) dans cette région ?

    Sarkis Serge Tateossian

    01 h 54, le 28 septembre 2017

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