Émoi sur les réseaux après le discours de Kassem sur les femmes divorcées et les jeunes

Des propos tenus par le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, lors d'un discours prononcé vendredi dans le cadre de la deuxième journée de l'Achoura, dans lequel il critique notamment les femmes divorcées, ont provoqué des réactions indignées dans le pays ce week-end.
« Imaginez qu'une enseignante doive apprendre à ses élèves comment vivre alors qu'elle-même est une femme divorcée ayant des problèmes dans sa vie », a-t-il lancé. « Malgré le pétrin dans lequel elle se trouve, elle veut donner des conseils aux filles. Quels conseils pourrait donner une femme pareille qui a des problèmes ? » s'est interrogé le numéro deux du Hezbollah.
Son discours religieux qui portait sur les questions d'éducation était prononcé devant des partisans dans la banlieue sud de Beyrouth. De nombreuses femmes partisanes du parti chiite étaient présentes, séparées des hommes, dans la foule de fidèles venus assister au discours du cheikh Kassem.

 
Le dignitaire chiite s'est ensuite penché sur les défis affrontés par les parents dans l'éducation de leurs enfants lors de la période de l'adolescence. « D'où sortez-vous ces théories sur l'incapacité des parents à éduquer et à guider leurs enfants lorsqu'ils passent par cette phase ? Et que ces derniers doivent inévitablement commettre des péchés et désobéir à Dieu pendant l'adolescence ? » s'est-il interrogé avant de livrer lui-même la réponse : « Les jeunes de la Résistance (...) sont allés dans les montagnes pour mener des combats contre Israël et les takfiristes (jihadistes) et préserver leur honneur et leur dignité, au lieu de perdre leur temps dans les boîtes de nuit et les débits d'alcool. »
Au sujet de l'utilisation des réseaux sociaux par les jeunes, notamment Facebook, le secrétaire général adjoint du Hezbollah a critiqué les conversations entre jeunes hommes et jeunes femmes, appelant les jeunes à communiquer avec des personnes et des amis du même sexe pour « éviter de désobéir aux enseignements divins ».
Sur ces mêmes réseaux sociaux, de nombreux internautes, hommes et femmes, se sont indignés des propos du cheikh Kassem. « Devons-nous croire que les femmes dans l'armée libanaise provoquent la honte parce qu'elles travaillent dans un milieu mixte ? » s'interroge une internaute parmi tant d'autres qui protestent contre les vues jugées rétrogrades du numéro deux du Hezbollah. « Nous pouvons comprendre Naïm Kassem lorsqu'il avance de tels propos, le terrible bilan de l'Iran en matière de droits de l'homme et ses atteintes aux droits de la femme montrent que c'est à cette école-là et à ces principes qu'il adhère », affirme, avec ironie, un autre commentateur.
Un autre internaute est allé jusqu'à comparer les propos du dignitaire chiite à ceux du chef du groupe jihadiste État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi : « Si nous devons effectuer une comparaison entre les propos d'al-Baghdadi... et ceux de Naïm Kassem, je n'arrive pas à déceler de différence », écrit-il.