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Liban - Politique

Nouveaux messages de Joumblatt à Hariri...et au Hezbollah ?

Le leader druze réitère son rejet d'un « aplatissement » devant Damas.

Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt (à gauche, photo AFP/Joseph Eid), et le chef du Courant du Futur, Saad Hariri (Photo AFP/Patrick Baz)

Comme tous les matins, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, s'est livré hier à sa nouvelle marotte des tweets plus ou moins assassins. Sauf que cette fois-ci, il a rédigé un texte encore plus opaque que d'ordinaire, qu'aucun responsable politique, proche ou lointain, n'a d'ailleurs tenté d'expliciter.

Évoquant le Premier ministre, M. Joumblatt écrit que « le nouveau dosage avec Saad Hariri est entaché de failles objectives qui finissent par prendre une dimension personnelle dont on ne veut pas ». Cette phrase énigmatique du leader druze revêt une importance particulière, dans la mesure où elle intervient après un long désaccord entre le chef du gouvernement et lui, et qui s'est manifesté, notamment, lors des négociations politiques précédant l'adoption de la nouvelle loi électorale, le 16 juin dernier.

Mais à l'heure où Walid Joumblatt paraît las de la situation politique actuelle, dans les milieux proches de M. Hariri, on ne semble pas vouloir plonger dans les interprétations politiques. D'autant que Moustapha Allouche, coordinateur du courant du Futur à Tripoli, rappelle, dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour, que « la relation entre MM. Hariri et Joumblatt ne passe pas par les deux partis ». « Il leur appartient personnellement de gérer leurs rapports dans les différentes circonstances politiques », dit-il.
Antoine Saad, député joumblattiste de la Békaa-Ouest / Rachaya ne manque pas de placer les propos du chef du PSP dans un contexte électoral, à quelques mois des législatives prévues le 6 mai 2018. « En ce qui concerne les législatives, le PSP et le courant du Futur ont besoin l'un de l'autre », estime M. Saad, faisant état d'une possible alliance entre les deux partis dans la circonscription de la Békaa-Ouest/ Rachaya. Il s'empresse, toutefois, de noter qu' « il est encore tôt de parler d'alliances électorales ».
À l'instar de Moustapha Allouche, Antoine Saad semble confiant du fait que Saad Hariri et Walid Joumblatt sont déterminés à préserver leur « bonne » relation, en dépit de quelques désaccords ponctuels qui pourraient l'entacher.
Outre les rapports avec le chef du gouvernement, Walid Joumblatt profite de son tweet pour rejeter catégoriquement un « retour aux relations libano-syriennes de l'ère de la tutelle ». « Nous n'acceptons qu'un dosage bien étudié qui prenne en considération le fait que le régime (syrien) a amélioré ses positions », écrit le chef du PSP, appelant à une « position unifiée de la présidence et du gouvernement pour un dosage équitable, afin de ne pas s'aplatir (devant le régime syrien) comme d'habitude ».
Si ces propos interviennent à l'heure où se multiplient les visites ministérielles à Damas, en dépit du veto catégorique du Premier ministre, un observateur interrogé par L'OLJ estime que M. Joumblatt a voulu mettre le chef du gouvernement en garde contre des tentatives des proches de l'axe syro-iranien de le mener vers une normalisation avec le régime dirigé par Bachar el-Assad.
Mais Moustapha Allouche voit les choses sous un angle tout à fait différent. Pour lui, « Walid Joumblatt n'a pas de raisons d'éprouver de telles craintes, dans la mesure où M. Hariri ne trouve aucun intérêt pour le Liban de reprendre ses relations avec la Syrie, au moins actuellement ».
À la faveur de cette même logique, Antoine Saad souligne que le message joumblattiste n'est pas adressé à Saad Hariri, mais plutôt au président de la République, Michel Aoun, au ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et au Hezbollah. « Tout comme Saad Hariri, nous sommes contre la normalisation des relations avec une Syrie présidée par Bachar el-Assad », insiste M. Saad.

 

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Comme tous les matins, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, s'est livré hier à sa nouvelle marotte des tweets plus ou moins assassins. Sauf que cette fois-ci, il a rédigé un texte encore plus opaque que d'ordinaire, qu'aucun responsable politique, proche ou lointain, n'a d'ailleurs tenté d'expliciter.
Évoquant le Premier ministre, M. Joumblatt écrit que « le...

commentaires (3)

« le nouveau dosage avec Saad Hariri est entaché de failles objectives qui finissent par prendre une dimension personnelle dont on ne veut pas » J'avoue je n'ai pas réussie non plus, à démystifier le message de Walid Joumblatt... A-t-il oublié un mot après "dosage" ? (il manque une information essentielle).. Et voilà que rapidement la confusion s'installe. La limpidité du message initial se brouille. Chaque effort pour lui trouver une explication l'enlise davantage... ---------------------------- De ma part j'aime ce mot dosage .... Car tout est question de dosage dans la vie comme en politique... Très peu dosé.... c'est fade et immature Trop dosé....c'est aussi mauvais voir amère ... le bon remède réside dans son juste "dosage" Il y a 40 ans la majorité des hommes politiques actuels du liban, exerçaient leur "art" ..... En France pas un seul homme politique exerçant des fonctions électives il y a 40 ans, se trouve encore sur scène .... Et pourtant ...en France aussi les politiques ....s'accrochent à leur siège! Difficile à comprendre ces choses-là dans mon cher Liban !

Sarkis Serge Tateossian

16 h 39, le 20 septembre 2017

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Commentaires (3)

  • « le nouveau dosage avec Saad Hariri est entaché de failles objectives qui finissent par prendre une dimension personnelle dont on ne veut pas » J'avoue je n'ai pas réussie non plus, à démystifier le message de Walid Joumblatt... A-t-il oublié un mot après "dosage" ? (il manque une information essentielle).. Et voilà que rapidement la confusion s'installe. La limpidité du message initial se brouille. Chaque effort pour lui trouver une explication l'enlise davantage... ---------------------------- De ma part j'aime ce mot dosage .... Car tout est question de dosage dans la vie comme en politique... Très peu dosé.... c'est fade et immature Trop dosé....c'est aussi mauvais voir amère ... le bon remède réside dans son juste "dosage" Il y a 40 ans la majorité des hommes politiques actuels du liban, exerçaient leur "art" ..... En France pas un seul homme politique exerçant des fonctions électives il y a 40 ans, se trouve encore sur scène .... Et pourtant ...en France aussi les politiques ....s'accrochent à leur siège! Difficile à comprendre ces choses-là dans mon cher Liban !

    Sarkis Serge Tateossian

    16 h 39, le 20 septembre 2017

  • S,ETANT APLATI HIER IL CONSEILLE AUJOURD,HUI AUX AUTRES EN FAIT DE NE PAS LE FAIRE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 49, le 20 septembre 2017

  • Il n'y a aucune raison de s'inquiéter girouetteblatt, la syrie d'aujourd'hui ne ressemblera en rien à la syrie d'hier. Trop de choses se sont passées et le heros Bachar sauveur de son pays et de sa nation ne réfléchira plus tout seul. Il est intelligemment conseillé.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 13, le 20 septembre 2017

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