Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

Mais où est donc Aram ?

L'artiste autodidacte, au pinceau éclatant de liberté, expose ses œuvres nouvelles chez Tanit.

À la galerie Tanit, Aram Jughian s’attaque aux grands, voire très grands formats.

Il a intitulé son exposition I Am Here. Comme une bravache réaffirmation de sa présence sur la scène artistique libanaise. Lui, l'autodidacte, l'outsider des vernissages mondains, dont la présence s'était fait encore plus discrète ces dernières années, du moins au niveau des expositions en galerie, revient avec une nouvelle cuvée de peintures. Accrochées sur les cimaises de la galerie Tanit jusqu'à fin septembre, elles gardent cette exubérance chromatique, ce grouillement de formes et de couleurs qui signent la facture de ses œuvres. Sauf que, cette fois, Aram Jughian s'est attaqué aux grands, voire très grands formats. Un espace toile – il semblerait qu'il ait définitivement délaissé les petits panneaux de bois de ses débuts – encore plus vaste, encore plus propice à sa gestuelle, à l'évidence spontanée, pour ne pas dire instinctive, de peintre fougueux et à l'irrépressible, voire chaotique, liberté.
Évidemment, un tel tempérament se répercute dans son travail, dans ses compositions abstraites que certains trouveront débordantes de vitalité et d'autres d'une psychotique profusion de formes irrégulières. Souvent organiques, ces dernières forment sur la toile une mosaïque – parfois juste un fatras – de couleurs saturées. Bizarrement, Jughian éprouve, de temps à autre, la nécessité d'y rajouter un rectangle, comme un cadre central, un élément géométrique posé dans ce foisonnement de coups de pinceaux broussailleux. Ou encore, il les recouvre, par endroits, de giclures et de coulis en un geste de démolition volontaire d'une harmonie qui ne serait pas conforme à la réalité de son vécu.
Car finalement, ce qui ressort de cette exposition d'œuvres singulières et bigarrées, hétéroclites mais aussi très inégales, c'est l'impression qu'elles reflètent, comme un miroir, la personnalité contrastée et indomptée de cet artiste. À la fois proche de l'art brut par sa totale liberté d'inspiration et de geste, et cependant s'amusant à introduire dans ses toiles de (très) lointaines références aux œuvres de maîtres comme Gauguin, Picasso, Matisse ou encore un soupçon de Basquiat... Il semble se réjouir de brouiller les pistes de toute interprétation rationnelle de son œuvre.
En somme, si Aram Jughian a intitulé son exposition I Am Here, c'est tout simplement parce que son tempérament, sa « patte », appréciés ou pas, sont bien là, omniprésents, dans chacune de ses toiles.

GALERIE TANIT
Mar Mikhaël, près EDL. Jusqu'au 30 septembre, du lundi au vendredi, de 11h à 19h ; samedi, de 12h à 17h. Tél. : 76/557662.

Carte de visite

Né en 1959, Aram Jughian est un peintre autodidacte qui pratique son art depuis 1975. Il a, à son actif, des expositions collectives et individuelles au Liban, en France, en Russie et à Dubaï. Il a notamment exposé au musée Sursock, en
1993 et 2006.

Il a intitulé son exposition I Am Here. Comme une bravache réaffirmation de sa présence sur la scène artistique libanaise. Lui, l'autodidacte, l'outsider des vernissages mondains, dont la présence s'était fait encore plus discrète ces dernières années, du moins au niveau des expositions en galerie, revient avec une nouvelle cuvée de peintures. Accrochées sur les cimaises de la galerie...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut